Petite enfance - PMI : 5.100 points fixes de consultation, mais des écarts importants entre départements
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur les services de protection maternelle et infantile (PMI) des départements, basée sur les chiffres de 2012. Si le réseau offre un maillage serré du territoire, avec 5.100 points fixes de consultations, les disparités géographiques restent très importantes. Cette conclusion rejoint d'ailleurs celle de la Cour des comptes, dans son rapport public annuel de 2012 (voir notre article ci-contre du 20 février 2012).
Des normes vite oubliées
Il en est ainsi pour ce qui constitue le cœur des missions de la PMI : les actions de suivi de l'enfance. Il existe ainsi une norme sur le nombre de séances de PMI consacrées aux jeunes enfants. Celle-ci est d'une demi-journée de consultations pour 200 enfants nés vivants l'année civile précédente.
Mais, dans la pratique, six départements se situent à moins de 50% de cette norme (Ain, Eure, Indre, Jura, Manche et Saône-et-Loire). A l'inverse, sept départements affichent plus de deux fois cette norme : Charente, Creuse, Guyane, Lot, Seine-Maritime, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne.
Les écarts sont plus importants encore sur la norme relative aux actions prénatales en faveur des futures mères (4 demi-journées de consultations prénatales pour 100.000 habitants de 15 à 50 ans). En effet, plus d'une vingtaine de départements n'assurent pas ce type d'activité, malgré l'existence d'une norme. A l'inverse, quelques départements - dont les quatre DOM - affichent plus de deux fois la norme.
Ces écarts géographiques se retrouvent également dans d'autres activités faisant l'objet de normes nationales, comme les interventions auprès des mères en matière de planification et d'éducation familiale. Mais ils existent tout autant sur des activités non normées, comme les consultations et les visites à domicile, ou encore les consultations et visites à domicile pré et postnatales. Sur ce dernier point, les ratios vont, selon les départements, de 4,91 à 266,16 consultations et visites à domicile pour 1.000 femmes de 15 à 50 ans.
Tout en constatant que "ces écarts sont élevés", la Drees rappelle toutefois qu'"il faut tenir compte du fait que les services de PMI complètent une offre de soins de ville et hospitalière, ou sont complétés par cette offre, celle-ci étant inégalement répartie et plus ou moins accessible selon les départements".
Un effectif total de 10.690 ETP
L'étude de la Drees apporte également des informations intéressantes sur les effectifs de la PMI. Ceux-ci sont de l'ordre de 12.600 personnes, représentant 10.690 équivalents temps plein (ETP). Après avoir assez nettement progressé entre 2007 et 2009 (+6,3%), pour atteindre un pic de 11.040 ETP, ils diminuent régulièrement depuis 2009.
Toujours en ETP, les effectifs se répartissent en 4.200 puéricultrices, 2.090 médecins (en baisse de 11% depuis 2009), 1.340 infirmières, 1.010 sages-femmes, 910 auxiliaires de puériculture, 480 psychologues, 340 conseillers conjugaux et 310 éducateurs de jeunes enfants.
Comme en matière d'activité, les effectifs connaissent des écarts territoriaux parfois très importants, même si "les normes relatives aux effectifs du personnel sont globalement atteintes". Selon les départements, le nombre de sages-femmes pour 10.000 naissances varie ainsi de 0 à 74 et celui des puéricultrices de 3 à 156 (soit un rapport de 1 à 58). Les écarts sont un peu moins importants pour ce qui concerne les médecins de PMI (dont les effectifs ne font pourtant pas l'objet d'une norme) : seuls cinq départements comptent ainsi moins de 11 médecins (en ETP) pour 10.000 naissances, alors que cinq autres en comptent plus de 46.