Printemps des Territoires 2025 : revivez une journée inspirante et collective
Ce 13 mai, les acteurs des territoires s’étaient donné rendez-vous au CENTQUATRE-Paris, à l’occasion du Printemps des Territoires. Une édition 2025 placée sous le signe de l’action collective et de la transformation, au service des territoires en mouvement. Grâce aux différents temps forts et aux échanges, cette journée leur a offert l’opportunité de mener des réflexions en phase avec les grandes transitions qui s’imposent à tous.

© Banque des Territoires
Une journée pleine d’énergie, de rencontres… et de réflexions.
Chiffres clés
+1400 participants
23 ateliers en petit comité
7 masterclass
6 grandes thématiques explorées lors de la plénière

© Banque des Territoires
Plus qu’une série de conférences, le Printemps des Territoires est une journée pensée comme un écosystème éphémère, dédié à l’échange, à l’expérimentation et à l’action. Tout au long de la journée, les participants ont pu s’immerger dans différents formats : des ateliers en petit comité pour creuser des sujets, des masterclass pour explorer de nouveaux leviers, un village de solutions pour découvrir les dispositifs concrets portés par la Banque des Territoires. Un peu plus loin, le studio digital captait témoignages et signatures en direct, diffusés sur YouTube pour partager l’événement au-delà des murs. Puis, au fond : la Grande Scène conçue autour des 6 grandes thématiques 2025. Véritable fil rouge de l'événement, cette plénière a mis en perspective, interrogé et surtout incarné les grands enjeux de transformation actuels.
Zoom sur la plénière et les grandes thématiques
Face aux défis géopolitiques, économiques et climatiques, nous devons refuser la résignation. L’audace, aujourd'hui, c’est d'agir dans tous nos territoires, d'innover et de transformer pour construire un avenir durable, plus vert et solidaire. Notre mission, à la Banque des Territoires, c’est d’être à vos côtés pour que vos idées et vos décisions ne restent pas à l’état de projet.
Un nouveau cap pour le logement
Face à la crise du logement, à l’artificialisation des sols et à la vacance immobilière, il n’existe pas de solution unique. Construire reste indispensable pour répondre aux besoins croissants, notamment dans les territoires en développement. Et transformer l’existant est un impératif écologique et urbain. Encore trop marginal, l’urbanisme de la transformation offre des leviers puissants pour réinvestir des friches, des bureaux vacants ou des équipements obsolètes. Dans de nombreux territoires, ces stratégies permettent de densifier intelligemment des tissus urbains.
Aujourd'hui, il est essentiel de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et de mener une véritable politique environnementale. Mais ces objectifs ne peuvent justifier une opposition systématique aux programmes de construction. Les gens ont besoin d’un logement. La vraie question est : Comment concilier les deux ? Là où des logements existent, il faut favoriser leur transformation. Mais si nous ne logeons pas correctement la population, il sera impossible de relever les défis sociaux et environnementaux. Il nous faut trouver des réponses multiples, adaptées à chaque territoire.
Transformation et construction ne doivent pas être opposées. La production de logements neufs reste nécessaire pour accompagner l’évolution des modes de vie, marquée notamment par la recomposition des structures familiales (moins nombreuses, séparation, etc).
Dans ce virage à la fois écologique, économique et social, les maires apparaissent comme les mieux placés pour articuler ces dimensions, grâce à leurs connaissances du terrain. Mais pour agir efficacement, ils doivent être accompagnés. L’État doit fournir une boîte à outils adaptée. La réussite de cette transition repose sur la capacité à repenser les partenariats, en favorisant une coopération renouvelée entre élus, bailleurs, promoteurs et habitants. A la Banque des Territoires, nous sommes pleinement engagés face à ces enjeux.
Il ne faut négliger aucune piste, il faut les additionner. Les besoins que nous devons satisfaire demain en matière de logements sont à la fois environnementaux et économiques. Il faut être unis, entre tous les acteurs de la politique du logement. Chaque maillon est indispensable pour répondre aux besoins.
Logement étudiant : une urgence à traiter collectivement
Alors que les effectifs étudiants ne cessent d’augmenter (25% en + d’étudiants de 2010 à 2022), l’offre de logements reste largement insuffisante. La massification de l’enseignement supérieur s’est faite sans véritable stratégie de logement à la hauteur. Résultat : une crise silencieuse et massive s’est déployée, une pression croissante sur le marché locatif s’accentue de jour en jour, tout comme la précarité et la mobilité subie par les étudiants. Le déficit de logements abordables, qu’ils soient publics ou privés, creuse les inégalités territoriales et sociales. Pour les plus modestes, l’accès au logement conditionne l’accès aux études.
Zoom sur le programme AGiLE
Face à ce constat, un objectif a été fixé : construire 75 000 logements étudiants en trois ans (15 000 par an), dont 10 000 logements sociaux. Cette ambition s’appuie notamment sur le programme AGiLE, développé avec les ministères de l’Éducation et du Logement et signé à l'occasion de cette journée. Une enveloppe de 5Md€ sera déployée pour répondre à la demande étudiante.
Optimiser la gestion de nos ressources en eau
La mobilisation a été rapide, forte, massive. Merci à la Banque des Territoires pour son engagement. Investir dans le logement étudiant est un levier essentiel pour la réussite académique, et par conséquent, pour l’avenir de notre société. Aujourd’hui, nous faisons face à une offre qui reste structurellement insuffisante par rapport à la demande croissante de la population étudiante.
Chiffres clés
- 3 millions d'étudiants
- 2/3 des étudiants ont quitté le logement familial
- 380 00 places en résidence étudiante alors qu’ils sont 3 millions. Seulement 11 % des étudiants ont potentiellement un logement.
- 17% des 18 à 24 ans sont obligés d’arrêter leurs études car ils n’ont pas de logement
- 60% du budget des étudiants consacré à leur logement
Plus un système est complexe, plus les étudiants le paient : la simplification des dispositifs est une priorité. La réponse passe par plusieurs solutions : rénovation de l’existant, développement de nouvelles résidences étudiantes, promotion du logement intergénérationnel, et dès juin, le lancement d’une plateforme d’informations unique.
Dans ce chantier, l’État doit être pilote, mais les territoires en sont le moteur, en particulier les maires. Il s'agit d'intégrer le logement étudiant dans une stratégie d'habitat globale, en sortant de la logique de « résidences dortoirs » pour concevoir des quartiers mixtes, pensés en amont. A la Banque des Territoires, nous accompagnons également de nouveaux modèles, en travaillant avec les universités pour créer des foncières dédiées à la création de logements sociaux étudiants, adaptés aux besoins locaux et proches des transports publics.
Changement climatique : comment mieux préparer nos territoires ?
Face aux catastrophes récentes, l’adaptation des territoires est devenue une priorité absolue. S’adapter, c’est anticiper, et non reconstruire à l’identique.
Les retours d’expérience de Christian Estrosi, Maire de Nice, et de Jehan-Eric Winckler, Préfet délégué charge de la reconstruction, auprès de la Préfète de Auvergne-Rhône Alpes, ont souligné que le réflexe du "comme avant" reste encore trop présent, alors que le courage politique et l’acceptation du renoncement deviennent essentiels pour transformer durablement nos territoires. Accompagner le changement d'habitudes locales, parfois profondément ancrées, est désormais incontournable.
Pour relever ce défi, il est nécessaire gérer les crises d’intensité et anticiper les vulnérabilités territoriales. Nous nous engageons pleinement sur ces deux volets :
en mobilisant un appui financier conséquent (par exemple 600 millions d’euros pour Mayotte)
en menant un travail d’identification des vulnérabilités par typologie de territoire, afin d’orienter les investissements de manière plus ciblée et plus efficace.
Comme l’a rappelé Christian Estrosi, il ne faut pas craindre d'investir fortement aujourd'hui pour les générations futures, malgré les pressions du court terme.
Toute cette transformation doit reposer sur une approche collective et passer par une évolution du cadre législatif, pour le rendre plus simple et plus opérationnel. C'est une nouvelle vision de l'investissement public, fondée sur la durabilité des équipements, la solidarité intergénérationnelle et une exigence accrue de transparence sur les coûts et les impacts.
Adapter nos écoles au changement climatique : le programme Edurenov avec l'exemple de Cluny
À Cluny, ville de 5 000 habitants, la rénovation d’une école des années 1970, mal isolée, énergivore et peu adaptée aux normes actuelles, est devenue une priorité. Malgré des aléas importants et grâce à une forte mobilisation locale, l’école ouvrira à la rentrée 2025. Financé à hauteur de 2 millions d’euros, notamment avec le soutien du programme Edurenov, ce projet illustre que l’adaptation climatique des bâtiments scolaires passe par des choix courageux, même dans des contextes budgétaires contraints.
90% de l’eau que nous consommons a une valeur économique, pour le secteur industriel ou agricole par exemple, contre seulement 10% pour l’usage domestique.
Alors que la rareté de l’eau s’intensifie, sa gestion devient un enjeu économique, écologique, social et réglementaire majeur. La ressource est non seulement plus rare, mais aussi plus volatile soumise à des incertitudes climatiques croissantes. Au cœur des territoires, la gouvernance locale doit se renforcer pour accompagner cette transition, en s’appuyant sur des outils de diagnostic précis et sur des politiques tarifaires plus incitatives. Le défi est d’intégrer la valeur économique invisible de l’eau dans nos modèles, en favorisant la prévention, la sobriété et en changeant notre rapport au prix et à l’usage de la ressource.
Chiffres clés
10 % : part de la ressource en eau utilisée pour une consommation domestique
4 €/m³ : prix moyen de l’eau potable à Paris.
0,11 €/m³ : coût de l’eau utilisée pour l’agriculture.
600 000 : nombre de Franciliens alimentés en eau potable par Sénéo.
Réussir la décarbonation des transports dans nos territoires
Aujourd’hui, dans de nombreux territoires ruraux et périurbains, le manque d’alternatives constitue un frein majeur à la décarbonation des transports. L’usager, en tant qu'acteur rationnel, est avant tout en quête de praticité et de confort : pour accompagner le changement, il est essentiel de lui proposer des solutions fiables, performantes et accessibles, plutôt que d’imposer des restrictions.
Pour favoriser cette transition, il est indispensable de partir des flux réels – origine-destination, heures de pointe, profils d’usagers – et non d’approches idéologiques. Cela implique une meilleure collecte et mutualisation des données, une coordination renforcée entre les acteurs ainsi que le développement d’une culture de l’itération qui expérimente et qui ajuste en fonction des résultats en fonction du territoire et de leurs habitants.
Au-delà des infrastructures, le défi est également économique. De nombreux Français restent dépendants de véhicules anciens, faute d’alternatives abordables. Réussir la décarbonation exige donc de déployer des solutions plus inclusives.
Conclusion
Que ce soit par la richesse des échanges tout au long de la journée, les enseignements de la plénière ou la diversité des initiatives partagées, il ressort une conviction forte : le Printemps des Territoires a rappelé l'importance du collectif et de l'engagement local pour dessiner les transitions de Demain.

© Banque des Territoires
Je retiens de cette journée les solutions concrètes qui ont émergé et cette véritable relation de confiance entre les élus, les porteurs de projets et les équipes de la Banque des Territoires.
Avec les 400 milliards d'euros d’épargne qui nous sont confiés, nous avons la responsabilité d'agir pour des projets d’intérêt général, au service de la cohésion sociale, de l'adaptation au changement climatique et également, de la souveraineté.
Grâce à vous, la Banque des Territoires est devenue essentielle. Les défis restent les mêmes : réchauffement climatique, biodiversité, égalité. Mais l'espoir demeure. Le G20 et le FMI portent ces enjeux. L’Europe, aujourd’hui, a une carte à jouer : elle reste un îlot de démocratie. Les difficultés actuelles peuvent devenir des opportunités à porter collectivement, grâce à un dialogue élargi, à la fois social et avec les collectivités territoriales, qui sont, plus que jamais, de véritables partenaires.