Politique de la ville - Les chambres des métiers s'associent à l'Epareca pour relancer l'artisanat en banlieue
Magasins en déshérence, dégradations, mauvaise image : dans près de 250 quartiers en difficulté, la situation du tissu commercial est particulièrement fragile. Et la création de l'Epareca (Etablissement public d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux) en 1996 n'a pas permis d'enrayer le phénomène. Un temps sur la sellette, cet instrument de l'Etat vient pourtant de recevoir la confiance du gouvernement avec un triplement de ses moyens dans le cadre du dernier contrat d'objectifs signé le 10 décembre 2009. L'Etat s'est en effet engagé à verser 10,5 millions d'euros issus du Fisac entre 2009 et 2011 (les autres sources de financements de l'opérateur commercial public proviennent des communes concernées, de l'Europe via le Feder, de l'Anru, des régions et parfois des départements). Fort de ce soutien, l'Epareca a passé une convention avec l'Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM), mardi 8 juin, pour doper les implantations d'activités artisanales, alors que son objectif est de remettre sur les rails au moins une dizaine de centres commerciaux et artisanaux de proximité par an. Il est donc nécessaire d'accélérer la cadence car sur une centaine d'opérations en cours, seuls neuf centres ont rejoint le "droit commun", à Mulhouse, Floirac, Rennes, Reims, Clichy-sous-Bois, Saint-Ouen-l'Aumône, Créteil, Hem et Poitiers. Après rénovation ou reconstruction, les ensembles doivent en effet être revendus à des investisseurs privés, dans un délai de 3 ans minimum après leur mise en exploitation, le temps de retrouver une rentabilité suffisante. "Un grand pourcentage de commerces sont transformés à l'issue de l'opération, d'autres sont créés, il nous faut alors trouver bouchers, boulangers, coiffeurs, ce qui nécessite d'avoir un bon tissu relationnel, c'est en cela que le partenariat avec les chambres de métiers est capital", explique-t-on à l'Epareca. La convention signée avec l'APCM s'inspire d'une expérience menée en ce moment dans le Nord, département du président de l'APCM, Alain Griset : à la demande de la ville de Bruay-sur-l'Escaut, l'Epareca vient de démarrer la construction d'un programme de 22 locaux destinés aux artisans du bâtiment.
Jusqu'ici, l'Epareca intervenait sur saisine des collectivités locales. Face au manque de réactivité de ces dernières, l'opérateur a procédé à un état des lieux des centres nécessitant un toilettage. Cet état des lieux permettra de sensibiliser davantage les collectivités aux possibilités ainsi offertes.
M.T.