L'exposition "13/18, questions de justice" mobilise un réseau d'animateurs rochelais (17)

Dans le cadre de leurs compétences prévention de la délinquance, la communauté d'agglomération et la ville de La Rochelle ont initié en 2005 un projet commun destiné à tous les élèves de 4e. L'exposition interactive "13/18, questions de justice" est animée chaque année dans les collèges par le réseau des centres sociaux et services animation jeunesse du territoire. Sept ans plus tard, ce projet fait figure d'exemple.

Chaque année, les 1.400 élèves de 4e des 10 collèges de l'agglomération de La Rochelle bénéficient dans leur établissement de l'exposition "13/18, questions de justice", conçue par la Protection judiciaire de la Jeunesse. A partir de ce support et durant 2 heures, les élèves échangent au sein de leur classe sur leurs droits et leurs devoirs, sous la houlette d'un animateur jeunesse. Ils apprennent également à connaître les acteurs et institutions judiciaires, en lien avec le programme d'histoire géographie et d'éducation civique. L'exposition s'ouvre également durant la semaine entre 12 et 14 heures à l'ensemble des collégiens de l'établissement.

Un outil d’éducation qui libère la parole des jeunes

Outre des panneaux d’information, l'exposition "13/18, questions de justice" se présente sous forme d'un jeu de questions/réponses. Ces dernières exposent des situations concrètes, qui constituent autant de points de départ d'un débat entre jeunes. Exemple : "Ton meilleur ami est en manque de drogue, il te demande d'aller acheter une dose. Que fais-tu ?". Les jeunes choisissent les questions et l'animateur guide le débat. La parole se libère facilement. "Ils échangent essentiellement entre eux tellement ils ont de choses à dire", constate Philippe Gaffet, le coordonnateur du projet à la communauté d'agglomération. Tout débat se conclut par un rappel aux textes de la loi et l'énoncé de ce qui est prévu comme sanction.

Bonne appropriation par les enseignants

A la fin de chaque séance, les collégiens remplissent un questionnaire d’évaluation qui permet de dresser un bilan avec l'enseignant référent. Certaines remarques permettent de faire évoluer l'animation l'année suivante. Le taux de satisfaction des élèves est de plus de 95%. Et les enseignants sont eux aussi convaincus. "L'exposition existe depuis longtemps ; elle a été repérée et reconnue par les enseignants qui ont observé dans leur classe les réactions positives des élèves", souligne le coordonnateur du projet.

Pilotage avec les huit parties prenantes

Au-delà de la qualité de l'exposition, c'est la mobilisation de toutes les parties prenantes du projet qui fait la pérennité de celui-ci. Près de 2 ans ont été nécessaires pour réunir l'ensemble des partenaires et ils sont toujours présents au comité de pilotage 7 ans plus tard. Présidé par l'élue communautaire déléguée à la prévention de la délinquance, ce comité se réunit au moins 2 fois par an. Il associe la Protection judiciaire de la Jeunesse, l'Inspection académique, un représentant de direction d'un collège, un enseignant référent de l'exposition, 2 animateurs, un représentant d'une structure d'animation, d'une association d'éducation populaire ainsi que les coordonnateurs prévention de la délinquance Ville et Agglomération. La ville de La Rochelle a en effet conservé une compétence prévention de la délinquance et tranquillité publique et s'investit aux côtés de l'agglomération dans ce projet.

Clé de réussite : la dynamique de réseau des animateurs

La qualité principale de ce projet repose sur le lien entre les animateurs des structures jeunesse de l'agglomération. Ils sont formés ensemble, pendant une semaine chaque année, par un consultant, éducateur de formation et concepteur initial de l'exposition. 60% des animateurs présents au début de la démarche sont toujours là ! Ce projet les a fortement soudés : ils développent désormais d'autres projets dans les maisons de quartier et ont gagné leurs galons comme véritables vecteurs d'éducation auprès des enseignants de collège.

Un projet "victime" de son succès
"Nous sommes au maximum de nos capacités. Pourtant d'autres structures d'animation frappent encore à la porte et des lycées sont demandeurs de l’exposition", précise le coordonnateur prévention de la délinquance. D'où l'importance de limiter un tel projet à une échelle locale adaptée et disposant d'un réseau de structures d'animation. "Il ne faut surtout pas viser un animateur unique spécialisé. On risquerait de transformer le projet en une simple prestation de service alors qu'il est bien plus que cela."

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté d'agglomération La Rochelle

Nombre d'habitants :

164332

Nombre de communes :

28
6, rue Saint-Michel
17000 La Rochelle

Esther Menain

Conseillère communautaire déléguée à la prévention de la délinquance

Philippe Gaffet

Coordonnateur prévention de la délinquance

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