Pour attirer les jeunes médecins, une communauté de communes rurale mise sur Païs (41)

Païs, plateforme alternative d’initiative en santé, a été expérimentée pendant trois ans dans la commune de Saint-Georges-sur-Cher, située entre Tours et Blois, pour faciliter l’organisation des soins de proximité. Face au succès de l’expérience, ce projet appuyé par l’agence régionale de santé (ARS), la CPAM et des mutuelles est élargi à tout le territoire de la communauté de communes du Cher à la Loire depuis l’automne 2012.

Initié par le centre hospitalier de Blois et mis en œuvre depuis 2009 par les quatre médecins de la commune Saint-Georges-sur-Cher (2.500 habitants), ce projet Païs a bénéficié durant les trois premières années de test, octobre 2009 à octobre 2012, d’un financement associant partenaires institutionnels et privés.

Retour sur l’histoire de ce projet

"Certes l’installation de jeunes médecins dont les familles vivent à Tours est facilitée par l’autoroute A85, mais c’est surtout le résultat de Païs : la preuve, ils étaient quatre médecins en 2009, ils sont sept aujourd’hui !", indique Jean Lhotse, maire de Saint-Georges-sur-Cher. Cette commune rurale située à 40 km de Tours et de Blois bénéficie d’une croissance démographique importante. En 2009, les quatre médecins y exerçant construisaient leur cabinet médical et cherchaient à s’organiser au mieux. Ils ont entendu parler de Païs et ont décidé d’adhérer à cette plateforme qui propose une organisation mutualisée pour soigner sur place les petites urgences et désengorger l’hôpital. Concrètement le principe du dispositif repose sur l’engagement d’un petit groupe de médecins à assurer des astreintes par rotation pour gérer les imprévus. En contrepartie des services et des aides facilitent l’exercice de leur métier : aide au recrutement et la formation d’une secrétaire à l’informatisation pour la mutualisation des dossiers médicaux. (Voir lien article 1481). "Depuis que les médecins ont adhéré à ce dispositif, les dossiers médicaux sont mutualisés, ce qui est rare en milieu rural. Un temps perturbés dans leurs habitudes, les clients ont vite compris l’intérêt du dispositif. Par ailleurs, en plus de faciliter la prise en charge des petites urgences, ce système libère du temps pour la vie personnelle des médecins, ce qu’apprécient notamment les plus jeunes", précise l’élu.

La pérennité financière assurée grâce à un élargissement à l’échelle communautaire

Le dispositif a convaincu le maire qui a décidé de soutenir cette organisation mutualisée des médecins. La commune a vendu au cabinet médical un terrain pour qu’ils y construisent leur nouveau cabinet, puis a investi dans la voirie et les parkings pour y faciliter l’accès. "J’étais inquiet de la pérennisation du système puisque les financements de l’expérimentation, en particulier ceux de l’ARS devaient s’arrêter au terme des trois premières années, indique l’élu. Or entre 2009 et 2012, trois nouveaux médecins se sont joints au cabinet, et à sept, ils couvrent aujourd’hui plus de la moitié des habitants de la communauté de communes. C’est pourquoi, un financement communautaire semblait naturel." D’autant que quatre médecins d’autres communes du territoire ont désormais rejoint le dispositif Païs.

Une convention entre le centre hospitalier de Blois et la communauté de communes

Dans une convention signée en mai 2012 avec le centre hospitalier de Blois, la communauté de communes du Cher à la Loire (9 communes, 13.400 habitants) s’engage à verser 80.000 euros par an pour contribuer au dispositif Pais. Cette enveloppe finance l’aide au secrétariat de 430 euros par médecin et par mois auprès des 11 médecins du territoire, ainsi que l’indemnisation de la journée d’astreinte. "Pour intégrer davantage de médecins et couvrir tout le territoire, nous avons dû passer l’indemnité d’astreinte de 100 à 50 euros, précise Jean Lhoste. Cela permet, dans les contraintes du budget prévu, d’indemniser davantage de médecins et de réduire pour chacun, le nombre de jour d’astreinte." Car la réduction de ces contraintes est l’une des conditions pour attirer les jeunes médecins en milieu rural. Au-delà, c’est une vraie la dynamique de santé qui a été enclenchée par le dispositif Païs qui mobilise d’autres professionnels du secteur (voir encadré).

Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

 

Dynamique de santé en milieu rural
Depuis 2009, le cabinet médical de Saint-Georges-sur-Cher comprend également deux infirmières. Parallèlement, la pharmacie du village a déménagé auprès du cabinet médical et multiplié son chiffre d’affaires. Le tout créant un pôle privé de santé soutenu par la commune. "A proximité, la commune a réservé quatre lots à des professionnels de santé, équipés de fourreaux susceptibles d’accueillir un réseau Intranet, afin de rendre possible un secrétariat commun, détaille le maire. D’ailleurs, un opticien doit s’installer en 2013 et nous avons créé 50 places de parking qui sont mutualisées. Nous rêvons qu’un jour un diabétologue et un cardiologue viennent une fois par mois." De plus, les médecins adhérant à Païs participent à des actions de formation du personnel des deux maisons de retraite du territoire.

 

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Jean Lhoste

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