Les villas urbaines de Chalon-sur-Saône

Revitaliser le centre-ville grâce à un éco-quartier, tel est le pari réussi des élus de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). En donnant la priorité aux transports en commun, aux espaces naturels et à la qualité des habitations, Chalon a entrepris une mutation qui lui redonne des couleurs.

Depuis une vingtaine d'année, le centre-ville de Chalon-sur-Saône est déserté au profit des communes viticoles de la côte chalonnaise ou des plaines de la Bresse. L'agglomération chalonnaise (100.000 habitants) vide peu à peu la ville centre (46.000 habitant) de sa substance. L'étalement urbain s'accélère, détruisant les espaces naturels et agricoles. Afin d'arrêter l'hémorragie, les élus chalonnais ont décidé en 2001 de répondre à l'appel à propositions lancé par le plan construction architecture (Puca). Cette agence gouvernementale cherchait à expérimenter "un modèle d'habitat attrayant, alliant les qualités de l'individuel et les densités du collectif". Sélectionné par le Puca, soutenu par le conseil régional de Bourgogne et l'Ademe, le projet de Chalon a pris corps au nord de la ville, sur des terres dédiées au maraîchage.

Trente-six logements à l'hectare, soit le double des anciennes cités jardins de Chalon 

L'éco-quartier de Saint-Jean-des-Jardins est constitué de 180 logements entourés de 6.000 m2 de jardins ouverts et accueille 450 habitants. Bien que ce quartier résidentiel soit à dix minutes, en bus ou à vélo, de "l'écusson", le centre historique de Chalon, on peut y cultiver son jardin et flâner dans des rues sans voitures. La plupart des véhicules stationnent hors parcelle dans des garages à toitures végétalisées. Jérôme Durain, adjoint au maire chargé du développement durable, insiste sur la qualité des habitations : "Pour ces logements, qui ont été livrés en 2007, nous avons combiné la mixité sociale en implantant 35% de logements sociaux, et la diversité des formes d'habitat. Sur des parcelles de 95 à 200 m2, trente-deux maisons individuelles et quatorze logements en petits collectifs (R+2 et R+3) s'organisent en bande le long d'une allée centrale réservée aux piétons. La grande réussite de Saint-Jean-des-Jardins est que des gens qui étaient dans une perspective d'acquisition de pavillons trouvent leur compte dans un habitat plus dense. Nous avons trente-six logements à l'hectare soit le double des anciennes cités jardins de Chalon." Par ailleurs, la démarche haute qualité environnementale mise en oeuvre valorise, par exemple, l'utilisation du bois pour la construction et le chauffage. "Il faut bien sûr tenir compte du fait que le projet date de 2002 : avec 130 kwh/m2/an, nous étions plus performants que la réglementation thermique de l'époque, mais aujourd'hui, on peut faire beaucoup mieux, souligne Jérôme Durain. Nous avons également fait un gros travail sur les transports collectifs (aucun logement n'est à plus de 300 m d'un transport en commun), sur l'eau, en récupérant l'eau de pluie et en installant systématiquement des économiseurs d'eau dans les logements, sur la promotion de modes de vie durables, avec la mise en place de jardins familiaux..."
Trente-six autres projets de villas urbaines durables sont en cours de réalisation en France, dont l'un, de 50 logements, à Chalon.

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils

Mairie de Chalon-sur-Saône

3 place Hôtel de Ville
71100 CHALON SUR SAÔNE

Jérôme Durain

Adjoint au maire, Chargé du développement durable

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