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Jeunesse - Peu de suffrages pour le droit de vote des 16-18 ans aux élections locales...

L'idée de créer un statut de "pré-majorité" qui ouvrirait le droit de vote aux élections locales aux 16-18 ans est défavorablement accueilli par plus de quatre Français sur cinq, selon un sondage Ifop paru ce 29 septembre dans Dimanche Ouest France. Quelque 82% des sondés se disent en effet opposés à une telle perspective, 46% y étant même "très opposés", tandis que seules 18% des personnes interrogées y sont favorables ou très favorables (3%). Le taux d'adhésion n'est d'ailleurs guère plus élevé que la moyenne dans le segment le plus jeune de l'échantillon, les 18-24 ans (22%).
Au regard de la proximité politique, l'adhésion à l'abaissement de l'âge de vote est plus forte à gauche (28%) qu'à droite (10%) et atteint 36% chez les sympathisants d'Europe Ecologie Les Verts.
La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, avait indiqué mardi 24 septembre réfléchir à un statut de "pré-majorité" pour les 16-18 ans, qui pourrait leur ouvrir un droit de vote aux élections locales, tout en soulignant que "le temps de la décision n'est pas encore là". "C'est bien de poser la question de la responsabilisation de nos adolescents, avec de nouveaux droits mais aussi de nouveaux devoirs qui l'accompagneront", a-t-elle ajouté sur RMC et BFM-TV. Permettre aux 16-17 ans de voter aux élections locales ? "Je n'y verrai pas forcément un obstacle", déclarait-elle, refusant de se prononcer sur les votes au niveau national.
Cependant, la réflexion sur la pré-majorité à 16 ans "ne se résume pas du tout" à l'âge du droit de vote, a tempéré Dominique Bertinotti. "C'est beaucoup plus le constat qu'aujourd'hui, nous avons des jeunes et des adolescents qui peuvent commencer à travailler à 16 ans, dont la majorité sexuelle est à 15 ans, avec des droits dans certains cas, mais aussi des incapacités dans d'autres", a-t-elle souligné.
Et la ministre déléguée de donner l'exemple du jeune de 16 ans qui n'est pas associé de "façon systématique au choix de son orientation scolaire ou professionnelle" ou qui ne "peut pas créer une association". Sur ce point toutefois, on peut rappeler qu'une disposition législative de juillet 2011 est venu instaurer ce que le gouvernement de l'époque qualifiait de "pré-majorité associative", avec la possibilité pour les 16-18 ans de créer une association (voir notre article -contre) – même si depuis, certains, estiment qu'il ne s'agit pas tout à fait de cela puisque l'accord des parents reste requis… et ont d'ailleurs récemment écrit à la ministre en charge de la vie associative, Valérie Fourneyron, pour que celle-ci se saisisse du sujet.
La réforme éventuelle évoquée par Dominique Bertinotti pourrait intervenir dans le cadre de la loi Famille qui doit être présentée en Conseil des ministres en fin d'année. De son côté, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et ministre de tutelle de Dominique Bertinotti, s'est montrée réservée : "Il faut être prudent pour ce qui est de l'ouverture du droit de vote. La réflexion n'est pas à ce stade aboutie", a-t-elle déclaré avant même que ne paraissent les résultats du sondage Ifop.
Si l'idée est d'impliquer davantage les jeunes dans la vie locale, peut-être pourrait-on en tout cas commencer par multiplier les démarches du type "conseils municipaux de jeunes" tels que les promeut l'Anacej (Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes) avec organisation d'un vote dédié en milieu scolaire ou associatif... ou en mairie.

 

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