Santé publique - L'incidence de la tuberculose recule, mais les cas se concentrent

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 20 mars 2007, publié par l'Institut de veille sanitaire, présente les statistiques commentées de la tuberculose en 2005. Celles-ci font apparaître un léger recul de l'incidence de la maladie, avec 5.374 cas déclarés, soit 8,9 cas pour 100.000 habitants. En 2000, le nombre de cas déclarés était encore de 6.714, soit une incidence de 11,2 pour 100.000. Les résultats de 2005 confirment ainsi la tendance à l'oeuvre depuis plusieurs années.
Cette réduction progressive du nombre de cas s'accompagne toutefois d'une forte concentration, à la fois géographique et démographique. En matière de localisation, toutes les régions françaises affichent une incidence inférieure à 10, à l'exception de deux d'entre elles : l'Ile-de-France (19,7 cas pour 100.000 habitants) et la Guyane (44). Cette dernière connaît une situation très différente de celle des trois autres départements d'outre-mer, qui présentent tous des résultats inférieurs à la moyenne nationale : 8,1 en Guadeloupe, 7,4 à La Réunion et 6,3 en Martinique. La tuberculose est également très typée sur le plan sociologique. Les populations qui affichent les plus fortes incidences sont en effet les personnes arrivées en France depuis moins de deux ans (251 cas pour 100.000 habitants), les personnes sans domicile fixe (214), celles originaires de l'Afrique subsaharienne (160), celles nées à l'étranger (41,5) et les personnes âgées de plus de 80 ans (21,7).
Confiés aux départements en 1983, le dépistage et la lutte contre la tuberculose sont retournés à l'Etat à l'occasion de l'acte II de la décentralisation. Toutefois, 55 départements ont choisi de conserver cette compétence, qu'ils exercent désormais dans le cadre d'une convention avec l'Etat.

 

Jean-Noël Escudié / PCA