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Habitat - Les mises en chantier de logements ont progressé de plus de 14% sur un an

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié les chiffres de la construction au 30 juin 2017, couvrant donc l'ensemble du premier semestre. Confirmant les tendances antérieures (voir nos articles ci-dessous), ces résultats témoignent d'un redressement spectaculaire de la construction de logements, même si celui-ci se trouve amplifié par les niveaux très bas auxquels cette activité était tombée dans les années précédentes.

Plus de 474.000 logements autorisés sur un an

Ainsi, entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017, 474.100 logements (données brutes cumulées sur douze mois) ont été autorisés à la construction - autrement dit ont fait l'objet d'un permis de construire -, soit une hausse de 13,2% par rapport au cumul des douze mois précédents, dont +16,2% pour les logements collectifs et +15,2% pour les logements individuels purs.
Sur la même période, les mises en chantier ont concerné 397.700 logements, soit une progression de 14,4%. Ces mises en chantier bénéficient particulièrement aux logements collectifs (+17,3%) et aux logements individuels purs (+13,9%), la progression étant un peu moins marquée pour les logements en résidence (+9,3%) et les logements individuels groupés (+5,4%).
Sur les trois derniers mois (avril à juin 2017), la situation apparaît toutefois plus contrastée. Les autorisations de logements progressent ainsi de 2,7% par rapport au premier trimestre 2017, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO). La hausse est particulièrement prononcée pour les logements collectifs (+10,3%) - y compris en résidences -, après une baisse de 3,5% au trimestre précédent. A l'inverse, les autorisations de logements individuels reculent de 7,6%, après une hausse de 9,1% au trimestre précédent.

Creux conjoncturel ou renversement de tendance ?

Cette alternance de hausses et de baisses concerne aussi les mises en chantier de logements. Celles-ci reculent en effet de 4,7% au second trimestre 2017, après une forte progression de 7,2% sur les trois premiers mois de l'année. Si la croissance se ralentit nettement mais reste positive dans le logement individuel (+0,7% après +6,1%), le logement collectif (y compris en résidence) enregistre en revanche une forte baisse (-8%), qui annule la progression du trimestre précédent (+7,8%).
Toute la question est de savoir s'il s'agit là d'un creux conjoncturel ou d'un renversement de tendance durable. Tout en soulignant qu'"il faut remonter cinq ans en arrière pour retrouver un tel niveau d'activité en douze mois", la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) - qui plaide pour un maintien du dispositif Pinel (voir notre article ci-dessous du 21 juillet 2017) - s'inquiète d'un possible plafonnement. Elle estime en effet que "même s'ils restent bien orientés, les indicateurs du deuxième trimestre font apparaître un ralentissement de la croissance du marché". Elle fait aussi remarquer que "bien que symbolique, la barre des 400.000 logements mis en chantier sur douze mois peine à être franchie...".
Cette bonne santé globalement retrouvée n'est pas l'apanage de la France. Selon les chiffres de la Fédération de l'industrie européenne de la construction (Fiec), le chiffre d'affaires de la construction pour l'ensemble de l'Union européenne à 28 a progressé de 2,2% en 2016, pour atteindre un total de 1.278 milliard d'euros. La Fiec estime que l'année 2017 devrait connaître une hausse du même ordre. La plus forte progression concerne le logement neuf (+8%) et le non résidentiel privé neuf (+6,6%).

Les régions les plus tendues ne sont pas celles où les progressions sont les plus fortes

Comme d'habitude, la tendance générale recouvre de forts écarts entre les régions. Ainsi, la progression des autorisations de logements (permis de construire) sur un an va de 3% dans le Grand Est, 3,1% en Aquitaine et 8,3% en Normandie à 23,8% Centre-Val de Loire, 30,1% dans les Hauts-de-France et 34,2% en Bourgogne-Franche-Comté. On notera au passage que les régions où la situation est la plus tendue en matière de logement - Ile-de-France (+16%) et Paca (+9,9%) - ne sont pas celles qui enregistrent les progressions les plus fortes. De même, les DOM, où les besoins en logements demeurent forts, progressent seulement de 5%. Seule exception à cette tendance généralisée à la hausse : la Corse affiche un recul de 37,9% des autorisations de logements, mais ces chiffres sont à interpréter avec prudence compte tenu du faible nombre d'opérations concernées, engendrant de fortes variations d'une année sur l'autre.
Du côté des mises en chantier, la progression est générale sur un an, sauf pour les DOM (-0,8%). Les progressions les plus fortes concernent cette fois-ci la Corse (+34,9%, avec les mêmes réserves), Paca (+25,4%), les Pays de la Loire (+24,2%) et les Hauts-de-France (+21,7%). A l'inverse, la Normandie (+2,1%), Auvergne-Rhône-Alpes (+6,7%) ou le Grand Est (+7,3%) apparaissent nettement moins dynamiques.