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Pour réduire les tensions sur le marché du travail, le gouvernement veut former 1,4 million de demandeurs d’emploi en 2022

Le plan "de réduction des tensions de recrutement", présenté ce lundi 27 septembre par le Premier ministre, Jean Castex, vise à former 1,4 million de chômeurs en 2022. 1,4 milliard d’euros supplémentaires seront dédiés à la formation en 2021 et 2022. Les régions seront amenées à réactualiser leur pacte régional d'investissement dans les compétences (Pric).

1,4 milliard d’euros supplémentaires dédiés à la formation des salariés et des demandeurs d’emploi en 2021 et 2022 : ce lundi 27 septembre, à Châtellerault (Vienne), le Premier ministre, Jean Castex, a enfin précisé l’ampleur de son "nouveau" plan d’investissement dans les compétences annoncé en septembre, désormais intitulé "plan de réduction des tensions dans le recrutement". Un programme qui se veut à effet rapide : 900 millions d’euros seront déjà disponibles en 2021 "par redéploiement des crédits d’urgence", précise Matignon. Quant aux 500 millions d’euros restants, ils seront intégrés dans le cadre du projet de loi de finances 2022.

Les fonds prévus alimenteront plusieurs volets. 600 millions d’euros seront consacrés à la formation des salariés à travers le FNE-Formation. Le gouvernement souhaite ainsi proposer 50.000 formations longues de 400 heures en moyenne "pour des parcours de reconversion ou de transition" et 300.000 formations courtes de 40 heures en moyenne, pour des parcours de développement de compétences répondant aux enjeux immédiats de reprise particulièrement ciblés pour les TPE-PME. En 2020, 440.000 salariés ont bénéficié de ces crédits et d’ores et déjà 85.000 en 2021.

Formations en lien avec les besoins des entreprises

Le reste de l’enveloppe concerne les demandeurs d’emploi. Le gouvernement souhaite former jusqu’à 1,4 million de demandeurs d’emploi en 2022. Soit environ 300.000 de plus qu’en 2020 (lire notre article du 12 avril 2021).

Pour cela, 560 millions d’euros supplémentaires vont transiter par le plan d’investissement par les compétences ainsi que les pactes régionaux. Le gouvernement prévoit, via Pôle emploi, 15.000 actions de formation supplémentaires via des outils comme l’AFPR (action de formation préalable au recrutement) et la POEI (préparation opérationnelle à l’emploi individuelle), réputées les plus efficaces sur le retour à l’emploi. En 2020, Pôle emploi a enregistré 22.090 POEI et 44.130 AFPR.

Les chômeurs de longue durée seront "remobilisés" par les agents de Pôle emploi. Le gouvernement annonce ainsi 35.000 actions "de remise en dynamique professionnelle" pour les demandeurs d’emploi de longue durée (plus d’un an) ainsi qu’un "parcours de remobilisation" plus intensif pour les chômeurs de très longue durée (plus de deux ans), au nombre de 800.000 au total. Ce nouveau parcours de mobilisation est testé par 12 agences Pôle emploi et sera généralisé à 170 agences l’an prochain, puis à leur totalité d’ici à l’été 2022. "Les programmes de formation des régions pourront être largement mobilisés, notamment les parcours intégrés que le PIC a promu", peut-on lire dans le dossier de presse.

+ 50.000 actions de formation via les Pric

Via les régions, le gouvernement table par ailleurs sur 50.000 actions de formation supplémentaires vers des métiers en tension. Celles-ci seront "ciblées, notamment en situation de travail", et définies "en fonction des besoins" de chaque région. Ces objectifs seront inscrits dans les Pric (pactes régionaux d'investissement dans les compétences) sous forme d'avenant. Le gouvernement souhaite impulser "des formations de réentraînement intégrant des périodes en entreprises" pour les métiers en très forte tension  (grande distribution, logistique, sécurité, services à la personne, tourisme, loisirs), ou bien "construites sur mesure avec les entreprises" qui s’engagent à une embauche à l’issue de la formation. Le gouvernement compte en outre sur les régions pour "apporter des réponses sur les autres freins au recrutement, à travers des actions portant sur l’aide au logement ou à la mobilité des actifs".

Enfin, le gouvernement prévoit 5.000 actions de formations supplémentaire ciblées sur les métiers de l’industrie et de la construction. "Les prochains rendez-vous annuels des pactes permettront de bâtir avec les régions les réponses les plus adaptées", précise encore le dossier de presse.

Relance du contrat de professionnalisation

Le dernier volet du plan concerne une cible plus spécifique : les demandeurs d’emploi de longue durée, dont le nombre a augmenté avec la crise. Avec une modalité que le gouvernement souhaite relancer : le contrat de professionnalisation. 240 millions d’euros seront spécifiquement dédiés aux employeurs qui accepteront de signer un tel contrat d’alternance avec le demandeur d’emploi de longue durée, âgé de plus de 30 ans. À l’instar des primes à l’alternance en faveur des jeunes, l’État leur versera, la première année, un montant de 8.000 euros.