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L’emploi au beau fixe… ou presque

Le nombre de personnes sans emploi a baissé de près de 6% au cours du troisième trimestre 2021 (- 10% en un an), soit 203.100 chômeurs en moins en France métropolitaine. Toutes catégories confondues, la baisse du nombre de demandeurs d'emploi n’atteint que 1,9% sur le troisième trimestre et 3,6% sur l’année, soit 5,57 millions d’inscrits à Pôle emploi. L’Apec annonce de son côté un niveau record d’offres d’emploi, mais des tensions sur les recrutements.

La reprise économique se confirme même dans les chiffres de l’emploi. En effet, Pôle emploi a annoncé le 27 octobre une baisse de 5,8% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (tenus de rechercher un emploi), soit 203.100 chômeurs en moins, au cours du troisième trimestre 2021 par rapport au trimestre précédent. Sur un an, la diminution s’élève à 10%. Ces statistiques sont identiques pour les femmes et les hommes. L’embellie sur le front de l’emploi concerne davantage les jeunes de moins de 25 ans, qui étaient au troisième trimestre 8,4% de moins qu’au second trimestre à pointer au chômage, soit -40.700 (-77.100, -14,8%, sur un an), tandis que la baisse se limite à 5,8% (- 62.800) pour les adultes de 25 à 49 ans (-11,1%, 241.700, sur un an) et de 4,1 % (-39.600) pour les plus de 50 ans (-4,9 %, 47.100).
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A diminue dans les 13 régions métropolitaines.

Moins de demandeurs d’emplois de longue durée

La baisse est beaucoup plus modérée concernant l’ensemble des catégories, puisqu’elle se limite à 1,9% (3,6% sur un an), ce qui correspond au final à une réduction de 110.900 d’inscrits à Pôle emploi, plombée par la hausse de 6,5% (+9,5% sur un an) des personnes en activité réduite longue (au moins 79 heures par mois, catégorie C). Si la France compte moins de demandeurs d’emplois de longue durée, toutes catégories confondues (-3,4%, soit 2,76 millions inscrits, stable sur un an), le nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis moins d’un an est plutôt stable au troisième trimestre (2,8 millions), tandis qu’il régresse de 6,8% en un an. Ainsi, la France métropolitaine compte 5,57 millions de chômeurs, un chiffre qui grimpe à 5,87 millions avec les territoires d’outre-mer (+1,9% également).
De son côté, l’Apec a indiqué, également le 27 octobre, que plus d’une grande entreprise sur deux (55%) envisageait de recruter au moins un cadre dans les trois prochains mois, soit 6 points de plus qu’en juin 2021. En revanche, seules 18% des PME et 5% des TPE ont des projets de recrutements.

Boom des offres d’emploi dans le commerce et baisse dans l’industrie

Il faut dire que la majorité des dirigeants (77%) sont plutôt confiants sur l’évolution de leur activité d’ici à la fin de l’année et plus de la moitié (56%) assurent pouvoir anticiper le niveau d’activité de leur entreprise. Cela se traduit déjà dans les faits, "le volume trimestriel d’offres d’emploi a dépassé celui de 2019, année record pour les recrutements", a souligné Gilles Gateau, directeur général de l’Apec. Ainsi, bien que les offres d’emploi cadre aient reculé de 2% au troisième trimestre (127.660), elles se situent à un niveau supérieur à la même période de 2019 (+8%). L’essentiel du volume concerne les services (100.586, +10%) avec trois secteurs phares : les intermédiaires du recrutement (27.540 offres, +24%), l’informatique (19.188, +8%) et l’ingénierie-R&D (16.939, +2%). Si les offres dans le commerce progressent fortement (+20%, 9.224), elles régressent dans l’industrie (12.058, -3%). Toutefois, des disparités sensibles apparaissent selon les secteurs avec une très forte progression dans la santé et l’action sociale (+45% par rapport au troisième trimestre de 2019), l’industrie pharmaceutique (+39%), la distribution généralisée et spécialisées (+31%), ainsi que l’immobilier (+27%), mais une baisse marquée dans la communication et les médias (-14%), les télécommunications (-13%) et l’automobile et l’aéronautique (-10%).

Situation toujours "préoccupante" pour les jeunes diplômés

En revanche, "la situation reste préoccupante pour les jeunes, à cause d’un embouteillage", constate l’Apec. "Les jeunes diplômés des promotions 2020, voire 2019, n’ont pas encore tous trouvé un emploi et sont rejoints par ceux de 2021", décrypte Gilles Gateau. Le taux d’emploi des jeunes un an après l’obtention de leur diplôme atteint 69%. Le contexte ne serait pas davantage profitable aux cadres au chômage depuis plus d’un an. Toutefois, "cette dynamique renforce les tensions sur le marché de l’emploi", a également constaté l’Apec qui a indiqué que 78% des entreprises anticipaient des difficultés de recrutements. Les tensions concernent particulièrement les métiers du bâtiment et des travaux publics (ingénieur, chef de chantier et conducteur de travaux), des télécommunications, de l’informatique, du développement commercial et de la production.