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Sports - Les clubs de handball heureux mais fragiles

Les clubs de handball français sont très largement satisfaits de leur situation, mais demeurent inquiets face à l'engagement des bénévoles. Tels sont les principaux enseignements de la deuxième enquête réalisée par la Fédération française de handball (FFHB), l'Observatoire du sport français de l'Université de Poitiers et la faculté des sciences du sport de Poitiers.
Cette enquête 2018, à laquelle plus de 50% des quelque 2.400 clubs affiliés à la FFHB ont répondu, soit un taux largement supérieur à celui de 2017, fait donc état d'un nombre très élevé de dirigeants "satisfaits" (75,51%) ou "très satisfaits" (5,44%) au regard des actions réalisées, des résultats obtenus ou encore des projets menés par leur club. Les avis positifs totalisent donc 80,95%, soit un point de plus qu'en 2017. Les résultats divergent toutefois selon les régions et la taille des clubs. En Occitanie, le taux de satisfaction est d'environ 90%, tandis que 60% des clubs d'outre-mer ne sont pas satisfaits de leur situation. Quant aux "grands" clubs, ils sont satisfaits à 88%. Un taux qui baisse à 70% chez les "petits" clubs.

Le bénévolat, principale inquiétude

Côté inquiétudes, quatre sujets dominent chez les dirigeants des clubs de handball français. Pour 33,8%, il s'agit des ressources humaines bénévoles pour les activités de l'association. Pour 20,7%, la situation financière est mise en avant. 16% des dirigeants, contre 18,6% en 2017, s'inquiètent pour les moyens matériels, y compris les locaux. Enfin, la crainte principale est le renouvellement des dirigeants bénévoles pour 13,9% d'entre eux. En revanche, les relations avec les collectivités territoriales ne sont un sujet de préoccupation majeure que pour 2,24% des dirigeants (contre 3,4% il y a un an).
Parmi les autres problèmes soulevés, l'encadrement sportif est jugé peu satisfaisant (41,40%) ou insatisfaisant (13,41%) par une majorité de dirigeants. En cause : des problématiques d'accès aux formations.

Les capacités d'accueil toujours limitées

En 2017, la première enquête avait mis en avant la saturation de la capacité d'accueil des clubs. La situation ne s'est pas améliorée : 30,42% des clubs estiment avoir atteint le maximum de leur capacité d'accueil de nouveaux licenciés, contre 29,4% il y a un an. Là encore, la situation diffère grandement selon les régions. Ainsi 43,1% des clubs en Ile-de-France et 39% des clubs en Auvergne-Rhône-Alpes ont atteint ou dépassé leur capacité maximale d'accueil, contre seulement 7,7% en Corse et 21,4% dans les Hauts-de-France. En tête des principales limites au développement des clubs en termes de licences, le manque d'équipements ou de créneaux horaires est cité par 51,17% des dirigeants. Cinq régions métropolitaines affichent d'ailleurs des taux de saturation des équipements supérieurs à 80%. Les autres se situant entre 70% et 80%, à l'exception de la Corse.

Baisse des subventions publiques

Financièrement, près de 70% des clubs estiment leur situation financière satisfaisante (61,61%) ou très satisfaisante (7,87%). Notons toutefois que 62,88% des clubs ont un budget modeste, de moins de 50.000 euros par an. Et seuls 7,48% disposent de plus de 200.000 euros annuels.
La principale ressource économique des clubs provient des licences payées par leurs membres (39%) ou des subventions publiques (36%). A noter qu'en Corse et dans les territoires ultramarins, les subventions publiques sont la principale ressource pour, respectivement, 61,5% et 78% des clubs. Cela n'empêche pas les dirigeants d'estimer que la baisse des subventions publiques constitue la principale explication de leurs difficultés financières (44,41% des réponses).

Les clubs aiment leur mairie

L'appui public aux clubs de handball se traduit également par la mise à disposition des équipements. Ici, 54% des dirigeants sont satisfaits ou très satisfaits de la répartition des créneaux horaires pour l'organisation de la pratique, un chiffre en hausse par rapport à 2017 (50,6%). Quant à la qualité des infrastructures, elle enregistre un taux de satisfaction supérieur à 65%, avec une mention spéciale pour la région Centre Val-de-Loire (+ de 78%).
Enfin, l'enquête revient sur les relations entre les clubs et les collectivités territoriales. Si la relation avec la région est souvent "sans objet" ou plutôt insatisfaisante, la tendance s'inverse pour les départements ou les EPCI. Mais c'est surtout les rapports positifs entre clubs et communes qui sont mis en exergue : pour les dirigeants, les relations avec les mairies sont satisfaisantes à plus de 82%, un résultat en légère hausse sur un an.