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Urbanisme - Paris, Rouen, Le Havre : 20 projets retenus pour "réinventer la Seine"

La ville de Paris, les agglomérations de Rouen et du Havre, et Haropa – Port de Seine Normandie ont présenté ce 19 juillet les 20 lauréats sélectionnés dans le cadre de l'appel à projets "Réinventer la Seine". A travers cette démarche pour développer l'attractivité de la vallée de la Seine, "il s'agit d'inventer de nouvelles façons de vivre sur et au bord de l'eau en s'appuyant sur des sites identifiés dans les agglomérations parisienne, rouennaise et havraise", ont rappelé ses organisateurs. Quatre dénominateurs communs ont sous-tendu l'appel à projets, ont-ils souligné : "l'innovation dans le rapport à l'eau, la mixité des usages pour éviter la spécialisation et le cloisonnement excessif des fonctions en bord de Seine, l'ouverture au public pour faciliter l'intensification du rapport à l'eau et l'excellence environnementale et sociale".

20 projets dont 13 à Paris et en petite couronne

A partir de 35 sites identifiés en mars 2016, 72 projets ont été étudiés par des jurys d'experts associés et d'élus. Au final, 20 d'entre eux ont donc été retenus : treize concernent Paris et sa petite couronne, deux Rouen et cinq Le Havre. La plupart des projets ont pour base une barge déclinée en hôtel, restaurant, piscine flottante, ou lieu de vente de produits de l'agriculture urbaine.
"Les projets retenus à Paris sont des projets autour, bien sûr, du loisir ou de la restauration, mais aussi pour d'autres autour d'activités artisanales", a résumé la maire PS de Paris Anne Hidalgo lors d'un point presse au Havre, citant l'exemple d'une barge-boulangerie sur la Seine. Certains ont une composante logement. C'est le cas de Manufacture-sur-Seine, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Situé sur le site d'une ancienne usine des eaux, propriété de la ville de Paris, ce projet propose "une manufacture collaborative regroupant les fonctions de production et recherche du site, des services et des logements diversifiés". Autre exemple parisien : "l'atelier de l'Arsenal " veut transformer la place Mazas (12e arrondissement), à la jonction du canal Saint-Martin et de la Seine, en "lieu pour tous, pensé par tous" avec une programmation mixte alliant fonctions résidentielles, culturelles et productives.
Parmi les projets havrais retenus, le nouveau maire LR du Havre Luc Lemonnier a jugé "particulièrement original", le projet Hangar Zéro, "un ancien hangar à café où l'on sent encore l'odeur du café" et qui accueillera des "initiatives solidaires artistiques et équitables". Le projet "Les Quais en Seine" propose quant à lui un programme à dominante habitat, avec l'association d'une résidence étudiante et d'une résidence tourisme, et des logements offrant une vue sur la mer et la vallée de la Seine.
A Rouen, le Chai à vin réinventé veut proposer un "casino nouvelle génération" offrant des salles de jeux mais aussi une variété d'activités ouvertes au grand public (musée des Arts Forains, en lien avec la Saint-Romain, 2e plus grande foire de France, salle de spectacle, histoire du site et œnologie, espace entreprises, restaurants panoramiques).

Trois à quatre ans de gestation

Les projets devraient voir le jour d'ici trois à quatre ans, a précisé la ville de Paris à l'AFP. Certains pourront rapporter de l'argent public puisqu'ils passent par la vente de propriétés qui appartiennent aux villes, à l'Etat ou au port, a précisé Anne Hidalgo, interrogée par l'AFP, assurant toutefois ne pas avoir de chiffres sur ce sujet.
Ce concours s'inspire de celui qui a été lancé à Paris en 2014, baptisé "Réinventer Paris". 22 projets avaient été retenus. Le Conseil national de l'ordre des architectes avait cependant vivement critiqué la procédure, affirmant que la plupart des équipes d'architectes qui concouraient n'avaient pas été défrayées par les promoteurs candidats. Anne Hidalgo a affirmé le 19 juillet que la plupart d'entre elles l'avaient été pour "Réinventer Paris" et que la mairie s'était assurée que toutes l'avaient été pour "Réinventer la Seine".
Comme il ne s'agit pas de commande publique, les mairies ne pouvaient juridiquement imposer aux acteurs privés candidats le défraiement des équipes concourantes, selon la mairie de Paris. Les projets ne reçoivent pas de subventions et doivent être autofinancés.
Le concours du même type, "Inventons la métropole du Grand Paris" lancé en février 2016, a permis de lever 6,3 milliards d'euros d'investissements privés, a ajouté Anne Hidalgo.

 

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