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L’État signe les premiers "contrats de convergence et de transformation" avec l’outre-mer

Le gouvernement était présent en force, lundi 8 juillet, pour signer aux côtés du chef de l'État les premiers "contrats de convergence et de transformation" avec les territoires d'outre-mer pour la période 2019-2022.

C’est le nouveau nom des contrats de plan État-région pour l’outre-mer : les "contrats de convergence et de transformation". Simple changement d’appellation ? Non, assurent en chœur le président de la République, le Premier ministre et sept ministres qui, le 8 juillet, au ministère des Outre-Mer, ont signé la première salve de ces contrats pour la période 2019-2022 avec les collectivités de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique, de Mayotte, de la Réunion, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Wallis-et-Futuna. Les autres suivront prochainement. Par rapport à la précédente génération, ces nouveaux contrats "couvrent un périmètre budgétaire plus large" et intègrent "des crédits de ministères supplémentaires" ; ils associent aussi aux côtés des collectivités régionales et départementales "les principaux groupements de communes", précise le gouvernement, dans son dossier de presse. Au total, ces premiers contrats - qui concernent 31 collectivités - représentent un engagement de l’État de 2,1 milliards d’euros "pour soutenir des projets structurants".

Les contrats de convergence et de transformation avaient été prévus par la loi du 28 février 2017 relative à l’égalité réelle outre-mer porté par Ericka Bareigts sous le quinquennat de François Hollande, avec pour but de réduire les écarts de développement persistants avec la métropole. Car comme le disait François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF), lors du dernier congrès, "en outre-mer, c’est la même chose fois trois, fois quatre" : taux de chômage qui, la plupart du temps, avoisine les 25%, infrastructures vétustes, problèmes d’accès à l’eau et à l’assainissement, isolement, sans parler de la vie chère, avec des prix moyens supérieurs de 12% de ceux de la métropole, comme vient de le montrer l’Autorité de la concurrence. En 2018, un rapport sénatorial avait aussi montré la faible intégration des territoires d’outre-mer avec leur environnement régional.

"Nous ne sommes plus crus"

Ces nouveaux contrats s’inscrivent donc dans un "esprit de continuité" par rapport à la précédente mandature, s’est félicité Emmanuel Macron, estimant qu’ils portent "une ambition nouvelle" pour l’outre-mer. Le président a voulu poser un regard réaliste de la situation. "Nous ne sommes pas en train de réussir. C’est un réveil collectif qu’il nous faut prendre", a-t-il reconnu, constatant le climat de défiance qui s’est illustré en outre-mer lors des élections européennes qui s’est traduit par une forte abstention et les scores élevés du Rassemblement national. "Nous ne sommes plus crus."

Ainsi, pour la Guadeloupe, le contrat repose sur un total de 681 millions d’euros de projets : conservation des récifs coralliens, aménagements des plages, infrastructures sportives… La Réunion percevra 608 millions d’euros, la Guyane 492, la Martinique 473 millions d’euros…. Mais c’est Mayotte qui est le territoire le mieux doté avec 1,6 milliards d’euros dont 608 millions de l’État.

Pour la Guyane et Mayotte, les contrats intégreront les objectifs des plans d’urgence adoptés en 2017 et 2018 sur fond de crise aiguë.

Les contrats s'inscrivent par ailleurs dans la "Trajectoire 5.0" lancée par la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, au printemps, qui correspond à la déclinaison des objectifs de développement durable d'ici 2030 pour les territoires ultramarins : zéro carbone, zéro déchet, zéro vulnérabilité au dérèglement climatique, zéro intrant polluant, zéro exclusion).

 

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