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Les territoires en force à VivaTech

Dédiée aux start-up en recherche d'investisseurs, l'édition 2019 de VivaTech a réuni pendant trois jours, du 16 au 18 mai, les acteurs mondiaux du numérique. Une occasion aussi pour les géants de la tech de faire leur mea culpa.

VivaTech, la grand-messe la technologie, se tenait du 16 au 18 mai 2019 à la porte de Versailles. Équivalent européen du "Consumer Elecronic Show" de Las Vegas, cet événement international réunissait 9.000 start-up, 19.000 investisseurs et 450 intervenants parmi lesquels de nombreuses stars de l'économie numérique mondiale, fondateurs de "licornes" (1) ou PDG de grands groupes. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait fait le déplacement, avec à ses côtés plusieurs ministres, pour rencontrer "l'écosystème de la start-up nation" et découvrir les innovations du futur. L'édition 2019 était marquée par une présence renforcée de la French Tech et des régions parmi lesquelles la région Centre-Val de Loire, l'Île-de-France, la Normandie, la Nouvelle Aquitaine, l'Occitanie et la région Sud. Des territoires désireux de valoriser leurs start-up et de leur permettre de rencontrer des investisseurs pour croître et conquérir de nouveaux marchés. Pour cette quatrième édition, l'accent était mis sur la "tech for good", autrement dit les start-up "porteuses de sens", avec plusieurs centaines d'entreprises positionnées sur la mobilité, la santé, l'éducation, la smart city, la "green tech" et les "gov tech". Parmi les milliers d'innovations présentées, les visiteurs ont pu découvrir divers prototypes de véhicules autonomes, taxis volants, robots, drones, exosquelettes et autres dispositifs d'immersion en réalité augmentée. L'intelligence artificielle, le big data et la blockchain étaient omniprésentes parmi les stands.

Ouverture à la diversité et régulation des plateformes

Au-delà de ces démonstrations, cette édition a donné l'occasion aux leaders de "la tech " de répondre aux critiques du moment. Pointés du doigt pour leur élitisme, les grands acteurs du numérique ont ainsi pris l'engagement de s'ouvrir davantage aux femmes, aux minorités et de contribuer à l'émergence d'initiatives visant à lutter contre toutes les formes d'illectronisme. Écoles de la deuxième chance, formations courtes au code et à l'intelligence artificielle, engagements volontaristes et chiffrés des grands groupes sur leur ouverture à la diversité… plusieurs pistes ont été évoquées lors d'une table ronde à laquelle participaient les PDG d'Orange, IBM, Samsung, La Poste et Engie. La question de la régulation des plateformes et réseaux sociaux a également été abordée. Emmanuel Macron et Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, ont salué les avancées de "l'Appel de Christchurch", signé le 15 mai par vingt-six pays (mais pas les Etats-Unis) et les principales plateformes (Facebook, Google, Twitter, Microsoft...). Une initiative lancée par la Nouvelle-Zélande suite à la tuerie du 15 mars 2019, relayée en live sur les réseaux sociaux, qui avait fait 51 morts. Ce texte, qui intervient quelques jours après la publication des lignes directrices françaises en matière de régulation des réseaux sociaux (notre article), vise à responsabiliser davantage les plateformes. Les signataires s'engagent notamment à retirer tout contenu en ligne "terroriste et extrémiste violent" de manière "immédiate et permanente", à encadrer les retransmissions en direct (live streaming), à élaborer un protocole d’urgence commun et, enfin, à développer l’éducation des utilisateurs sur ces sujets. Un texte aux engagements consensuels mais non coercitifs qui n'apporte dans les faits pas réellement de nouveautés par rapport aux mesures en place. 

(1) Le terme est repris pour qualifier des start-up qui atteignent une valorisation d'au moins un milliard de dollars et qui basent leur modèle économique sur une croissance rapide financée par des fonds extérieurs avant de se focaliser sur sa rentabilité et ses revenus.