Quand l'analyse des besoins sociaux crée une dynamique autour des questions sociales

L'analyse des besoins sociaux (ABS) est un exercice annuel et obligatoire pour les centres communaux d'action sociale. Pour s'assurer que cette démarche soit effectivement un outil d'aide à la décision, la ville de Romans-sur-Isère et son CCAS ont choisi d'y associer un large éventail d'acteurs et de procéder par étapes.

Après une analyse des besoins sociaux (ABS) réalisée en interne en 2006, le CCAS et la ville (34.000 habitants) ont mandaté un cabinet d'études pour mener une ABS en 2007/2008. Le rôle du bureau d’études était notamment d’aider à détecter les besoins prioritaires. C'est ainsi que les questions de santé publique, de vieillissement de la population et de précarité ont été définies en tant qu’enjeux majeurs. A ce titre, ils ont fait l'objet de trois "ABS thématiques" effectuées au cours des trois années suivantes.
Pour mener l'étude de chacune de ces ABS thématique, le CCAS s'est appuyé sur des opérateurs extérieurs. "Il nous semble primordial d'avoir un regard extérieur qui apporte davantage d'objectivité. C'est pourquoi nous avons toujours tenu à fixer un cahier des charges offrant une grande latitude pour éviter que d’éventuels a priori ne brident ou ne parasitent ce travail de diagnostic", précise Olivier Farré, directeur du CCAS.

Des études ciblées avec des opérateurs spécialisés

Pour chaque ABS thématique, le CCAS a sélectionné des opérateurs spécialisés : le centre Rhône-Alpes d'épidémiologie et de prévention sanitaire (Careps) de Grenoble pour le diagnostic santé en 2009 ; le centre pluridisciplinaire de gérontologie de l'université de Grenoble pour les besoins et attentes des personnes âgées en 2010 ; le cabinet Compas (Centre d'observation et de mesure des politiques d'action sociale) pour la dernière ABS consacrée à la pauvreté, menée de décembre 2010 à mai 2011. "La difficulté d'une ABS est qu'elle demande du temps, de l'énergie, de l'argent et qu'il n'est jamais facile d'avoir accès aux ressources chiffrées. Les cabinets d'études ont déjà beaucoup d'éléments à disposition, et ils ont aussi l'avantage d'avoir une bonne écoute auprès des autres interlocuteurs ce qui garantit un large champ d'investigation", indique Maurice Crouzet, adjoint au maire délégué à l'action sociale. Car, insiste-t-il, la vocation de l'ABS est bien de devenir un outil opérationnel, destiné à tous les professionnels concernés. "Le Compas par exemple est bien outillé pour obtenir rapidement des statistiques, et il a l'avantage d'être en capacité de nous offrir une comparaison avec des territoires analogues", indique le directeur du CCAS. Autre avantage, cette ABS sera actualisée en temps réel dès qu'une donnée sera mise à jour.

Faire remonter les informations du terrain

Au-delà des recherches statistiques pures (récupération de données auprès de l'Insee, CAF, etc.), l’ABS comporte une phase de recueil de données auprès des acteurs locaux (services communaux, mission locale etc.). Une enquête qualitative auprès d'un échantillon d'une quinzaine de ces acteurs (associations, bailleur social, hôpitaux, centre médico-social..) a également été menée. "Ce recueil de la perception des hommes et femmes de terrain permet de qualifier les éléments chiffrés obtenus dans un premier temps, d'affiner le diagnostic d'un point de vue humain, mais également de dégager déjà des pistes d'amélioration auprès des différents interlocuteurs", assure le directeur du CCAS.
Globalement, la participation des partenaires locaux a été plus que satisfaisante, avec un taux de retour aux questionnaires supérieur à 80%, et un échange de données relativement ouvert. Ce bon taux de participation à l’enquête est l’une des conditions d'un diagnostic partagé.

Implication des élus et restitution du diagnostic

Les différents élus concernés (délégués à l'action sociale, à la santé, aux personnes âgées) ont été impliqués dès l'origine. Après un point intermédiaire, le résultat du diagnostic est présenté lors d’une réunion de restitution finale. Celle-ci est ouverte à un large panel d'acteurs locaux (institutions, associations, organismes médico-sociaux, etc.) dont une partie a participé directement à l'étude, sans oublier l'ensemble des élus. Puis, une synthèse est réalisée dont découleront les futurs axes de travail.

Une dynamique semble en route

Ces réunions ont été qualifiées de "joli succès" par l’élu et le directeur du CCAS. "Chaque acteur veut savoir de quelle façon la société romanaise va évoluer et se transformer afin de pouvoir anticiper les politiques sociales auxquelles il contribue. C'est toute la plus-value de ce type d'exercice : l’ABS, qui au départ est une contrainte, devient une démarche dynamique" conclut l'élu. A tel point que, suite à la restitution de "l'ABS Précarité" en juin 2011, un certain nombre de partenaires ont eux mêmes demandé la tenue d'une seconde réunion à la rentrée pour travailler sur les préconisations. A suivre.

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Commune de Romans-sur-Isère

Nombre d'habitants :

33400
Place Jules-Nadi CS 41012
26 102 Romans-sur-Isère cedex

Maurice Crouzet

adjoint au maire

Centre communal d'action sociale

44, rue Palestro
26100 Romans-sur-Isère

Olivier Farré

directeur

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