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Déserts médicaux - Les trois délégués à l'accès aux soins entament la concertation en région

Deux mois après leur nomination (voir notre article ci-dessous du 16 novembre 2017), les trois délégués à l'accès aux soins ont entamé, le 22 janvier, les déplacements et la concertation en régions. Ces trois délégués sont en l'occurrence Sophie Augros, médecin généraliste et présidente du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR), Elisabeth Doineau, sénatrice (Union centriste) de Mayenne et vice-présidente de la commission des affaires sociales, et Thomas Mesnier, député (LREM) de Charente et médecin urgentiste. Leur mission s'inscrit dans le cadre du plan de lutte contre les déserts médicaux, présenté le 13 octobre dernier par Edouard Philippe et Agnès Buzyn (voir notre article ci-dessous du même jour).

Près d'un quart de la population en "zone d'intervention prioritaire"

Les trois missionnaires sont en effet chargés de rencontrer l'ensemble des acteurs concernés en régions, en lien avec les agences régionales de santé (ARS), de faire remonter les expériences réussies de chaque territoire et d'identifier les difficultés et les freins éventuels et, enfin, d'être force de proposition auprès du comité ministériel présidé par Agnès Buzyn, pour adapter au besoin le plan et ses principales mesures. Ils ont un an - jusqu'en décembre 2018 - pour mener à bien cette concertation et remettre à la ministre des Solidarités et de la Santé un rapport assorti de propositions d'actions.
Ce premier déplacement sur le terrain les a conduit en région Bourgogne-Franche-Comté, plus précisément à Pontarlier (Doubs, 17.000 habitants). Plus des deux tiers (68%) des habitants de la région vivent aujourd'hui dans des territoires éligibles à des aides au maintien ou à l'installation des professionnels de santé, dont 22% dans des zones éligibles aux aides conventionnelles, dites "zones d'intervention prioritaire".

Un "cabinet éphémère", en attendant la maison médicale

Outre des échanges avec l'ARS sur les difficultés territoriales d'accès aux soins, cette visite a permis à la mission de découvrir le "cabinet éphémère" de Pontarlier, un dispositif innovant pour lutter contre la pénurie de médecins généralistes. Celui-ci a été déployé en octobre dernier, après les départs successifs de plusieurs médecins généralistes de la ville. Les membres de la mission ont salué "le volontarisme et le pragmatisme dans cet exemple concret", qui constitue une première en France et pourrait bien se retrouver dans les préconisations du rapport final.
L'expérience à été montée avec le concours de la commune, de l'ARS, de la CPAM du Doubs, du conseil départemental de l'Ordre des médecins, de la ville de Pontarlier, de l'Union régionale des professionnels de santé - médecin libéral, du centre hospitalier intercommunal de Haute Comté et des médecins de ville.
En pratique, ce cabinet éphémère peut accueillir des médecins qui n'ont pas encore soutenu leur thèse de fin d'études et souhaitent exercer en qualité d'adjoint de médecine générale, des médecins non encore installés souhaitant exercer comme médecin collaborateur, mais aussi des médecins installés ou en retraite, désireux d'exercer ponctuellement ou plus régulièrement à Pontarlier, au sein d'un cabinet secondaire. Selon sa présentation, ce cabinet éphémère s'inscrit parfaitement dans le cadre du plan de lutte contre les déserts médicaux, qui vise "à faciliter le recours au statut de médecin adjoint et au cumul emploi-retraite, qui apparaissent comme des solutions pertinentes pour accroître la présence médicale et soignante sur les territoires sous-denses".
Cinq médecins - qui devraient être prochainement rejoints par un sixième - assurent une permanence en alternance, du lundi au vendredi. Ils ont déjà réalisé 1.954 consultations entre le 5 octobre et le 31 décembre 2017. Le "cabinet éphémère" constitue une solution transitoire - d'où son nom - dans l'attente de l'ouverture d'une maison médicale, qui devrait intervenir au début de 2019. Selon la mairie de Pontarlier, ce cabinet pourrait alors devenir un "centre de spécialistes à la disposition de tous les médecins du secteur".

 

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