Prix national du génie écologique : plusieurs collectivités primées

Création d’une réserve marine, restauration de cours d’eau ou de zones humides sont autant de projets portés par des collectivités qui ont été récompensés à l’occasion de la quatrième édition du prix national du génie écologique.

La quatrième édition du prix national du génie écologique a mis des projets portés par des collectivités – ou leurs groupements – à l’honneur. Bisannuel et organisé par l’association fédérative des acteurs de l’ingénierie et du génie écologique, en partenariat avec l’Office français de la biodiversité et Plante & Cité et avec le soutien du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ce prix a pour fin de valoriser des projets "exemplaires par leur conception, les techniques employées et leur intégration au contexte socio-économique local".

Portée par la ville de Palavas-les-Flots avec la prud’homie de pêche, la création de la réserve marine de la Côte palavasienne en 2016 a remporté le prix dans la catégorie "Restauration d’écosystèmes, de populations". Dans ce lieu de 100 hectares, 93,5 hectares ont été placés en réserve intégrale : si la navigation y est autorisée, la pêche, le dragage, le mouillage et la plongée sous-marine y sont interdits afin de protéger les ressources naturelles et la biodiversité des petits fonds méditerranéens. L’objectif est également le soutien à la pêche "petits métiers", via la reconstitution de stocks halieutiques et la sensibilisation à la préservation du milieu marin. La zone bénéficie en outre d’un suivi scientifique annuel, qui fait état en 2021 d’une augmentation du nombre d’espèces observées, malgré des conditions d’observation jugées défavorables.

Dans la catégorie "Amélioration des trames écologiques", c’est la restauration de 2,2 km d’un cours d’eau en tête de bassin versant (le Marcé), portée par le syndicat mixte des basses vallées angevines et de la Romme (Maine-et-Loire ; le syndicat est reconnu établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau depuis 2020), qui a été primée. L’objectif est de rétablir les fonctionnalités et les habitats du ruisseau, en lui redonnant un gabarit naturel, moins profond et plus étroit (modifications issues "des campagnes de curage récurrentes des années 1900 puis de la création de l’autoroute A11").

Dans la catégorie "Amélioration et/ou valorisation des services liés aux écosystèmes et aux sols", ce sont des travaux de restauration d’une prairie alluviale de la Mosson, sur le bassin du Lez (Hérault), portés par l’établissement public territorial du bassin du Lez et la commune de Lavérune, qui l’ont emporté. 5 hectares de prairies humides ont été restaurées dans un complexe qui joue un "rôle majeur d’expansion des crues de la Mosson, d’épuration de l’eau et de réservoir de biodiversité", le tout "dans un secteur urbanisé en première couronne de la métropole de Montpellier".

Un prix spécial du jury a également été attribué à un projet de restauration hydromorphologique et d’adaptation des pratiques agricoles porté par le syndicat mixte du bassin versant de l’Armançon (Yonne, Côte-d’Or et Aube), conduit avec les communes de Chesley et d’Etourvy ainsi qu’avec la communauté de communes du Chaourçois et du Val d’Armance. La restauration a été conduite sur plus de 4km du Landion, affluent de l’Aube. En parallèle, un travail d’accompagnement a été conduit auprès de trois exploitations agricoles cultivant des terres sur la commune de Chesley afin qu’elles fassent le choix de l’agriculture biologique sur près de 500 hectares, et ce, pour sécuriser davantage la qualité de l’eau du captage communal.

Une mention "coup de cœur du jury" a par ailleurs été attribuée à des travaux de valorisation agroécologiques d’espaces verts et agricoles de Chasse-sur-Rhône et de Grigny (Rhône), portés par l’entreprise Terideal pour le compte de Suez.