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Lutte contre les déserts médicaux - Les maisons de santé semblent bien jouer leur rôle dans les zones rurales

L'Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) publie, dans la dernière livraison de sa lettre d'information, une étude intitulée "Répartition géographique des maisons et pôles de santé en France et impact sur la densité des médecins généralistes libéraux". Il s'agit en l'occurrence de vérifier si les maisons de santé sont implantées dans des espaces où l'offre de soins est fragile et les besoins importants et, d'autre part, de s'assurer que le développement de ces structures a eu un effet sur l'évolution de la densité des médecins généralistes.

Des écarts géographiques importants

Sur le premier point, la réponse est clairement positive. Sur les 291 maisons de santé recensées en France au 1er janvier 2013, 207 sont situées dans des espaces à dominante rurale, 80 dans des zones à dominante urbaine et 4 dans les DOM. L'étude de l'Irdes identifie six classes distinctes pour les zones rurales - en fonction de leurs caractéristiques - et sept pour les zones urbaines.
Au-delà de cet aspect sociodémographique, la répartition géographique des maisons de santé présente des écarts importants. Celles-ci sont en effet peu présentes dans la partie sud de la France, en dessous d'une ligne Nantes-Grenoble. A l'inverse, elles sont fortement présentes dans le Grand Est. Autre point positif : l'étude de l'Irdes montre que dans l'espace à dominante rurale, la majorité des maisons de santé est située effectivement dans des bassins de vie défavorisés en termes d'offre de soins. En revanche, on ne trouve pratiquement pas de maisons de santé dans les bassins de vie périurbains très favorisés et dans les bassins de vie attractifs du sud de la France.

Un effet apparemment positif sur la densité médicale

La question de l'impact du développement des maisons de santé sur l'évolution de la densité des médecins généralistes est, en revanche, plus délicate, car elle soulève des questions méthodologiques complexes. Comparant la dynamique de l'évolution de la densité de médecins généralistes sur les deux périodes consécutives 2004-2008 et 2008-2011, l'Irdes observe toutefois qu'"au final, les bassins de vie défavorisés accueillant des maisons de santé ont gagné, en moyenne entre les deux périodes, 2,5 médecins généralistes pour 100.000 habitants comparativement à ceux n'en accueillant pas, bien que ces résultats soient non significatifs, probablement en raison de la taille des échantillons". Cette amélioration s'observe également dans les espaces périurbains moins dotés en offre de soins.
L'Irdes en tire la conclusion que "le développement de ces structures semble efficace, puisqu'on observe une moindre diminution de la densité des médecins généralistes entre 2008 et 2011 dans ces espaces comparés à ceux du même type mais sans maisons de santé. L'organisme invite toutefois à considérer ces résultats avec une certaine prudence, compte tenu à la fois du faible nombre de maisons de santé (surtout après leur division en classes) et d'une période d'analyse (2008-2011) relativement courte.

 

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