Emploi - Près des deux tiers des cadres concentrés dans 17 zones d'emploi
58% des emplois cadres se concentrent dans 17 zones d'emploi correspondant aux grandes agglomérations, sur les 304 zones que compte la France. C'est ce qu'indique l'Apec, dans une étude inédite, publiée le 25 mars 2015, sur la répartition territoriale des 2,9 millions de cadres du privé. Au total, 1,7 million de cadres sont ainsi concentrés dans ces zones, chacune d'elles en comptant plus de 25.000, et 10 plus de 50.000. 35 autres zones d'emploi comptent entre 10.000 et 25.000 cadres. "Ces 52 zones d'emploi regroupent plus des trois quarts des cadres en France métropolitaine (77%)", précise l'étude. Et parmi elles, toutes les régions, sauf la Corse, sont représentées, avec la plupart du temps une ou deux zones d'emploi de plus de 10.000 cadres. 39 zones d'emploi regroupent entre 5.000 et 10.000 cadres seulement, et les 213 autres zones d'emploi comptent quant à elles moins de 5.000 cadres sur leur territoire, et rassemblent au total 14% seulement des cadres du privé.
L'étude détaille les caractéristiques des 17 zones qui concentrent le plus de cadres : une forte densité de population et une évolution démographique dynamique. Ces zones rassemblent ainsi 21 millions d'habitants et leur nombre d'habitants a augmenté de 3,3% entre 2006 et 2011 (de +1,1% à Saclay, à +6,8% à Toulouse). Autres caractéristiques de ces zones : la présence de nombreux établissements employeurs (595.000 soit 37% des établissements de métropole), avec beaucoup de grands établissements. 4.000 établissements de ces zones comptent ainsi plus de 200 salariés, ce qui représente plus de la moitié des grands établissements de France métropolitaine. "Ce tissu très développé de grands établissements constitue un terreau favorable pour l'emploi cadre", signale l'Apec, les cadres étant plus présents dans les grandes entreprises que dans les TPE et PME.
Ces 17 zones présentent aussi une surreprésentation des activités à forte valeur ajoutée : plus des deux tiers des salariés de ces zones travaillent dans le teritiaire, et notamment dans le tertiaire marchand. Ils sont seulement 10% à travailler dans l'industrie, contre 14% au niveau national. Seules les villes de Rouen et de Grenoble ont des taux plus élevés dans l'industrie, dus, pour Rouen, à l'industrie pharmaceutique et à l'industrie automobile, et pour Grenoble, à la fabrication de produits électroniques.
Les autres secteurs fortement représentés dans ces 17 zones d'emploi sont les activités informatiques, les transports aériens, la programmation et diffusion radiotélévisée, l'édition, la reproduction cinématographique, et les services d'information. Des secteurs qui se caractérisent par une forte proportion de cadres dans leurs effectifs salariés. Enfin, ces zones comptent davantage d'actifs titulaires d'un diplôme du supérieur et d'étudiants du supérieur.
Paris, une zone d'emploi hors norme
Dans ce classement, Paris est une zone d'emploi "hors norme". Elle regroupe à elle seule 750.000 cadres du privé, soit plus du quart de l'ensemble des cadres de France métropolitaine. "Elle concentre sur son seul territoire autant de cadres que les dix autres zones d'emploi qui comptent le plus de cadres (Lyon, Saclay, Toulouse, Marseille-Aubagne, Lille, Bordeaux, Nantes, Grenoble, Roissy-Sud Picardie, Strasbourg)", détaille l'étude.
Au niveau régional, l'Apec identifie quatre catégories de régions : celles, comme l'Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui disposent de plusieurs zones d'emploi où les cadres sont fortement représentés (plus de 25.000). Deux régions, Midi-Pyrénées et Auvergne, voient l'emploi cadre se concentrer sur une seule zone d'emploi (Toulouse avec 100.000 cadres et Clermont-Ferrand avec 22.400 cadres). Onze régions, parmi lesquelles le Nord-Pas-de-Calais, les Pays de la Loire et l'Alsace, concentrent l'emploi cadre autour d'une zone d'emploi et de quelques pôles secondaires. Enfin, six régions n'ont pas de réel pôle dominant pour l'emploi cadre (Centre, Lorraine, Poitou-Charentes, Picardie, Franche-Comté, Corse).
D'après l'Apec, la réforme territoriale en cours, avec la constitution de nouvelles grandes régions, va avoir des incidences sur cette répartition territoriale des cadres, avec toutefois une constante : la prédominance de la région Ile-de-France (1 million de cadres, soit 35% des cadres de France métropolitaine). Viendront ensuite la région Auvergne/Rhône-Alpes, avec 350.000 cadres, et la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie qui, grâce à la nouvelle organisation territoriale, se hissera au troisième rang des régions françaises pour le nombre de cadres, dépassant Provence-Alpes-Côte d'Azur, reléguée au quatrième rang. Les régions Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine et Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes, se situeront, comme la région Paca, en léger retrait de Rhône-Alpes/Auvergne mais avec des volumes de cadres significatifs (autour de 200.000). Enfin, outre la Corse, dont les effectifs cadres sont faibles (moins de 10.000), les cinq autres régions regrouperont entre 88.000 cadres (Bourgogne/Franche-Comté) et 132.000 (Pays de la Loire). Les effectifs cadres de la Corse resteront quant à eux faibles.