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Protection maternelle et infantile - Vers la fin de l'obligation de vaccination par le BCG

Entamé depuis plusieurs années, le mouvement vers la levée de l'obligation vaccinale anti-tuberculose semble approcher de son terme. La commission d'audition publique sur la vaccination par le BCG (vaccination très pratiquée par les services de PMI des départements), qui s'était réunie les 13 et 14 novembre 2006, vient en effet de remettre ses conclusions au ministre de la Santé. Les membres de la commission ont écarté à la fois le maintien du statu quo actuel et une évolution vers une vaccination ciblée sur les populations à risques. Rappelant que le risque tuberculeux est loin d'avoir disparu - la lutte contre cette maladie demeure l'un des objectifs prioritaires de la loi du 9 août 2004 relative à la santé publique - la commission a proposé une voie médiane, qui devrait être suivie par les pouvoirs publics.
L'obligation vaccinale par le BCG serait levée, sauf en Guyane où sévit une importante épidémie. Cette mesure constituerait un changement important, dans la mesure où le BCG est à ce jour la seule vaccination encore obligatoire. Mais cette dernière resterait toutefois "systématiquement proposée" pour tous les enfants au cours du premier mois. La vaccination ne serait effectuée qu'après une évaluation du risque vaccinal, effectuée durant la grossesse, lors de la naissance et à l'occasion de la visite du premier mois. Par ailleurs, le nouveau dispositif distinguerait deux niveaux. La vaccination par le BCG serait "fortement recommandée" dans certaines situations : parent originaire d'un pays à forte endémie, antécédents familiaux de tuberculose, conditions socio-économiques précaires, résidence dans un département à forte incidence (10 cas pour 100.000 habitants)... Elle serait simplement "recommandée" en cas de risque potentiel d'un contact - dans le cadre de la maison, de l'école ou de tout autre lieu de vie - entre l'enfant et une personne originaire d'un pays à forte endémie ou appartenant à une population exposée. Enfin, la possibilité de vaccination resterait ouverte même en cas de risque faible. La commission recommande d'accompagner ce nouveau dispositif d'un certain nombre de mesures, comme le lancement de campagnes d'information et de sensibilisation du public.
Au vu de ce rapport, le ministre de la Santé a saisi le Conseil supérieur d'hygiène de France, qui doit se prononcer sur les recommandations de la commission. Celles-ci devraient très prochainement être intégrées dans la stratégie d'actions de lutte contre la tuberculose.

 

Jean-Noël Escudié / PCA