Remettre au travail des personnes éloignées de l'emploi

En 2011, le chantier d’insertion de la communauté de communes du canton de Montdidier a été classé meilleur chantier d’insertion de la Somme par le conseil général. Et cela pour la quatrième année consécutive.

 

Les bons résultats obtenus par le chantier d’insertion de la communauté de communes du canton de Montdidier ne font pas pour autant pavoiser le responsable du secteur social au sein de la communauté. "Notre bassin d’emploi est durement frappé par la crise et les habitants doivent souvent faire preuve de mobilité pour aller chercher du travail à l’extérieur du territoire, précise René Mary. Pendant l’entretien de recrutement, je mesure leur volonté de se dédier à cette formation. C’est la condition sine qua non pour que le stage soit utile." Après avoir signé un contrat unique d’insertion de six mois renouvelable, les stagiaires (bénéficiaires du RSA et jeunes de moins de 26 ans éloignés de l’emploi) peuvent démarrer. Répartis en deux équipes de huit, ils se consacrent 20 heures par semaine à des travaux de maçonnerie sur des bâtiments communaux et parfois à l’entretien des espaces verts. Réfection de murs, pose de papier peint, isolation, couverture… : les deux équipes se relaient sur le même ouvrage, et les différentes tâches sont attribuées en fonction des possibilités de chacun.

Accompagnement technique et social, et remise à niveau

Le coût global du chantier pour une trentaine de stagiaires formés à l’année s’élève à près de 230.000 euros financés en grande partie par le conseil général, le reste étant à la charge de la communauté de communes, dont l’implication est indispensable au succès du chantier. Pour assurer la préparation, l’organisation et le suivi du chantier d’insertion, le responsable du secteur social peut compter sur les services de la communauté qui fournissent une aide administrative précieuse, ainsi que sur deux encadrants, salariés d’une association d’insertion. L’encadrant technique assure la formation métier des stagiaires, tandis qu’un encadrant social les aide à élaborer leur projet professionnel tout en assurant le lien avec les entreprises pour la recherche d’emploi. "Le chantier est organisé de manière à favoriser l’entraide entre les plus expérimentés et les débutants souvent désarçonnés par l’apprentissage d’un nouveau métier, souligne l’élu. Les stagiaires ont bien sûr le droit à l’échec, et surtout le temps ne leur est pas compté pour faire ce qu’on leur demande." Tous les vendredis matin, ils suivent une séance de remise à niveau en lien avec les travaux, dispensée par une association ("Compter, Lire, Écrire"). Les sujets abordés traitent par exemple du calcul d’une surface ou d’un volume.

60% de sortie positive à l’issue des stages

A l’issue des stages, l’évolution est positive pour 60% des stagiaires. Une partie obtient une formation qualifiante avec le Greta, l’Afpa ou Pôle Emploi. D’autres partent en stage d’immersion avec un "maître de stage" pour acquérir les bases d’un métier au sein d’entreprises du bâtiment, ainsi que dans des grandes surfaces d’alimentation ou de bricolage, ou même chez un ambulancier. Enfin, plus de 30% des stagiaires obtiennent soit un CDD ou, plus rarement, un CDI. "Ceux qui n’obtiennent pas de formation ou d’emploi regagnent de la confiance en eux et retrouvent souvent un emploi dans les mois qui suivent. Dans certains cas, nous les reprenons pour un nouveau chantier de six mois."

Des travaux visibles par la population

Les travaux effectués par les stagiaires sur des édifices publics sont visibles de tous les habitants du territoire. C’est un sujet de fierté pour leurs auteurs. D’autant que de nombreuses communes ne pourraient pas effectuer ces travaux sans le chantier d’insertion. "Nous veillons cependant à ne pas faire de concurrence déloyale aux artisans et aux entreprises locales en prenant des travaux qui ne seraient pas économiquement rentables", conclut l’élu.

Victor Rainaldi, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Chiffres en 2011
30 personnes accueillies sur le chantier d’insertion.
Age : 14 de moins de 26 ans, 14 de 26 à 49 ans et 2 de plus de 50 ans.
Durée d’ancienneté dans le chômage : 11 de moins de 6 mois, 9 de moins d’un an, 2 d’entre 1 et 2 ans et 8 de plus de 2 ans.
Publics prioritaires : 17 bénéficiaires du RSA, 4 de l’ASS, 9 jeunes Civis, 1 travailleur handicapé, 4 autres publics (ARE).
Subvention du conseil général de la Somme pour le poste d’encadrant : 36.000 euros.
Etat : prise en charge des contrats aidés (CUI) des personnes en insertion.
Situation de sortie positive : 60% (CDI, CDD, formation qualifiante).

 

 

Communauté de communes du canton de Montdidier

Nombre d'habitants :

12257

Nombre de communes :

34
Rue Pasteur Prolongée
80500 Montdidier
cc.montdidier@wanadoo.fr

Michel Choisy

Membre du bureau des maires

René Mary

Responsable du secteur social à la communauté de communes

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