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Développement des territoires - Le visage de l'Ile-de-France en 2050

D'après les conclusions du Conseil économique, social et environnemental régional d'Ile-de-France qui a publié le 9 juin un rapport sur l'Ile-de-France à l'horizon 2050, la région devrait miser sur la croissance endogène - et, surtout, savoir "séduire" ses habitants en misant sur la qualité de vie si elle veut garder sa place de "locomotive" en France à l'avenir.

Quel sera le visage de la région Ile-de-France en 2050 ? C'est la question à laquelle le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) d'Ile-de-France a cherché à répondre à travers son rapport "Démographie, économie et lien social à l'horizon 2050 : quelles perspectives, quels leviers pour agir ?", publié le 9 juin 2011. Un rapport qui fait dans un premier temps un état des lieux complet de l'Ile-de-France. La région est riche. Elle "crée 4,5% du PIB de l'Union européenne alors qu'elle comporte moins de 2,45% de sa population. Elle crée 28% du PIB de la métropole avec 18,8% de la population française, en raison d'une productivité supérieure de 25% à celle de la province et d'un taux d'emploi également supérieur (47% versus 38,5%)", précise le rapport qui indique toutefois que la région "se classe seulement au 5e rang des régions européennes pour son PIB/h en parité de pouvoir d'achat". La croissance a été de mise pendant longtemps, ce qui lui a valu le titre de "locomotive" de la France. Mais depuis 1990, le taux de croissance du PIB par habitant n'est pas supérieur à celui de la province (1,3% par an). Côté population, le Conseil estime que la région Ile-de-France pourrait compter 15 millions d'habitants, soit 3 millions d'habitants de plus qu'aujourd'hui, dans une France qui en compterait entre 61 et 79 millions. Une augmentation principalement due aux flux migratoires en provenance de l'étranger. Le Conseil reste toutefois prudent sur cette projection qui pourrait être bouleversée "soit par une reprise de la fécondité soutenue, soit par une politique familiale volontariste, soit par une diminution accrue de la fécondité, ou encore par un taux de mortalité qui augmente plus que prévu ou une variation atypique des flux sortants". Autant de paramètres qui pourraient amener à revoir ce chiffre à la hausse ou à la baisse... Une chose à peu près sûre en revanche : l'Ile-de-France devrait rester une région relativement jeune par rapport à la France (deux ans de moins) et au continent européen. Et, moins positif, le taux de croissance de son PIB devrait chuter, passant de 1,9% sur la période 1990-2008 à un taux qui "ne sera vraisemblablement pas supérieur à 1,5% d'ici à 2050". Et "si le 1,5% de croissance n'était pas atteint, l'écart ira croissant entre bas et hauts revenus et le nombre de ménages à faibles revenus croîtra fortement, situation qui peut comporter de profonds risques sociaux", détaille le rapport.

"La région doit séduire en misant sur la qualité de vie"

Face à ce tableau pour 2050, le Conseil avance quelques propositions parmi lesquelles : faire le choix stratégique d'une croissance économique endogène à partir du développement d'applications industrielles à haute valeur ajoutée s'appuyant sur une recherche de pointe et requérant des emplois à haute qualification. Cette croissance permettrait notamment de créer des emplois et d'avoir, donc, des retombées positives pour les ménages. Mais au-delà de la croissance quantitative, mesurée à partir du PIB, le Conseil estime que la région Ile-de-France "doit s'intéresser aux nouveaux modes d'orientation de son contenu pour conserver l'attractivité de son territoire et permettre l'ancrage de la population", précise le Ceser, ajoutant : "Elle doit séduire en misant sur la qualité de vie." Cette qualité de vie passerait notamment par la création de "cadres de vie nouveaux, intégrant, dès le départ, les objectifs du développement durable en construisant plus, pour répondre aux besoins cruciaux de logement, et mieux (HQE) pour redonner du pouvoir d'achat aux ménages". Autre axe : investir dans l'éducation et la formation. "L'Ile-de-France, compte tenu du nombre de jeunes en échec scolaire, doit accompagner toutes les initiatives innovantes des enseignants et des associations œuvrant dans le domaine de l'éducation", affirme le rapport. Le Conseil estime aussi qu'il faut impliquer les services publics dans l'aide aux initiatives marchandes et non-marchandes, conserver la présence humaine de proximité et faire progresser les acquis des femmes, "qui représentent un vivier de population active et qui devront encore davantage concilier vie professionnelle et familiale".
Enfin, la région devra aussi se donner les moyens de "faire société" à partir de statistiques précises et d'une vision commune du vivre ensemble, "ce qui nécessite d'être en mesure d'en assurer un suivi régulier au travers d'un indicateur synthétique de qualité de la vie-lien social adapté aux spécificités franciliennes". Dans ce domaine, la région Ile-de-France avance. Depuis 2005, une réflexion visant à mettre au point des indicateurs synthétiques en matière sociale a démarré, aboutissant à un indicateur de situation sociale régionale (ISSR).

 

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