Moral des lycéens français : bien mais peut mieux faire

Une enquête de Régions de France dresse le portrait de lycéens français globalement satisfaits de leur vie. Leur vision de l'avenir est en revanche plus brouillée : certains doutent de pouvoir choisir leur orientation et beaucoup envisagent, à terme, de changer de région, voire de pays.

Les lycéens français se sentent globalement satisfaits de leur vie, tant à l'intérieur qu'en dehors de leur établissement scolaire, mais cette satisfaction revêt quelques petites différences selon les territoires ou les filières d'enseignement, selon une enquête de Régions de France, réalisée en partenariat avec l'Observatoire du bien-être et ayant recueilli près de 8.480 réponses de lycéens et lycéennes. Au-delà des sentiments des lycéens français, cette enquête publiée jeudi 23 janvier 2025 s'attarde également sur leur perception de l'avenir.

Un "bien-être fragile"

Selon cette enquête, les lycéens français apparaissent "particulièrement satisfaits" de leur lieu de résidence, de leurs relations amicales (note moyenne de 7,7 sur 10), de leur lycée (6,2) et, dans une moindre mesure, de leur temps libre (5,9). L'enquête fait toutefois état d'un "bien-être fragile sur le plan émotionnel", en particulier chez les filles, qui expriment des niveaux de satisfaction et de confiance inférieurs à ceux des garçons dans l'ensemble des dimensions de l'enquête. On note par ailleurs que l'"éco-anxiété" touche un tiers des lycéens, une part qui grimpe à plus de 40% chez les filles.

Une approche territoriale fait également apparaître des différences, plutôt au profit des jeunes ruraux, très légèrement plus satisfaits de leur vie actuelle que leurs homologues urbains (+0,2 point). Les différences de bien-être sont globalement faibles, à deux exceptions près : le sentiment de sécurité lors des trajets entre le domicile et le lycée, plus faible dans le rural que dans l'urbain, et la satisfaction vis-à-vis des services présents à proximité du lieu de résidence, plus forte dans l'urbain. Les élèves des filières professionnelle et technologique se sentent pour leur part moins en sécurité dans leur lycée et lors de leurs trajets domicile-lycée et semblent moins satisfaits de leur lycée. Ils sont en revanche plus satisfaits de leur temps libre que les élèves de la filière générale.

Une orientation très majoritairement choisie

En matière d'orientation, l'enquête nous apprend que 84% des lycéens ont intégré leur filière actuelle par choix. Néanmoins, les élèves des filières professionnelle et technologique estiment avoir moins librement choisi leur orientation que ceux de la filière générale. Dans l'ensemble, 80% des lycéens se déclarent plutôt ou tout à fait satisfaits de leur filière de formation. Mais là encore, ceux de la filière professionnelle le sont moins que ceux de la filière technologique et, surtout, générale. Les lycéens apparaissent en revanche moins confiants sur leur orientation future : seuls 70% pensent pouvoir s'engager dans les études de leur choix après le lycée.

À propos d'avenir, seuls 41% des lycéens estiment que leur territoire de résidence actuel représente un atout pour réaliser leurs projets futurs. Et à l'horizon de dix ans, un tiers d'entre eux dit vouloir vivre à l'étranger – particulièrement parmi les jeunes urbains, les jeunes femmes et les enfants de personnes sans activité professionnelle – et 30% dans une autre région. À l'inverse, les garçons, les enfants d'agriculteurs et certains jeunes urbains montrent une plus grande disposition à rester dans leur commune actuelle. Enfin, les grandes villes attirent également les lycéens d'aujourd'hui : plus de 20% d'entre eux projettent d'y vivre dans l'avenir, alors que seuls 5% d'entre eux déclarent y résider actuellement.

Les transports collectifs privilégiés

Autre enseignement de l'enquête : les transports en commun représentent le principal mode de transport des jeunes pour se rendre au lycée (32% des lycéens ayant répondu à l'enquête), suivis du transport scolaire (29%) et des mobilités douces (20% des lycéens effectuent le trajet à pied ou à vélo). Le tout pour un temps de trajet moyen de 29 minutes. Sans surprise, les temps moyens de trajet domicile/lycée sont nettement allongés pour les élèves résidant dans une commune rurale, mais également pour ceux de la filière professionnelle.

Pour intéressants qu'ils soient, ces résultats "doivent être interprétés avec précaution", prévient Régions de France, qui précise que l'échantillon n'a pas fait l'objet de redressement. L'enquête met d'ailleurs en lumière un biais possible : la perception de leur lieu de résidence par les lycéens. Ainsi, seuls 25% de ceux qui résident dans une commune très dense déclarent habiter dans une grande ville ou une très grande ville. Par ailleurs, ceux qui résident dans l'urbain très dense ont davantage tendance à se considérer comme venant d'une ville moyenne, voire d'une petite ville, et à l'inverse, 32% des jeunes résidant dans une commune peu dense déclarent vivre dans une petite ville ou une ville moyenne...

 

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