Le pays de Saint-Flour Haute-Auvergne, pivot d'une politique d'accueil des nouveaux habitants

Le pays de Saint-Flour Haute-Auvergne (Cantal) est le pivot d'une politique d'accueil de porteurs de projet qui met en synergie les communautés de communes, les chambres consulaires, le département et la région. Premier objectif de cette politique : référencer les offres du territoire en termes de locaux disponibles.

A l'est du Cantal, le pays regroupe cent cinq communes, neuf communautés de communes et 40.000 habitants sur 2.500 km2 (soit 16 habitants au km2). C'est un territoire rural dont l'économie est basée sur la valorisation de l'agriculture de montagne, le tourisme et un tissu de PME. Une partie se trouve sur le territoire du parc naturel régional des Volcans d'Auvergne.
Le diagnostic de territoire réalisé en 2002-2003 a mis en évidence une baisse démographique importante concernant en particulier les jeunes. Les élus ont voulu réfléchir à une politique d'accueil.
"Nous avons fait plusieurs constats, raconte Samuel Houdemon, chef de projet pour le pays. Tout d'abord, nous ne connaissions pas la réalité de notre territoire en termes d'offre économique. Ensuite, les différents partenaires avaient des difficultés à travailler ensemble : pour le porteur de projet qui souhaitait s'installer, il n'y avait donc pas d'interlocuteur unique. Enfin, chaque communauté de communes rencontrait les mêmes difficultés. Les différents acteurs ont décidé de mutualiser les moyens. La réflexion a été menée à différentes échelles : entre les élus des territoires, entre les techniciens des communautés de communes, entre l'équipe d'animation du pays, les chambres consulaires, le comité d'expansion économique du département et l'agence régionale de développement des territoires d'Auvergne. Il y avait une cacophonie au départ entre ces différents partenaires, chacun ayant l'impression de savoir tout faire."
La première action a été d'organiser la répartition des tâches entre ces différents partenaires.

Le pays devient la structure référente de la politique d'accueil 

Les élus et les techniciens des communautés de communes adressent les porteurs de projet vers la structure pays. Un pôle d'accueil a été crée en 2005, composé des chargés de mission des EPCI, de l'association départementale pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles (Adasea), des chambres consulaires et du comité d'expansion du Cantal. Il se réunit une fois par mois pour faire le point sur les projets. Le pays a pour mission de repérer, dans chaque commune l'offre de logements, de locaux, d'entreprises... Les informations collectées (surface, état des lieux, disponibilité...) sont validées par les élus et inscrites dans une base de données locale reliée à une base de données départementale pilotée par le comité d'expansion et une base de données régionale pilotée par l'agence régionale de développement... Sur chaque commune, une personne à pour charge de compléter et de mettre à jour les données.
Les communautés de communes orientent donc les porteurs de projet vers le pôle accueil Elles effectuent le suivi des offres référencées. A elles d'enrichir au mieux le travail d'inventaire effectué par le pays et de qualifier les offres répertoriées avant qu'elles ne soient transmises sur le site du comité d'expansion.

Le conseil général joue le rôle de chef de file de la politique d'accueil

C'est le conseil général qui réalise la promotion des offres. Il pilote les manifestations telles que la Foire à l'installation qui a lieu à Limoges tous les deux ans. Il transmet les informations au niveau régional sur le site www.auvergnebienvenue.com, vitrine de promotion de l'Auvergne vers les porteurs de projet et vers les partenaires financiers. "Avant, quand un candidat à l'installation se présentait sur le territoire, il rencontrait cinq ou six personnes auxquelles il racontait la même histoire, commente Samuel Houdemon. Aujourd'hui, dès le premier contact, sa fiche-projet est intégrée sur la base intranet du département, il a le sentiment d'être intégré à une politique d'accueil."

50% des porteurs de projet sont des jeunes couples avec enfants

L'état des lieux de l'offre du territoire devrait être achevé au printemps 2007. Dans la première communauté déjà totalement expertisée, 483 biens vacants ont été référencés. Sur ces 483 biens, seuls 58, soit 12%, sont sur le marché. Il y a donc 88% de biens qui ne sont pas utilisés (habitations, anciennes granges, bâtiments divers). "L'objectif n'est pas d'intervenir sur ces 88%, précise Samuel Houdemon, car sur le total des offres, on estime que 36% sont intéressantes ; l'objectif est bien de mobiliser 20% de l'offre totale, soit en contactant les propriétaires soit à travers les Opah que vont engager les collectivités pour réhabiliter le bâti ancien et le remettre sur le marché."
Le deuxième objectif de cette politique d'accueil concerne le cadre de vie et les services qui accompagnent l'accueil de nouveaux habitants. "Beaucoup de choses ont été faites pour les personnes âgées, mais pas de travail de fond sur les besoins des familles (garde d'enfants, activités diverses). Le pays doit faire remonter les demandes qu'il reçoit pour éclairer les collectivités ces services."
Car 50% des soixante-dix à quatre-vingt-dix porteurs de projets intéressés par une installation sur le territoire sont des couples avec enfants, qui veulent "changer de vie". Ils ont des moyens financiers mais leur projet, souvent lié au tourisme rural, n'est pas toujours clairement identifié.
Le coût de cette politique d'accueil revient à 45.000 euros par an, pour financer un poste de chargé de mission du pays, éditer des plaquettes, participer aux manifestations. Il est financé à 27% par le conseil régional, à 25% par le département, à 25% par l'Etat dans le cadre du contrat de pays et le solde par l'association du pays, elle-même financée par les communautés de communes.
"Cette politique d'accueil est un chantier de long terme, conclut Samuel Houdemon. Il faut dix ans pour en récolter les fruits. Les chantiers à venir concernent l'amélioration des services et du cadre de vie. La politique de communication du département et de la région est capitale pour refléter l'image d'un territoire d'accueil."

 

Maryline Trassard, pour la rubrique "Expériences" des sites Mairie-conseils et Localtis

Association du pays de Saint-Flour Haute-Auvergne

Village d'entreprises du Rozier Coren
15100 Saint-Flour
payssfha@wanadoo.fr

Samuel Houdemon

Chef de projet

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