Le projet territorial de santé du Pays des landes de Gascogne

Un premier diagnostic de territoire en 1999 fait apparaître des difficultés à venir en matière de santé : éloignement des centres hospitaliers, baisse inquiétante du nombre de médecins généralistes. Les élus du Pays des landes de Gascogne organisent rapidement des rencontres avec les professionnels de santé et créent un observatoire avec leurs partenaires institutionnels locaux. L'acquisition du statut de pays, le financement d'une étude par la Datar et le recrutement d'une chargée de mission sont le point de départ d'un certain nombre d'actions, dont la création d'une maison médicale.

Le Pays des landes de Gascogne naît dans les années 1970 sous une forme associative pour lutter contre la désertification du territoire (densité de 12 habitants au km2 contre 70 pour la région Aquitaine en 1990). Etendu sur les départements des Landes et de la Gironde, il est formé de dix communautés de communes reprenant le découpage des anciens cantons. Dans les années 1999-2001, lors d'échanges entre élus et médecins, une pénurie à court terme de médecins généralistes et d'infirmiers libéraux est diagnostiquée pour la première fois. Les élus se donnent alors immédiatement pour objectif de favoriser l'installation durable de professionnels de santé.

Un observatoire local de la santé

Un observatoire est créé fin 2002 pour faire un point précis sur l'offre médicale existante. Le comité de pilotage de cet observatoire, composé d'élus du territoire, du préfet des Landes, des représentants des deux conseils généraux et de leurs partenaires de santé (CPAM, Ddass, Samu, agence régionale de l'hospitalisation), décide de travailler canton par canton de manière à tenir compte de chaque situation : indice plus ou moins élevé de vieillissement de la population, éloignement plus ou moins important des centres hospitaliers ou d'urgence...
En 2003, un bilan statistique est réalisé dans chaque canton, à partir des données de l'Insee, des CPAM et de leur union régionale (Urcam) et de la Drass. Deux stagiaires sont embauchés pour interviewer des médecins généralistes. Ceux-ci se disent satisfaits d'être consultés, d'autant plus qu'ils souhaiteraient voir améliorer leurs conditions de travail : journées surchargées, distances importantes à parcourir, problèmes de remplacement ponctuel, problèmes de succession, isolement? La faiblesse constatée de l'offre de soins et les attentes des professionnels incitent les élus du futur pays à répondre à un appel à projet de la Datar sur l'organisation des soins en milieu rural. Ils organisent aussi, parallèlement, une réunion plénière qui accueille les conseillers généraux et les présidents d'EPCI et, véritable succès, trente médecins généralistes sur les soixante-trois que compte le territoire. Les premières réflexions issues de cette réunion mettent l'accent sur les pratiques collectives qui, selon les besoins locaux, peuvent se traduire par :
- des regroupements en un lieu physique unique (maison médicale) ;
- des échanges entre médecins distants (cabinet médical "éclaté") ;
- une mise en commun de moyens (secrétariat, accueil téléphonique).

Une première maison médicale pluridisciplinaire

Le Pays des landes de Gascogne voit le jour officiellement le 1er janvier 2004. Les fonds obtenus grâce à l'appel à projets de la Datar s'élèvent à 18.000 euros, dont 60% sont financés par l'Etat et 40% par le GIP-DL Pays des landes de Gascogne. Ils permettent aux élus d'embaucher une personne à plein temps pour animer un "projet territorial sur la santé" avec les communautés de communes et les différents acteurs concernés. En 2005, une première maison médicale de 190 m2 est construite à Pissos, centre-bourg de 2.900 habitants (un médecin dans un rayon de 15 à 20 kilomètres, aucun centre hospitalier à proximité). L'investissement nécessaire pour l'achat du terrain et la construction du bâtiment est de 421.000 euros, financés par l'Etat (30%), l'Europe (15%), le conseil régional (15%) le conseil général des Landes (20%) et la communauté de communes du canton de Pissos, maître d'ouvrage (20%). Située près du centre de secours des pompiers, la maison doit ouvrir ses portes en mars 2006. Elle associe deux médecins qui souhaitent accueillir un troisième médecin grâce à cet équipement et un cabinet d'infirmières, plus un logement de 45 m2 pour les remplacements. Deux médecins et trois infirmières ont souhaité s'y installer immédiatement et se sont constitués en société civile de moyens (SCM) locataire de la communauté de communes. Cette première installation a été facilitée toutefois par le fait que les médecins et les infirmières de Pissos avaient des habitudes de travail en commun. Un deuxième projet de maison médicale dans le canton de Gabarret se heurte quant à lui à l'hésitation des médecins à s'organiser en SCM et à s'associer à des professionnels paramédicaux.


Commencé depuis peu, le processus de concertation se poursuit aussi à une plus petite échelle. A Captieux, un groupe de travail s'est constitué à partir du Ccas après le départ de deux infirmières sur les trois du canton. "Nous avons réuni le médecin généraliste, un médecin qui est à l'hôpital à 17 kilomètres d'ici, l'infirmière et le pharmacien pour réfléchir aux moyens d'attirer des infirmières et des aides-soignantes, dont on a grand besoin, explique Jean-Luc Gleyze, conseiller général du canton de Captieux et vice-président du pays. Ils ont été très surpris par notre démarche, mais nous avons bien travaillé ensemble. Nous avons proposé au Ccas de réfléchir à la création d'une maison de retraite, ce qui faciliterait le maintien sur le territoire des professionnels de santé médicaux et paramédicaux."

Pays des Landes de Gascogne

Nombre d'habitants :

58000

Nombre de communes :

111
Place de la Mairie BP 1
40630 Sabres

Isaline Bouix

Chargée de mission

Jean-Luc Gleyze

Vice-président

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