Entreprises - Pourquoi les TPE sont attirées par le soleil et la Méditerranée ?
Les très petites entreprises (TPE) semblent attirées par le soleil : c'est en tout cas sur le pourtour méditerranéen, et plus largement dans le tiers sud de la France, qu'elles sont le plus nombreuses. Une étude de la DCASPL (direction du commerce de l'artisanat, des services et des professions libérales) du ministère de l'Economie sur "la localisation des TPE en France" donne de précieuses indications socio-économiques et historiques sur les raisons de cette concentration. Dans les départements ruraux de la moitié sud de la France, de l'Aquitaine à la région Rhône-Alpes, la densité d'entreprises de moins de vingt salariés est particulièrement élevée dans l'industrie agroalimentaire, le commerce, la construction et les services aux particuliers. Mais c'est sur la façade méditerranéenne (à l'exception de l'Aude), en Corse et dans les Alpes, qu'elles sont le plus nombreuses. "Le caractère touristique des départements favorise le développement important des TPE du commerce et des services", indique l'étude. A elles seules, ces entreprises représentent 52% de l'économie locale.
A l'opposé, les deux-tiers nord de la France ont un faible réseau de TPE (5,6%), avec les densités les plus basses au nord d'une ligne reliant la Normandie à l'Alsace. Le nombre de salariés y est d'ailleurs plus élevé que dans le reste du pays. Dans ces territoires "auraient émergé à la fois une agriculture commerciale et une grande industrie, absorbant la plus grande part de la main d'oeuvre disponible et réduisant d'autant le potentiel de création de petites activités", expliquent les auteurs.
L'étude permet également de faire ressortir les répartitions des TPE par type d'activités. Ainsi, un premier groupe semble se répartir de façon équilibrée sur l'ensemble du territoire. Il s'agit du commerce de détail de produits pharmaceutiques, des écoles de conduites, des boulangeries pâtisseries, de la coiffure, ou encore des boutiques de fleuristes. Pour le reste, les territoires sont très spécialisés.
S'agissant des activités liées aux services aux entreprises (conseil, comptabilité, commerce de gros), elles privilégient les zones périphériques dynamiques comme Rhône-Alpes, Paca, la Haute-Garonne, la Gironde ou la Loire-Atlantique. La côte méditerranéenne, les Alpes, les Pyrénées ont pour leur part une prédominance d'activités liées à l'hôtellerie, la restauration, les services à la personne, le commerce de détail, les professions médicales et les activités immobilières. On y trouve "la persistance d'une tradition méridionale de petits commerçants, de coopératives et franchises" aux dépens de succursales ou réseaux affiliés.
Rhône-Alpes et la Franche-Comté sont les championnes de l'automobile, des cycles, des composants électriques, des équipements mécaniques et de la plasturgie. Le quart sud-ouest concentre, lui, un nombre important d'artisanats liés au bois. La Champagne, le sud du Massif central, Paca et le Languedoc-Roussillon dominent le marché de l'agro-alimentaire, à l'exception des industries du poisson et de la viande. Celle-ci est davantage l'apanage des départements ruraux tels que Midi-Pyrénées, le Limousin, le Poitou, la Bretagne, la Normandie et les Alpes-du-Sud.
M.T.