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Mesures sanitaires à l'école : masques, sport, cantines et capteurs de CO2

Le décret fixant les nouvelles mesures sanitaires de lutte contre le Covid est paru. Le port du masque dans les espaces extérieurs est bien confirmé, mais ne s'appliquera pas pour les activités physiques et sportives. Le ministre de l'Éducation nationale annonce également une campagne en faveur des capteurs de CO2.

Le décret (1) déclinant les nouvelles mesures sanitaires de lutte contre le Covid annoncées lundi 6 décembre 2021 par le Premier ministre est paru au Journal officiel du 8 décembre. Dans le domaine scolaire, périscolaire et extrascolaire, il dispose que "les personnels des écoles maternelles, les personnels et élèves des écoles élémentaires, les personnels des structures [périscolaires et extrascolaires] lorsqu'elles accueillent des enfants de six à dix ans, ces mêmes enfants et leurs représentants légaux portent également un masque de protection dans les espaces extérieurs de ces établissements".

On se souvient que dans son intervention du 6 décembre, Jean Castex avait précisé qu'à partir du jeudi 9 décembre, "le port du masque [serait] requis dans les cours de récréation et les sports collectifs avec contact [seraient] restreints". Le décret est donc un peu plus précis en étendant l'obligation du port du masque dans les écoles primaires à tous les publics – adultes et enfants, à partir de six ans, ainsi que personnels enseignants et non enseignants et personnes extérieures – mais aussi à tous les espaces extérieurs des établissements. Par ailleurs, le Premier ministre n'avait pas précisé ce qu'il en serait pour les structures d'accueil périscolaire et extrascolaire. On sait désormais que la même règle s'appliquera pour elles.

Pas de masque pour les activités physiques extérieures

Restait à préciser un point encore dans l'ombre : les activités physiques et sportives dans les espaces extérieurs des écoles seraient-elles soumises à l'obligation du port du masque ? Interrogé par Localtis, le ministère de l'Éducation nationale répond sans ambiguïté : "Les activités physiques et sportives se déroulent en principe à l'extérieur. Toutefois lorsque que la pratique en intérieur est indispensable (intempéries, disponibilité des installations, etc.), seules les activités de basse intensité compatibles avec le port du masque et une distanciation de deux mètres sont autorisées. Cela indique donc que le port du masque n’a pas lieu d’être lors des activités physiques et sportives de plein air." 

En ce qui concerne les cantines scolaires, Jean Castex avait annoncé qu'à compter du lundi 13 décembre, "les conditions de restauration [seraient] aménagées en lien avec les élus locaux pour limiter le plus possible les brassages". Le décret est muet sur ce point. Néanmoins, étant donné le passage au niveau 3 du protocole sanitaire dans les écoles et selon la dernière version (mise à jour au 8 décembre) de la FAQ du ministère, désormais "la stabilité des groupes est recherchée et, dans la mesure du possible, les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré en maintenant une distanciation d’au moins deux mètres avec ceux des autres classes". Par ailleurs, "un service individuel est mis en place (plateaux, couverts, eau, dressage à l’assiette ou au plateau), [et] les offres alimentaires en vrac sont proscrites". En outre, la désinfection des tables du réfectoire s'effectue "si possible, après chaque repas". Enfin, le niveau 3 permet "d'exploiter d’autres espaces que les locaux habituellement dédiés à la restauration (salles des fêtes, gymnases, etc.)" afin de faire respecter les règles de distanciation et la limitation ou l'interdiction du brassage entre groupes d’élèves.

Capteurs de CO2 plutôt que purificateurs d'air

Autre sujet concernant la crise sanitaire à l'école : l'équipement des locaux en purificateurs d'air et capteurs de CO2. Interrogé sur RTL mercredi 8 décembre, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, s'est montré très sceptique sur le recours aux premiers. "Les purificateurs d'air ne sont pas la solution magique au problème, sinon on l'aurait fait, bien entendu, a-t-il affirmé. Tous ne sont pas utiles et certains usages peuvent être contreproductifs. C'est un sujet très complexe. Certaines catégories [d'appareils] ne sont pas pertinentes, la façon dont vous posez le filtre peut accumuler du virus sur le filtre." Le ministre a toutefois rappelé que l'équipement en purificateurs d'air relevait de la compétence des collectivités locales. "Elles ont acheté des purificateurs d'air quand elles l'ont estimé pertinent, a-t-il ajouté, notamment dans les salles qui n'ont pas de fenêtre. Cela peut être pertinent, et encore, certains purificateurs [seulement]." Sur ce point précis, Jean-Michel Blanquer a conclu en précisant qu'"avec les préfets, si une collectivité a un besoin, [le ministère] est capable de venir en soutien".

Mais c'est aux capteurs de CO2 que le ministre de l'Éducation nationale semble vouloir réserver le soutien financier de l'État. Jean-Michel Blanquer annonce une nouvelle campagne "pour qu'il y ait plus de capteurs de CO2" dans les établissements scolaires ainsi qu'"une enveloppe de 20 millions d'euros pour rembourser les collectivités locales qui le demandent". Puis il précise qu'il s'agit uniquement des "collectivités nécessiteuses. Car un capteur de CO2 coûte 50 euros, donc la plupart des collectivités sont en situation de l'acheter".

Dans un communiqué datant de septembre, le RFVE (Réseau français des villes éducatrices) estimait toutefois que "selon les retours des élus ayant passé des premières commandes, un capteur de CO2 de bonne qualité coûte au moins 300 euros" (lire notre article du 1er septembre). À ce prix, pour le seul premier degré public, la couverture minimum – à raison d'un capteur pour chacune des 44.000 écoles – engendrerait une dépense de 13 million d'euros. Quant à la couverture totale des quelque 251.000 classes, elle se chiffrerait à 75 millions.

(1) Autres dispositions inscrites dans le décret : la fermeture des discothèques (avec une précision : les "activités de danse" seront proscrites dans les bars et restaurants), à partir de ce vendredi 10 décembre à 6h du matin jusqu'au 6 janvier 2022 inclus et les déplacements depuis la Corse (il faudra désormais se prévaloir d'un test négatif de moins de 24 heures et non plus 72 heures), et entre l'Île Maurice et La Réunion ou Mayotte.