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Petite enfance / Emploi - Modes de garde : la Paje a un - petit - impact sur l'emploi féminin

Dans le dernier numéro de sa lettre "Insee Analyses", l'Institut publie une étude qui tente de répondre à la question suivante : les aides financières à la garde des enfants favorisent-elles l'activité féminine ? L'étude se fonde sur le cas de la Paje (prestation d'accueil du jeune). Celle-ci - créée, pour partie, par l'agrégation de prestations antérieures - a en effet pour triple avantage d'être une prestation récente (2004), globale et d'avoir nettement accru les aides financières versées aux familles avec de jeunes enfants (voir notre article ci-contre du 1er février 2011).

Une activité qui progresse de 1,6% pour les mères de deux enfants

Tous ces avantages laissent a priori supposer qu'en améliorant le financement des modes de garde, la mise en œuvre de la Paje a pu avoir un impact positif sur l'emploi féminin. L'étude confirme cet impact positif, mais montre que ses effets sont relativement modestes. Ainsi, l'Insee estime que "l'introduction de la Paje se serait traduite en moyenne par une augmentation de 1,1 point du taux d'activité des femmes dont le plus jeune enfant est âgé de deux ans".
Cette tendance globale recouvre toutefois un certain nombre de différences. Il apparaît notamment que l'impact de la Paje sur le taux d'emploi féminin est plus fort sur les mères de deux enfants (+1,6%) et de trois enfants et plus (+1,6%). Cet impact s'est traduit plutôt par des reprises d'activité à temps partiel ou sur une partie seulement de l'année.
En revanche, "la mise en place de la Paje n'a pas eu d'effet sur le taux d'activité des mères après la naissance de leur premier enfant, mais elle a permis à certaines d'entre elles de ne pas réduire leur volume d'activité". Elle semble en effet avoir accru la durée travaillée par les mères concernées, puisque l'introduction de la Paje augmente la proportion de mères d'un seul enfant qui déclarent un revenu au moins égal au Smic annuel (+ 0,8 point), au détriment des revenus d'activité inférieurs à ce niveau (-0,6 point).

Un recours accru aux modes de garde payants

De façon logique, la mise en place de la Paje n'a pas seulement joué sur le taux de travail féminin, mais aussi sur le recours aux modes de garde. Le principal effet semble être un glissement des modes de garde informels (par la famille ou par un tiers) vers les modes de garde payants. Le recours à une garde payante a ainsi progressé en moyenne de 1,8%. Cette progression atteint son amplitude maximale pour les mères de deux enfants (+2,2%), alors qu'elle est plus faible - mais réelle - chez les mères d'un enfant (+1,7%) et surtout chez celles de trois enfants et plus (+1,2%).
Pour expliquer l'impact limité de la mise en place de la Paje sur le taux d'emploi féminin, l'étude relève qu'il s'agit là d'effets à court terme, compte tenu de la montée en charge progressive de la prestation. En outre, l'Insee rappelle que "cette modestie des effets s'explique peut-être par le fait que le recours à une garde payante reste contraint par la disponibilité d'un tel mode de garde et que les places disponibles restent très en deçà du nombre d'enfants d'âge préscolaire".