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Déplacements - Les collectivités à l'heure du covoiturage

Le 31 mars, lors des premières Rencontres nationales du covoiturage organisées à Paris par l'opérateur Green Cove Ingénierie, plusieurs acteurs des collectivités ont apporté leurs témoignages sur le sujet. Parmi eux, Jean-Luc Foret, chef de projet à la direction des systèmes d'information du conseil général des Yvelines, a rappelé que le développement du covoiturage auprès des agents du département émane avant tout d'une volonté politique portée par la présidence du conseil, puis par un retour positif des agents face à cette pratique rendue possible grâce à la mise en place d'une plate-forme internet dédiée (www.covoiturage.yvelines.fr). Prochainement, il est question d'ouvrir son utilisation aux organismes publics présents dans le département, le tribunal de Versailles par exemple."Mais cet outil informatique ne suffit pas, il faut aussi informer, inciter, communiquer sur ce changement de pratique afin qu'il dure dans le temps et aussi y associer davantage de partenaires, car plus il y a des trajets inscrits, plus les possibilités de mise en relation sont larges et la pratique simple", a-t-il ajouté.
Une fois lancée sur un territoire donné, une plate-forme de covoiturage peut soit rester en "communauté fermée", soit s'ouvrir à d'autres partenaires ou collectivités souhaitant éventuellement en profiter. En langage technique, on parle de base de données partagée. Le conseil général du Morbihan a su par exemple en tirer parti : avant de mutualiser sa base de données, son site de covoiturage ne comptait que 2.000 inscrits, contre quatre fois plus aujourd'hui. Marc Letourneux, chargé de mission au sein de ce conseil général, recommande pour sa part de ne pas forcer la main du personnel des collectivités pour leur trajet domicile-travail, mais plutôt de leur imposer la solution du covoiturage pour les usages internes, par exemple un déplacement groupé vers un lieu de réunion. En projet, la mise en ligne sur le site de covoiturage de ce même conseil général (www.covoiturage.morbihan.fr) d'un outil de calcul des économies de CO2 réalisées grâce au recours à cette pratique. Quant à la nécessité de mettre en place un plan de déplacements avant de créer son site de covoiturage, elle a fait débat et varie selon les avis de chacun.
Plus original est le projet du conseil général de l'Essonne visant à récompenser les agents qui covoiturent par le biais d'une monnaie sociale et virtuelle, le Sol, émanant du réseau national Sel'idaire. "Son système déclaratif étant déjà en place, il nous reste à voir comment s'appuyer dessus pour ainsi motiver les agents via un levier économique. Même si le covoiturage est censé être un acte purement désintéressé à l'origine, un peu de marketing ne ferait pas de mal pour le développer", a ainsi indiqué Gilles Besnard, chargé de mission à la direction des déplacements du conseil général de l'Essonne. Enfin, dans la continuité de précurseurs tels que les départements de la Corrèze ou du Morbihan, d'autres collectivités étudient la faisabilité de dédier des aires spécifiques à cette pratique.

 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions