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Social - L'Odas propose un recueil de bonnes pratiques sur le soutien aux personnes âgées immigrées

L'Odas propose une contribution originale à la concertation nationale "Grand âge et autonomie", lancée par Agnès Buzyn afin de préparer le futur projet de loi sur la question. L'Observatoire national de l'action sociale publie en effet un recueil de bonnes pratiques intitulé "Soutien aux personnes âgées immigrées". L'association explique qu'"en raison de la singularité de leur histoire et de leur parcours, ces dernières rencontrent des difficultés particulières dans l'accès au droit commun, dont la réalité a été insuffisamment prise en considération". Ce recueil est le résultat d'une recherche-action conduite en 2014, en partenariat avec plusieurs directions d'administration centrale (DAAEN, DGCS, DGS...) et "avec l'appui d'un groupe de travail réunissant des représentants des villes, départements, institutions de protection sociale, caisses de retraite...". Il a bénéficié également d'un financement du fonds européen d'intégration.

Des difficultés spécifiques

Le document, d'une cinquantaine de pages, commence par rappeler les difficultés spécifiques des personnes âgées immigrées : faiblesse des ressources (40% des bénéficiaires de l'allocation de solidarité aux personnes âgées - ex-minimum vieillesse - sont nés à l'étranger), logement précaire (seulement 37% des personnes immigrée de plus de 55 ans sont propriétaires de leur logement contre 78% en population générale), santé fragile (âge moyen de la perte d'autonomie de 75 ans pour la population d'origine maghrébine, 79 ans pour l'ensemble de la population étrangère et 82 ans pour les Français), relatif isolement social (notamment pour ceux qui vivaient dans des foyers de travailleurs immigrés)…

Le recueil propose ensuite de "s'inspirer de pratiques adaptées". Celles-ci portent en premier lieu sur l'observation des besoins spécifiques des populations immigrées, par exemple dans le cadre de l'analyse communale des besoins sociaux, des schémas gérontologiques départementaux ou des Praps (programmes régionaux pour l'accès à la prévention et aux soins des plus démunis).

Les collectivités en première ligne

Les bonnes pratiques concernent aussi la formation spécifique des professionnels. L'Odas rappelle sur ce point que certains départements proposent une offre de formation concernant les personnes âgées immigrées. Autre secteur dans lequel le recueil relève des bonnes pratiques : l'amélioration de l'accès aux prestations. Ceci passe évidemment par une meilleure accessibilité des documents d'information (traduction), mais aussi par l'ouverture d'espaces de médiation gérés par des associations soutenues par les collectivités territoriales ou directement par des CCAS.

Sur la sensibilisation des personnes âgées immigrées aux problèmes de santé, les bonnes pratiques sont très diverses, mais elles passent toutes par une démarche fortement proactive et par le recours à la médiation. En matière d'amélioration du logement et du cadre de vie, la réponse passe notamment par la construction d'alternatives au maintien dans le foyer de travailleurs migrants (FTM), comme l'habitat intergénérationnel et interculturel, et par l'identification et la prise en charge des besoins des personnes âgées immigrées vivant en habitat ordinaire. Enfin, en matière de participation à la vie locale, le recueil insiste sur le fait que "l'intégration ne peut se faire à partir d'une occultation ou d'une négation de la culture d'origine".

L'essentiel du recueil est toutefois constitué de 17 fiches détaillées qui illustrent, de façon très concrète et inscrite dans la réalité des territoires, la mise en œuvre des différentes orientations évoquées ci-dessus. Il en ressort très clairement que les collectivités - communes, départements, CCAS... - jouent un rôle essentiel dans le soutien aux personnes âgées immigrées, soit directement, soit par le biais des financements aux acteurs associatifs.