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Service public - Les missions de service public : un faible impact sur le coût immobilier de La Poste

Quelques jours après la publication de son rapport annuel dans lequel elle appelle à un "débat" sur l'avenir du service postal universel, la Cour des comptes enfonce le clou. Elle s'intéresse cette fois-ci à l'immobilier du groupe, dans un rapport publié le 18 février. Un parc confié à deux entités : une direction de l'immobilier et la filiale Poste Immo créée en 2004 et qui joue le rôle de foncière du groupe. Cette dualité est "source de complexité", juge la cour, qui invite à poursuivre le transfert de la fonction immobilière à Poste Immo, sachant que la direction de l'immobilier regroupe toujours 43% des agents impliqués dans ces fonctions immobilières.
Le coût global de la fonction immobilière du groupe est estimé à 1,2 milliard d'euros. Mais la Cour constate une forte augmentation de la masse salariale du pôle immobilier, tout particulièrement dans les hautes rémunérations qui ont augmenté de 46% entre 2008-2014 !
La recherche d'économies a conduit le groupe à réduire la surface de son parc de 1 million de m2 entre 2005 et 2014, soit de 15%. Ce sont les bureaux de poste et bureaux de poste mixtes qui ont le plus fait les frais de ces réductions de surfaces (- 454.000 m2), notamment du fait des transformations de bureaux de plein exercice en agences postales communales ou relais poste commerçants.
Mais le rythme des cessions n'a pas permis de résorber le taux de vacance, qui est passé de 10,98% à 15,4% fin 2012 et 15% fin 2013. Poste Immo s'est fixé un objectif de 6,5% à fin 2018. Mais "il paraît peu probable, de l'aveu même de Poste Immo, qu'il puisse être atteint".
S'agissant des missions de service public de La Poste, la Cour estime que leur impact financier sur la politique du groupe est "relativement faible". L'immobilier ne représente que 10% du surcoût induit par le maillage territorial. "Les locaux sont en effet souvent localisés en zone rurale et ont une faible valeur locative ou patrimoniale", précise le rapport. En revanche, la baisse accrue du volume du courrier rend nécessaire la réduction du parc industriel du groupe, estime la Cour. Ce qui "ne rend que plus sensible la nécessité pour La Poste de se doter de schémas directeurs immobiliers". C'est d'ailleurs l'une des cinq recommandations formulées par le rapport. La Cour préconise aussi la mise en place d'outils de suivi de la masse salariale et des dépenses (liées à l'objectif de réduction de la facture énergétique). Elle propose encore de fixer une norme de surface par agent dans les surfaces tertiaires et demande un renforcement du contrôle interne sur les cessions.

 

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