Le tri à la source des biodéchets désormais proposé à près d’un Français sur deux, selon l’Ademe
32,1 millions de Français ont aujourd’hui accès à une solution de tri des biodéchets, soit trois fois plus qu’il y a trois ans, selon un bilan publié par l’Ademe ce 29 avril. La moitié de la population bénéficie ainsi d’un dispositif de tri mis en place par leur collectivité et 30% de composteurs individuels ou partagés à l’échelle d’une copropriété ou d’un quartier.

© Aurélie Roudaut
Depuis le 1er janvier 2024, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec) oblige les collectivités à proposer des solutions de tri à la source des biodéchets à leurs administrés. Après des débuts laborieux (lire nos articles du 7 janvier 2025 et du 11 janvier 2024), le dispositif est aujourd’hui en plein décollage, estime l’Ademe dans une note publiée ce 29 avril, qui se fonde sur les résultats d’une enquête nationale réalisée en 2024. 32,1 millions de Français ont ainsi accès à une solution de tri des biodéchets, soit trois fois plus qu’en 2022.
Solutions collectives ou individuelles
La moitié des habitants bénéficient d’un dispositif mis en place par leur collectivité, 30% disposent de composteurs individuels ou partagés à l’échelle d’une copropriété ou d’un quartier et 20% ont accès à une collecte des biodéchets en porte-à-porte ou via des bornes dans l’espace public, détaille l’Ademe. Au-delà des solutions proposées par les collectivités, certains ménages adoptent leurs propres solutions de tri, par exemple en achetant un composteur en jardinerie, note l’Agence.
Plus de la moitié des Français déclarent trier leurs déchets alimentaires
Au total, 56% des Français déclarent trier leurs déchets alimentaires et 37% les compostent, les deux tiers d’entre eux s’étant équipés sans avoir recouru aux services de leur collectivité. 12% participent à la collecte séparée des biodéchets en porte-à-porte ou en points d’apport volontaire et 7% donnent ces déchets aux animaux de leur foyer, ajoute l’Ademe. L’Agence évalue à 900.000 tonnes le poids de biodéchets triés par an, qui ont donc évité l’incinération ou l’enfouissement.
La mise en place de solutions par la collectivité, une forme de prise de conscience écologique et les bénéfices du compost dans les jardins personnels sont pour l’Ademe les principaux facteurs favorisant le tri. À l’inverse, les obstacles tiennent à l’absence de solution proposée par la collectivité et aux a priori concernant le tri des biodéchets à domicile (odeurs, manque de place, travail supplémentaire…).
Coup d'accélérateur lié au fonds vert
L’enquête de l’Ademe estime enfin que 100 millions d’euros issus du fonds vert ont permis de financer des projets liés au tri des biodéchets depuis 2023 (études de faisabilité, investissements en équipement de tri, de collecte, aides aux chargés de mission, communication, plateformes de compostage centralisé ou unités de méthanisation…) et que 20 millions de Français supplémentaires devraient bénéficier d’une solution de tri au terme des projets en cours de financement.