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Habitat - L'Unafo dresse un état des lieux du logement accompagné

L'Unafo (Union professionnelle du logement accompagné) - qui regroupe 88 adhérents comptant 1.100 établissements et plus 128.000 logements - publie son rapport d'activité 2013. Celui-ci restitue notamment les résultats d'une enquête menée auprès des adhérents sur l'état des lieux du logement accompagné, autrement dit une forme d'habitat située à mi-chemin entre l'hébergement et le logement.

Les résidences sociales, "seconde jeunesse des foyers"

Le rapport passe ainsi en revue les différentes formes de logements-foyers, pour lesquelles les adhérents de l'Unafo couvrent à peu près la moitié de l'offre nationale : résidences sociales (52% des "unités locatives"), foyers de travailleurs migrants (43%), pensions de famille (3%) et foyers de jeunes travailleurs et foyers de jeunes (2%). Ces logements-foyers gérés par les adhérents de l'Unafo sont très fortement concentrés dans trois régions (sur les six correspondant à l'organisation de l'association) : Ile-de-France, Rhône-Alpes-Auvergne et Grand Sud (essentiellement les trois départements côtiers de Paca).
Pour l'Unafo, les résidences sociales sont "la seconde jeunesse des foyers". Elles représentent en effet 52% de l'offre, alors qu'elles ont été créées par une circulaire de 1994. En pratique, près d'une résidence sociale sur deux résulte de la transformation d'un foyer préexistant. Les résidences sociales du réseau Unafo sont présentes dans 64 départements, à commencer par Paris (76 résidences), le Rhône, les Bouches-du-Rhône et la Seine-Saint-Denis (52 résidences chacun). Mais ces résidences ne sont pas l'apanage des grands départements urbains. On en trouve ainsi 20 en Haute-Savoie, 15 dans l'Ain et 12 dans la Drôme.

Des foyers de travailleurs migrants dans 198 communes

Les foyers de travailleurs migrants constituent la seconde grande catégorie de logements accompagnés. Ceux du réseau Unafo sont présents dans 198 communes et 50 départements. Ici aussi, les grandes villes prédominent : 19% des foyers sont implantés dans des communes de plus de 200.000 habitants, 13% dans celles de 100 à 200.000 habitants et 20% dans celles de 50 à 100.000 habitants. Mais les villes plus petites ne sont pas absentes, avec 48% du nombre total de foyers, dont 20% dans des villes de moins de 20.000 habitants. Les départements les mieux dotés sont la Seine-Saint-Denis (33 foyers de travailleurs migrants), Paris (29), les Hauts-de-Seine (22), le Rhône (22) et le Val-de-Marne (15). Ces foyers sont des établissements importants, puisque leur capacité moyenne est de 186 chambres et que le foyer le plus important en compte 556.

Pensions de famille et foyers de jeunes travailleurs

Les pensions de famille sont issues d'un programme expérimental lancé en 1997 et généralisé par une circulaire du 10 décembre 2002 relative aux maisons relais. Il s'agit d'une forme particulière de résidence sociale, destinée à des personnes à faibles ressources, en situation d'exclusion ou d'isolement, et pour lesquelles il est difficile d'envisager une solution immédiate en logement ordinaire. La dénomination de ces foyers renvoie au fait qu'ils fonctionnent comme des pensions de famille traditionnelles. Ces pensions de famille nouvelle formule offrent une capacité comprise entre 20 et 25 logements. En ce domaine, l'Unafo regroupe 34% d'une offre nationale qui s'élève à 11.527 logements. En termes géographiques, ils se répartissent pratiquement à parité entre les communes de plus de 50.000 habitants (47% de l'offre, dont 21% dans les villes de plus de 200.000 habitants) et 53% dans les villes de moins de 50.000 habitants (dont 35% dans les communes de moins de 20.000 habitants).
Enfin, les foyers de jeunes travailleurs et les foyers pour jeunes gérés par des adhérents de l'Unafo sont au nombre de 27, avec une capacité de 2.400 unités locatives. Ils sont présents dans 23 communes de 14 départements.

Une population qui se fragilise

Le rapport de l'Unafo consacre aussi un chapitre aux résultats de l'enquête 2012 sur les personnes logées. En termes de nature d'activité, il en ressort que 22% des résidents travaillent en CDI, 22% sont étudiants, apprentis ou stagiaires, 29% sont retraités et 10% sont salariés précaires. Seuls 4% sont au chômage. En termes d'âge, les différents foyers accueillent majoritairement des résidents de 25 à 50 ans (36%), suivis des plus de 65 ans (30%), des 50-65 ans (29%) et des moins de 25 ans (5%). Enfin, en termes de nationalité - et compte tenu du poids des foyers de travailleurs migrants - les personnes étrangères représentent 69% des résidents.
Au passage, le rapport relève - signe de la crise - que les nouveaux résidents (en l'occurrence ceux qui ont emménagé en 2012) présentent une fragilité croissante.