Archives

Insee - Les emplois aidés ont permis d'endiguer la montée du chômage des jeunes en 2016

La nouvelle édition de "L'économie française" de l'Insee, publiée le 11 juillet 2017, montre une diminution du taux de chômage globale au sens du BIT, à 10,1% et sa stabilisation pour les jeunes, grâce aux emplois aidés. Mais le "halo du chômage" a, lui, fortement progressé, avec 43.000 personnes de plus. Soit au total 1,6 million de personnes qui ne sont pas comptabilisées dans les chiffres officiels.

Le taux de chômage global diminue en 2016, quelle que soit la tranche d'âge de la population active, d'après le panorama 2017 de "l'économie française" publié par l'Insee, le 11 juillet. Il s'établit à 10,1% de la population active en France (hors Mayotte), soit 0,3 point de moins qu'en 2015. Il avait pourtant augmenté de 2,9 points entre 2008 et 2013 et il était resté relativement stable entre 2013 et 2015 (+0,1 point).
La baisse du chômage est plus marquée pour les 25-49 ans (-0,4 point à 9,3%). Le taux de chômage des 50 ans ou plus se replie légèrement et celui des jeunes de 15 à 24 ans, après avoir augmenté fortement entre 2008 et 2012 (+5,4 points) s'est globalement stabilisé depuis, entre 24,2% et 24,9%. "Les jeunes ont notamment bénéficié du développement des emplois aidés, en particulier les emplois d'avenir, dédiés à ceux d'entre eux qui sont sans qualification ou peu diplômés", signale l'Insee. En 2016, leur taux de chômage atteint 24,6% contre 24,7% en 2015, mais reste à un niveau très élevé. L'Insee nuance toutefois ces chiffres, insistant sur la spécificité de cette tranche de la population : "Un grand nombre d'entre eux poursuivent des études sans travailler à côté, et ne sont donc pas comptabilisés dans la population active." La population active ne comptabilise en effet que les personnes en emploi ou en stage. Si on considère la part des chômeurs dans la population totale des 15-24 ans, on tombe sur une proportion bien moins élevée : 9,1% seulement en 2016 comme en 2015. Un chiffre proche du taux de chômage des 25-49 ans (8,2% en 2016). En clair : on ne peut dire qu'un jeune sur quatre est au chômage, mais un sur dix.
Un bémol mérite toutefois d'être apporté à cette stabilisation supposée. Le nombre de chômeurs s'établit à 3 millions au sens du BIT (soit la catégorie A), mais le "halo du chômage" a augmenté de 43.000 personnes, relève l'Insee, pour s'établir à environ 1,6 million de personnes non comptabilisées, soit parce qu'elles recherchent un emploi sans être disponibles, soit parce qu'elles souhaitent travailler sans rechercher un emploi. Le niveau réel du chômage serait donc plus près de 4,6 millions de chômeurs, soit un niveau record.

Légère augmentation des sorties précoces du système scolaire en 2015

Dans le même temps, l'Insee montre une progression de 137.000 emplois équivalent temps plein en 2016, contre 35.000 en 2015. L'emploi des services principalement marchands augmente. A l'inverse, l'emploi industriel poursuit son recul en 2016 : une baisse de 29.000 emplois équivalent temps plein après une baisse de 26.000 en 2015, surtout dans les industries du textile, du bois, de la pharmacie et de la métallurgie. "L'emploi dans les industries agroalimentaires amorce une légère hausse, indique l'Insee, tandis que la branche 'Energie, eau, déchets' connaît un léger retournement."
Le document de l'Insee fait également un point sur les autres indicateurs de richesse nationale, qu'une loi du 13 avril 2015 invite à prendre en compte comme le taux d'emploi des 15-64 ans, qui a atteint son plus haut niveau depuis 30 ans (à l'exception de 2008) à 64,3% en 2015, ou la part des dépenses de recherche dans le PIB, qui quant à elle reste inférieure à l'objectif des 3% fixé par la stratégie Europe 2020 (2,2% du PIB). Le diagnostic est également contrasté en matière de cohésion sociale et de bien-être : le taux de pauvreté en conditions de vie poursuit la baisse amorcée en 2013 (11,1% en 2015 son plus bas niveau historique) et l'espérance de vie en bonne santé croît régulièrement. Mais les inégalités de revenus augmentent légèrement en 2014 et 2015 tout comme le taux de sorties précoces du système scolaire. En 2015, ce dernier atteint 9,2% de la population des 18-24 ans, mais il reste toutefois largement inférieur au niveau constaté les années précédentes (12,5% en 2005 ou 12,7% en 2010).

 

Téléchargements

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis