Projets alimentaires territoriaux : 22 nouvelles démarches soutenues et la promesse de moyens "exceptionnels" en 2024

Une enveloppe de 2 millions d’euros sera dédiée au soutien de ces 22 PAT émergeants, sélectionnés selon des critères "exigeants" alors que la couverture territoriale a bien progressé. Seront également financés 42 projets d’envergure nationale ou interrégionale portant sur l’éducation alimentaire, l’évolution des pratiques de production et de consommation ou encore l’aide alimentaire. Le ministère de l’Agriculture promet par ailleurs 20 millions d’euros en 2024 "pour renforcer l’impact des PAT en cours sur les territoires".     

A l’occasion du Salon de l’agriculture, le gouvernement a désigné le 29 février 2024 les 64 lauréats de l’appel à projets 2023-2024 du Programme national pour l’alimentation (PNA). Financé principalement par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa), cet appel à projets est également soutenu par le ministère en charge de la Santé et des Solidarités et l’Agence de la transition écologique (Ademe). Le PNA sera prochainement remplacé par une Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (Snanc), "qui sera dévoilée dans les prochains mois et définira la feuille de route de la politique de l’alimentation à horizon 2030". Les lauréats qui viennent d’être sélectionnés "s’inscrivent en cohérence" avec les orientations de cette future Snanc, dans la prise en compte de "l’ensemble des enjeux liés à l’alimentation (économiques, environnementaux, sociaux et sanitaires)", précise le ministère de l’Agriculture.

Ce dernier confirme par ailleurs que "des financements complémentaires exceptionnels", de 20 millions d’euros, "seront mobilisés pour renforcer l’impact des PAT en cours sur les territoires dans le cadre de la planification écologique en 2024".

457 projets alimentaires territoriaux

Parmi les lauréats, 22 nouveaux projets alimentaires territoriaux (PAT) seront globalement soutenus à hauteur de 2 millions d’euros. Ces PAT émergeants rejoignent les 435 PAT déjà labellisés par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa), ce qui porte leur nombre à 457.

"Tous les départements ont au moins un PAT sur leur territoire", rappelle le ministère.  Ce dernier indique que la sélection des nouveaux PAT, "particulièrement exigeante", s’est fondée sur trois critères : "la prise en compte des nouveaux objectifs fixés par la loi Climat et Résilience", l’"approche systémique des enjeux du territoire" dans les objectifs fixés et "la cohérence territoriale avec les PAT déjà en place". Les nouveaux projets sont portés principalement par des communautés de communes et d’agglomération, mais aussi par une métropole (Orléans), trois départements (la Charente, l’Aveyron et le Lot), des syndicats mixtes (dont celui d’un Parc naturel régional), un pôle métropolitain, une chambre d’agriculture et un pôle d’équilibre territorial et rural (PETR).

La communauté d’agglomération du pays de Landerneau-Daoulas (Finistère) dote son PAT d’objectifs larges : "le ‘bien produire’, pour mieux préserver les ressources locales et assurer la résilience et l’autonomie du territoire, et le ‘bien manger’, pour préserver la santé et le porte-monnaie des habitants". Dans le Lot, le département se penche sur l’alimentation de ses publics cibles que sont les collégiens et les personnes âgées ou en situation de handicap, mais veut aussi "travailler en cohérence et mutualiser les actions ayant une pertinence départementale" avec les trois PAT existants sur le territoire. A Mayotte, le PAT de la communauté de communes du Sud "vise à rendre le système alimentaire territorial plus lisible, concerté et plus durable", avec des actions sur la commercialisation de produits locaux en circuits courts, l’éducation à l’alimentation, l’accès au foncier et la transformation locale. 

Des projets nationaux et interrégionaux pour diffuser des outils

Soutenus à hauteur de 2,7 millions d’euros, les 42 autres lauréats sont des "projets d’envergure nationale ou interrégionale, visant à faire émerger des outils ou démarches innovantes et à accélérer la diffusion d’actions, à une échelle plus importante". Parmi les thématiques de ces projets : l’éducation alimentaire, l’évolution des pratiques de production et de consommation en lien en particulier avec la restauration collective ou encore la prise en compte des enjeux de durabilité dans l’aide alimentaire attribuée aux publics précaires.

Le réseau Associatif Agores, réunissant les professionnels et élus de la restauration territoriale et médico-sociale, est par exemple soutenu pour son projet d’appui aux acteurs de la restauration collective sur la future Snanc ("approvisionnements de qualité dans un contexte budgétaire très contraint, suppression des contenants alimentaires en plastique, diversification des protéines, réduction de l’impact environnemental…"). Co-portée par différents acteurs dont la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et la Métropole du Grand Paris, l’Association eau et agriculture durables du Châtillonnais déploie un projet sur la préservation de la ressource en eau sur le bassin versant amont de la Seine, notamment "par la mise en place d’aides rémunérant les services environnementaux rendus par les agriculteurs". D’autres projets soutenus ont trait à la formation des diététiciens à la restauration collective durable, au développement de plateformes de distribution de produits locaux et bio en circuits courts ou encore à l’expérimentation de "chèques alimentaires durables" au sein d’un réseau d’épiceries solidaires.