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Le Mouvement associatif a fêté ses 20 ans

Les associations, acteurs indispensables à la vitalité citoyenne et démocratique des territoires et à la cohésion sociale, ont besoin d'être soutenues et reconnues. C'est le message qu'a voulu porter le Mouvement associatif, le 31 janvier 2020, lors d'une journée organisée à l'occasion de ses 20 ans – sa création ayant permis l'union de réseaux associatifs très divers. Côté gouvernement, Gabriel Attal s'est engagé à faire prochainement émerger une "politique plus lisible" en matière d'accompagnement des associations.

Réunissant quinze réseaux nationaux d'associations (1) et des antennes dans toutes les régions, le Mouvement associatif représente quelque 700.000 associations actives dans des secteurs très variés (jeunesse et éducation populaire, sport, solidarité et santé, environnement…), soit près de la moitié des 1,5 million d'associations recensées en France. Lors d'un événement intitulé "Droit de cité !", le Mouvement fêtait le 31 janvier 2020 ses vingt ans, même si ce regroupement de différentes branches associatives avait été initié dès 1992, sous le nom de Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA).

Les associations, "deuxième acteur du bien-être territorial" après la municipalité   

"La vitalité associative est extraordinaire, mais elle est éminemment fragile", a mis en avant Philippe Jashshan, président du Mouvement associatif, dans son discours d'ouverture. Il a insisté sur le besoin de "revitalisation démocratique" et de "lien" qui s'est exprimé fortement avec la crise des gilets jaunes, dans un contexte de "défiance" et d'"accroissement continu des inégalités sociales et territoriales". D'où l'importance, selon lui, des associations qui agissent aussi "là où il n'y a plus rien".

Dans une étude Ifop réalisée pour l'occasion, neuf personnes interrogées sur dix "considèrent les associations comme des acteurs importants de la vie locale et du dynamisme du territoire", davantage encore dans les communes isolées et rurales. Selon ce sondage, les associations seraient considérées comme le "quatrième agent de confiance à échelle locale après le médecin, les voisins et les commerçants" et comme le "deuxième acteur à agir pour le bien-être territorial des Français, après le maire et les élus municipaux". Dans son communiqué, le Mouvement associatif ajoute : "Les associations s’affirment comme le premier lieu de formation à la citoyenneté et comme le trait d’union nécessaire entre les aspirations des citoyens et la nécessaire réinvention de la vie publique."

"Les propositions du gouvernement ne sont pas à la hauteur"

"Il est essentiel de nourrir la vie associative. Les schémas qui privilégient la concentration ne conviennent pas à une vitalité réelle de nos lieux de vie", a poursuivi le président du Mouvement associatif. Avant de plaider pour la mise en place d'un grand fonds, alimenté par l'Etat et d'autres acteurs, pour soutenir la vie associative, sa structuration, la formation des bénévoles, etc. "Les propositions du gouvernement ne sont pas à la hauteur, a alerté Philippe Jashshan, et en attendant le milieu associatif se délite." Il s'agit pour lui de "faire pleine place à la valeur sociétale" par des investissements dans "ce qui ne rapporte pas au sens strictement marchand" – rappelant au passage que la philanthropie "ne pourra pas se substituer aux financements publics".

Autres points mis en avant : le besoin de reconnaissance de l'économie associative dans sa spécificité et la nécessaire articulation, dans le cadre de la future réforme constitutionnelle, entre une participation citoyenne plus individuelle et les démarches et expressions des associations.

Une politique d'accompagnement des associations "plus lisible"

Lors d'une intervention rapide, Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, a esquissé un bilan en trois mesures de l'action du gouvernement : la création de 4.000 postes Fonjep d'ici 2022, l'activation du compte d'engagement citoyen et des chartes d'engagements réciproques entre différents ministères et le monde associatif. Pour la suite, les priorités du ministère en charge de la vie associative seraient la "réinvention de l'enseignement moral et civique à l'école" – en s'appuyant davantage sur les associations – et la définition d'une "politique plus lisible" en matière d'accompagnement des associations, depuis les maisons France services jusqu'à des dispositifs plus spécialisés tels que le dispositif local d'accompagnement (DLA) et les points d'information à la vie associative.

Au programme du reste de cette journée d'anniversaire : des ateliers de réflexion sur l'atténuation des frontières entre des "entreprises de plus en plus citoyennes" et des "associations de plus en plus entreprenantes", mais aussi sur l'exercice de la citoyenneté selon le type de territoire, sur l'engagement des jeunes ou encore sur l'action des associations face au phénomène de radicalisation.

(1) Animafac (réseau des associations étudiantes), le Celavar (Comité d’étude et de liaison des associations à vocation agricole et rurale), Citoyens & Justice (fédération des associations socio-judiciaires), le Cnajep (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire), le Cnosf (Comité national olympique et sportif français), le Cofac (Coordination des fédérations des associations de culture et de communication), Coordination Sud (coordination des ONG françaises de solidarité internationale), France bénévolat, France nature environnement (fédération des associations de protection de la nature et de l'environnement), la Fonda, la Ligue de l'enseignement, Monalisa (Mobilisation nationale contre l'isolement des aînés), l'Unaf (Union nationale des associations familiales), l'Unat (Union nationale des associations de tourisme), l'Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux).