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Politique de la ville - Rapport Onzus 2013 : aucune embellie à signaler dans les quartiers

Les rapports annuels de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles se suivent et se ressemblent. Sauf que les chiffres sont de plus en plus mauvais. Et encore, certainement seraient-ils pire s'il n'y avait pas eu de politique de la ville, a insinué François Lamy, en conférence de presse de présentation du rapport, mercredi 18 décembre, en réponse à un journaliste qui essayait de lui faire valider l'idée d'un "échec de la politique de la ville à imputer aux différents gouvernements qui se sont succédé".
Le ministre délégué à la Ville en exercice s'est naturellement déclaré "pas étonné" de ces résultats. Pas étonné et pas découragé puisqu'il croit que la réforme de la géographie prioritaire qu'il a engagée permettra d'y remédier.
Il a retenu cinq chiffres qui selon lui "confirment que la crise est plus dure dans ces quartiers, et qu'il y a bien une fracture territoriale dans notre pays" : à niveau de qualification égale, le taux de chômage est deux fois plus élevé en ZUS qu'ailleurs (24,2%) ; 36% des habitants des ZUS vivent en-dessous du seuil de pauvreté (soit un taux trois fois plus élevé que dans les autres territoires) "et c'est un enfant sur deux qui vit dans une famille pauvre" ; 11,6% des jeunes de ZUS ne sont ni en emploi ni en formation (taux qui atteint 16% pour les jeunes diplômés).
Il remarque également que "40% des femmes de ZUS ne sont pas seulement sans emploi mais se sont retirées de la vie active" ou encore que "plus de la moitié des élèves de seconde issus des ZUS sont orientés vers les filières professionnelles ou technologiques contre un élève sur quatre ailleurs" ou encore que "un jeune diplômé sur sept n'est ni en formation ni en emploi".
On retiendra également que 27% des 18-65 ans résidant en ZUS éprouvent des difficultés importantes à l'écrit (contre 11% en moyenne en France) et que le taux d'illettrisme est en ZUS deux fois supérieur à la moyenne nationale (15%, contre 7% dans le reste de la France) et particulièrement chez les femmes (29%).
On retiendra encore que 21,8 % des élèves résidant en ZUS et entrant en sixième pour la première fois ont un an ou plus de retard scolaire (12,3% en France entière). Ou encore que l'on compte en ZUS 31 chirurgiens-dentistes pour 100.000 habitants contre 71 en moyenne dans les agglomérations environnantes.
Et il y en a, comme ça, sur 234 pages.

 

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