Education - Le projet du nouveau calendrier scolaire dévoilé
Najat Vallaud-Belkacem a dévoilé ce jeudi 2 avril le projet du nouveau calendrier scolaire pour les trois années à venir (2015-2016, 2016-2017 et 2017-2018) qui sera soumis pour avis, comme le code de l'Education l'exige, au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) vendredi 10 avril 2015. "Ce calendrier est le fruit d'un travail interministériel approfondi associant les ministères chargés de l'Intérieur, des Transports, du Tourisme et de l'Agriculture. Il a été discuté avec 55 organisations représentatives des acteurs intéressés par le calendrier scolaire", assure la ministre de l'Education nationale dans un courrier publié sur le site du ministère.
Les principaux changements dans ce nouveau calendrier impliquent une redistribution des zones (A/B/C) afin d'anticiper la nouvelle carte des régions liée à la réforme territoriale (voir l'encadré ci-dessous). Certaines villes changent de zone d'appartenance : les Toulousains, les Montpelliérains et les Parisiens partiront par exemple dorénavant en vacances ensemble.
Egalement annoncé, l'avance d'une semaine des vacances de Pâques pour satisfaire au mieux les professionnels de la montagne (et du tourisme en général) frustrés des dates actuelles qui arrivent tard dans la saison et les pénalisent économiquement. La "sacralisation" du pont de l'Ascension est actée (offrant de mini-vacances aux élèves pour qui la dernière ligne droite sera épuisante dans ce nouveau calendrier), un allongement de l'année scolaire également, et une autre sacralisation, sur la demande des professeurs, celle de la date de la rentrée des élèves arrêtée au 1er septembre (pour les rentrées 2015-2016 et 2016-2017), puis au 4 septembre pour l'année scolaire 2017-2018, et non fin août comme imaginé précédemment.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. L'Assemblée des régions de France s'est déclarée aussitôt satisfaite du projet de nouveau calendrier scolaire car selon elle "il concilie des intérêts des élèves, des familles et des territoires" et "prend en compte des besoins économiques et l'emploi dans les zones de montagne, avec la concentration des vacances de printemps sur le mois d'avril". Tout comme Joël Giraud, président du Conseil national de la montagne et député PRG des Hautes-Alpes, qui a salué "le courage et la qualité du dialogue avec Najat Vallaud-Belkacem" ainsi qu'un nouveau calendrier scolaire qu'il juge "favorable à l’économie montagnarde". Le président de l'Association nationale des maires de station de montagnes (ANMSM) a également salué sur Itélé ce 2 avril l"’effort qui a été fait pour nous favoriser", faisant référence à l'avance des vacances de Pâques. Et Charles Ange Ginezy d'ajouter que les vacances tardives de printemps "nous avaient ravi la première place au monde des destinations de montagnes. La perte économique estimée liée à la baisse de fréquentation est de 70% de notre chiffre d'affaires".
Un calendrier qui satisfait en grande partie donc le monde de la montagne. Un peu trop pour le SNuipp qui pose directement la question de savoir si ce nouveau calendrier est pour les enfants ou pour les professionnels de la montagne, et juge "que le débat sur le calendrier scolaire est mené par à-coups, sans réflexion cohérente sur l’ensemble".
"Nous avons réparti au mieux sur l'année scolaire les zones travaillées et les zones de vacances pour enfin avoir des règles claires guidées dans l'intérêt de l'enfant et qui rassurent les acteurs de la vie sociale et économique", s'est pour sa part félicitée la ministre qui dans la foulée s'est dit par conséquent "plutôt satisfaite" de ce nouveau calendrier.
Sandrine Toussaint
le nouveau découpage
Zone A: Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers.
Zone B: Aix-Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen et Strasbourg.
Zone C: Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles.
Les autres académies, comme la Corse ou les DOM-TOM, ne figurent pas ici car les dates des vacances scolaires y sont décidées par le recteur d'académie.