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Municipales de 2020 : Cap'Com réinterprète les postures de yoga pour rester zen

La méditation, la chandelle, le chien tête en haut, le chien tête en bas… Cap'Com surfe sur la vague yogi pour préparer les communicants aux élections locales de mars 2020. Drôle et pédago.

 

Cap'Com a conçu un poster de huit postures zen pour guider les communicants de collectivités locales à affronter "sereinement et utilement" les élections locales de mars 2020. Huit postures pour être efficace et évacuer le stress propre aux mois qui précèdent cette échéance, durant lesquels la communication publique est soumise à des restrictions afin de garantir l’égalité des candidats et d’éviter de donner une "prime au sortant". 

La première posture à connaître, c'est celle visant à maîtriser le temps : la torsion. Pour ne pas se craquer quelque chose (ou craquer tout court), Cap'Com conseille d' "anticiper les contraintes" avec les élus et "adapter le plan de communication". Il faut ainsi tenir compte de la période préélectorale de restrictions de communication dès six mois avant le premier jour du mois de l’élection. Pour les municipales de mars 2020, la communication en période électorale commence donc le 1er septembre 2019.

La gracieuse position du guerrier servira quant à elle à "modérer les énergies militantes", conformément à l'article L.52-1 du code électoral. Toute action qui pourrait être considérée comme une aide d’une collectivité territoriale (EPCI et syndicats intercommunaux compris) à un candidat est prohibée. Ce qui implique de mettre fin aux campagnes de promotion publicitaire. Et attention, "la notion de collectivité intéressée par le scrutin est large", rappelle Cap'Com. "Par exemple, les restrictions s’appliquent à un syndicat de gestion des ordures ménagères si un élu qui y siège est candidat aux élections municipales".

La méditation sur les questions "institutionnelles essentielles" consiste à se poser régulièrement deux questions, comme un mantra, avant de lancer toute action de communication : "aurais-je lancé cette action si nous n’étions pas à l’approche des élections ?" et "aurais-je réalisé cette action comme cela auparavant ?" Cap'Com rappelle ainsi que la publication d’un bilan de mandat serait réintroduite dans les comptes de campagne du candidat et pourrait mener à annuler l’élection et rendre le candidat inéligible.

Faire l'arbre de temps en temps dans son bureau serait utile pour "rechercher l'équilibre... légal". Tout ira bien si la communication durant cette période respecte quatre principes : l'antériorité ; la régularité (conserver la périodicité des manifestations et des publications) ; l'identité de forme (les actions doivent être menées de la même façon, et notamment aux mêmes coûts) ; la neutralité. "Une inauguration peut se faire à condition que la date ne soit pas opportunément décalée et qu’elle respecte ces quatre principes", illustre Cap'Com.

La posture de l'arc, qui n'est pas pour les débutants, permet d' "insuffler la vertu au sein des équipes", et notamment auprès des élus qui doivent bien séparer leurs fonctions électives actuelles et leur engagement dans la campagne électorale. Un tweet enthousiaste sur une action de l'équipe sortante est si vite parti… et de quel smartphone d'ailleurs : le personnel ou celui propriété de la collectivité ?

La chandelle, qui stimule la circulation du sang, met en condition pour "assumer une posture de contrôle sur tous les supports" de la collectivité, avec une attention particulière sur les contenus des sites internet et des réseaux sociaux.

Pratiquer la posture du "chien tête en haut" signifie "prôner la neutralité de la collectivité" en veillant à ce que les agents n’aient pas d’expression publique partisane ou n’utilisent pas des moyens publics à des fins politiques, et en leur rappelant leurs obligations de discrétion et leur devoir de réserve. Selon la loi déontologie du 20 avril 2016 (voir notre article ci-dessous du 28 avril 2016). Même le compte personnel Facebook d’un agent qui valorise ou critique le programme d’un candidat engage l’agent, mais aussi l’institution et le candidat bénéficiaire.

La posture du "chien tête en bas" permet de "dispenser les fondamentaux démocratiques" en conduisant des actions de communication citoyenne pour encourager l’inscription sur les listes électorales. Et cela, jusqu’à six semaines avant le premier tour de scrutin. La communication autour des services publics se poursuit quant à elle jusqu’au jour de l’élection et au-delà, au nom du droit des habitants à l’information institutionnelle.

Une webconférence de Territoires Conseils le 20 juin sur les règles de communication en période préélectorale

Territoires Conseils organise le 20 juin 2019 une webconférence sur le thème "Municipales 2020 : quelles sont les règles en matière de communication en période préélectorale ?" Parmi les points qui seront abordés :
•    Qu’est-ce qu’une campagne de promotion publicitaire des réalisations et de la gestion d’une collectivité ?
•    Quelles sont les sanctions encourues en cas d’utilisation illégale des moyens institutionnels ?
•    Quels sont les événements et opérations qui feront l’objet d’une restriction de la communication institutionnelle ?
•    Quels sont les principes directeurs mis en avant par la jurisprudence ?
•    Faudra-t-il mettre entre parenthèses toute action publique dans cette période ou bien faire preuve de pragmatisme ?

 

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