Loir-et-Cher : des logements sociaux chauffés aux granulés de paille

En février 2008, le département du Loir-et-Cher inaugure la première chaufferie à granulés de paille. En plus d'économiser 90 tonnes d'émission de CO2 par an, elle permet aux habitants d'alléger leur facture de 30%. Avec la production de granulés de paille, ce projet expérimental favorise également le développement d'une filière agricole locale.

 

Alors que sa dernière chaufferie au fioul devait être rénovée, l'office public de l'habitat de Loir-et-Cher - Terres de Loire Habitat - a décidé de la remplacer pour expérimenter un système innovant utilisant des granulés de paille. La nouvelle installation dessert 38 logements sociaux répartis sur deux bâtiments sur la commune de Droué.
Ce projet pilote a été mis en place dans le cadre du pôle d'excellence rural (PER) consacré aux énergies nouvelles naturelles émergentes "Perenne", porté par le pays Vendômois (situé sur les départements de l'Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher). Le PER visait à exploiter les ressources naturelles locales importantes, mais peu utilisées, en développant trois filières de bois-énergie: la paille, le bois et les déchets liés à l'élevage. Lancé en 2007, le projet de valorisation de la paille consistait à organiser une nouvelle filière de production, de stockage et de transformation de la paille en granulés pour l'alimentation de chaudières de chauffage collectif. La première chaudière, installée par Terres de Loire Habitat à Dozulé, a fédéré six partenaires : l'Etat, le département, Terres de Loire Habitat, les pays Vendômois, Beauce Val de Loire et la coopérative Agralys. Le coût global de cette installation s'élève à 158.500 euros. L'Etat a participé à hauteur de 40%, Terres de Loire Habitat de 25%, le département de 16%, la coopérative Agralys de 6% et la Société financière des céréaliers français Unigrains de 12%.

Un premier bilan à approfondir

Au-delà des aspects environnementaux, la démarche est aussi motivée par des considérations économiques. "Le prix d'une tonne de granulés de paille s'élève à environ 140 euros et en termes d'exploitation, il est deux fois moins cher que le fioul. Cependant, la chaufferie peut utiliser les deux combustibles grâce à un appareil de gestion automatisé. En fonction du prix du baril de pétrole et de la tonne de granulés de paille, nous pourrons choisir l'une ou l'autre afin d'optimiser les coûts de production", explique Denis Lebert, directeur adjoint de l'office public de l'habitat de Loir-et-Cher. Le système a déjà fait ses preuves. Opérationnelle depuis février 2008, la chaufferie a d'abord fonctionné avec du fioul pour ensuite basculer sur les granulés de paille en octobre. Jusqu'à cette date, le prix du pétrole était en effet plus avantageux. A terme, l'objectif est d'utiliser les granulés de paille de manière continue. Les coûts de fonctionnement s’élèvent en 2008 à 22.000 euros, avec l'alternance fioul-granulés de paille. Il s’agit d’un premier bilan qu’il convient d’approfondir au fil du temps. "Encore au stade expérimental, le projet doit prouver sa performance sur des sites de production de dimension plus importante. Il convient également d'évaluer, sur un plus long terme, la fiabilité économique d'un tel dispositif", souligne Denis Lebert.

Un projet fédérateur autour d’une filière locale

Les acteurs se sont rassemblés pour valoriser une technologie respectueuse de l'environnement, qui utilise un combustible particulièrement intéressant au niveau local. En plus d'avoir un pouvoir calorifique performant, le granulé de paille peut en effet être fabriqué dans le Loir-et-Cher, grande région de culture céréalière. "Cette démarche a l’immense mérite de contribuer également à valoriser les richesses naturelles locales et à créer de nouveaux débouchés pour la filière agricole", souligne Claude Denis, conseiller général chargé de l'environnement, du cadre de vie et de l'habitat, président de l'office public de l'habitat de Loir-et-Cher et maire de Mer. Aujourd'hui, la matière première est produite par une entreprise située dans un département voisin (Eure-et-Loir) pour le compte d’une grande coopérative céréalière française.
Avec l'installation de la chaufferie, le département encourage le développement d'une filière bois-énergie au niveau local et la création d'emplois en lien avec ce secteur. Dans le même esprit, mais en utilisant les déchets cette fois, le département soutient aussi le projet d'installation d'une usine de biométhanisation à Danzé. L'étude de faisabilité est en cours.

Laura Heniman, PCA, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils
 

Terres de Loire Habitat

18, avenue de l'Europe - CS 4314
41043 Blois cedex

Denis Lebert

Directeur adjoint de l'office public de l'habitat de Loir-et-Cher

Conseil départemental du Loir-et-Cher

Nombre d'habitants :

330727

Nombre de communes :

291
Place de la République
41020 Blois cedex
conseil-general@cg41.fr

Claude Denis

Conseiller général chargé de l'environnement, du cadre de vie et de l'habitat, président de l'office public de l'habitat de Loir-et-Cher et maire de Mer

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