Transports-Environnement - Piétonnisation des voies sur berges à Paris : la région Ile-de-France propose des scénarios alternatifs
Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, a présenté jeudi 19 janvier trois scénarios alternatifs à la piétonnisation controversée des voies sur berges rive droite à Paris voulue par Anne Hidalgo, maire PS de la capitale. "Nous voulons être constructifs", a indiqué devant la presse Valérie Pécresse en présentant ces trois scénarios, encore à enrichir, comportant des propositions "plus douces, plus progressives et plus équilibrées" que le projet parisien pris "sans aucune concertation".
Ces projets ont pour "principes" d'études "moins de circulation, moins d'embouteillages et plus de place pour les piétons, les vélos et les transports en commun", indique l'étude signée de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la région Ile-de-France. Ces scénarios prenant en compte les quais hauts et les berges, mêlent voies piétonnes, pistes cyclables, voie pour un bus électrique et voies pour voitures, classiques ou "apaisées" à 30 km/h maximum. Ils seront présentés au fur et à mesure de leur avancement lors des comités de suivi de la piétonnisation des berges, mis en place par le préfet de police de Paris.
La région a par ailleurs présenté le troisième rapport d'étape du comité d'évaluation qu'elle a mis en place, avec des associations, organismes de transports, agences de mesures, etc., sous la présidence du professeur Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris. Le rapport constate un "impact négatif sur la circulation qui se confirme" en centre-ville et une augmentation des nuisances sonores "surtout la nuit", a indiqué Pierre Carli. Par ailleurs, les chiffres d'AirParif, l'agence de mesure de la pollution de l'air, montrent une "détérioration de la qualité de l'air, sans qu'il soit possible de dire précisément pourquoi", effets de la piétonnisation, météo, etc., relève-t-il. Le rapport note une augmentation des émissions polluantes quand les voitures ralentissent, sous "l'effet de la congestion". Il constate aussi une diffusion des problèmes de circulation sur une aire nettement plus large que le cœur de Paris, notamment au sud-ouest de la capitale (A86/Vélizy). "Contrairement à ce qui a été affirmé, la circulation ne s'évapore pas, il y a un phénomène de diffusion du trafic : la circulation non absorbée par les quais haut et le boulevard Saint-Germain se reporte sur le reste du réseau et sur d'autres plages horaires. Certains axes éloignés des voies sur berge connaissent des variations notables", souligne-t-il.
Souhaitée par la maire de Paris pour lutter contre la pollution de l'air, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit aux voitures depuis l'été 2016 3,3 km du quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe). Elle suscite depuis une bataille de chiffres, scrutés par quatre observatoires différents (ville, Etat, région et métropole du Grand Paris). Tout récemment, la ville notait ainsi que le trafic se réduisait et que la pollution ne s'aggravait pas.