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Réfugiés - L'Europe a reçu 1,2 million de primo-demandeurs d'asile en 2016, dont 76.000 pour la France

Eurostat publie les chiffres 2016 de la demande d'asile. L'office statistique européen indique en l'occurrence que 1.204.300 primo-demandeurs d'asile ont introduit une demande de protection internationale dans les Etats membres de l'Union européenne l'an dernier. Ce chiffre représente 0,23% de la population de l'Union. Il marque aussi une légère baisse de 4,2% par rapport aux 1.257.000 primo-demandeurs de 2015 - qui a vu le pic de la crise migratoire -, mais représente toujours plus du double de celui enregistré en 2014 (562.700). La crise migratoire est donc loin d'être achevée.

Dix fois plus de primo-demandeurs en Allemagne qu'en France

Sans surprise, le déséquilibre dans les pays d'accueil s'est poursuivi en 2016. Avec 722.300 primo-demandeurs d'asile enregistrés en 2016, l'Allemagne représente 60% du total, suivie par l'Italie (121.200, soit 10%), la France (76.000, soit 6%), la Grèce (49.900, soit 4%), l'Autriche (39.900, soit 3%) et le Royaume-Uni (38.300, soit 3%).
Rapportée à la population de chaque pays, la situation est assez différente et les écarts considérables. Si l'Allemagne demeure en tête avec 8.789 primo-demandeurs d'asile par million d'habitants, elle est suivie de la Grèce (4.625), de l'Autriche (4.587), de Malte (3.989), du Luxembourg (3.582) et de Chypre (3.350), pour une moyenne européenne de 2.360 primo-demandeurs d'asile. A l'inverse, ces derniers sont très peu présents dans certains Etats comme la Slovaquie (18 demandeurs par million d'habitants), le Portugal (69), la Roumanie (94), la République tchèque et l'Estonie (114 chacun). Avec 1.138 primo-demandeurs d'asile par million d'habitants en 2016, la France se situe au douzième rang européen et au quinzième rang si on intègre les quatre Etats membres de AELE (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).

Des évolutions très contrastées

Les évolutions de l'accueil des primo-demandeurs d'asile entre 2015 et 2016 témoignent également de très fortes disparités. Certains pays voient ainsi le nombre de ces derniers progresser très fortement, à l'image de la Grèce (+339%), de l'Allemagne (+63%) et de l'Italie (+46%). A l'inverse, d'autres Etats connaissent une évolution inverse très prononcée - pour des raisons très différentes -, comme la Suède (-86%), la Finlande (-84%), la Hongrie (-84%), le Danemark (-71%), la Belgique (-63%), les Pays-Bas (-55%) ou l'Autriche (-53%). Pour sa part, la France a connu l'an dernier une légère progression du nombre de primo-demandeurs d'asile (+4%), un peu supérieure à la tendance moyenne européenne (-4,5%).
Finalement, la donnée la plus stable reste la provenance géographique des primo-demandeurs d'asile. La Syrie reste ainsi le premier pays d'origine, avec 334.820 personnes et 28% du total. La très grande majorité d'entre eux (80%) ont effectué leur demande en Allemagne. Viennent ensuite l'Afghanistan (15%, dont 70% ont déposé leur demande en Allemagne), l'Irak (11%, dont 75% en Allemagne), le Pakistan (4%), le Nigéria (4%), l'Iran (3%), l'Erythrée (3%), l'Albanie (2%) et la Russie (2%). La France se singularise avec un profil de primo-demandeurs assez différent de la moyenne européenne. Les Albanais représentent ainsi la première nationalité (9% du total), suivis des Afghans (8%) et des Soudanais (8%).
Dernière information apportée par les chiffres d'Eurostat : au 31 décembre 2016, l'Union européenne comptait près de 1,1 million de demandes d'asile en cours d'examen par l'autorité nationale compétente. Un chiffre quasi identique à celui de la fin 2015 (+0,9%). A nouveau, l'Allemagne représente l'essentiel, avec 602.000 demandes en instance (55%), suivie de l'Italie (9%), de la Suède (8%) et de l'Autriche (7%).