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Rencontres « Cœur de Ville » : Découvrez la restitution de l’atelier « Organiser les mobilités pour connecter votre cœur de ville à son territoire d’influence »

A l’occasion des Rencontres « Cœur de Ville » organisées le 11 décembre par la Banque des Territoires, des ateliers animés par des élus et préparés avec le concours d’Action Logement, l'ANAH, Villes de France, et l'ANRU, partenaires du programme national « Action Cœur de Ville » ont été proposés. Retrouvez ici la restitution de l’atelier « Organiser les mobilités pour connecter votre cœur de ville à son territoire d’influence » présenté par Norbert Métairie, maire de Lorient et président de Lorient Agglomération.

La mobilité, une problématique au cœur de la vie de Lorient Agglomération

Troisième agglomération de Bretagne, Lorient Agglomération compte plus de 207 000 habitants répartis sur 24 communes. Forte de son héritage maritime, l’agglomération est naturellement tournée vers la mer mais est également un territoire rural. Lorient Agglomération se situe à l'ouest du département du Morbihan, le long de la frontière sud-est du Finistère. Elle est centrée autour de la rade de Lorient et s'étend jusqu'aux vallées du Blavet et du Scorff. Le système « mer, rade, vallées » définit donc l’identité géographique du territoire.

La mobilité a toujours été au cœur des préoccupations de l’agglomération de Lorient. En effet, la connexion des communes de l’agglomération à la ville centre, Lorient, par un réseau de transport collectif performant c’est très rapidement posé, compte tenu de la configuration du territoire pénétré par la mer et rural à la fois. Au fil de l’histoire, des transports en site propre (bus) ont donc été développés et étendus pour relier les différentes communes et mailler ainsi le territoire.

Un nouveau réseau de transport pour s’adapter aux évolutions du territoire

Plusieurs raisons ont cependant conduit à repenser le réseau de transport collectif existant :

  • les évolutions des générateurs de déplacements : le territoire change et voit la création de nouvelles infrastructures (lotissements, collège, nouvelles zones d’activités) qui modifient les déplacements des usagers et donc créent de nouveaux besoins en matière de transports.
  • la fusion en 2014 entre Lorient Agglomération et l’ex Communauté de communes de la région de Plouay :  un territoire beaucoup moins dense que le reste de l’agglomération et pour lequel la desserte en bus doit être pensée différemment.
  • l’ouverture de la nouvelle gare Lorient Bretagne Sud en mai 2017 : la gare représente une porte d’entrée du territoire où la complémentarité bus/train doit être optimisée. Elle est aussi génératrice de développement (nouveaux programmes immobiliers, création d’activités) qui entrainent également de nouveaux besoins en matière de transports.

Opérationnel à partir du 7 janvier prochain, le nouveau réseau de transport de Lorient Agglomération sera mieux adapté aux besoins de déplacements des habitants et de l’ensemble des acteurs du territoire.

Une méthodologie basée sur un important travail de hiérarchisation

Après différentes études et enquêtes de terrain puis une large période de concertation, il a été fixé comme objectif de réduire le nombre de kilomètres parcourus (8 millions de kilomètres par an) et le nombre de lignes en les hiérarchisant pour obtenir un cadencement de meilleure qualité que celui qui existe aujourd’hui et ainsi proposer un nouveau tracé des lignes plus simple, plus fluide et lisible pour les 19 millions de passagers à l’année.

Un important travail de hiérarchisation a donc été mené pour aboutir à la structuration suivante :

  • 4 lignes à haute fréquence avec un cadencement de 12 ou 15 minutes maximum
  • 7 lignes principales qui vont relier des communes un peu plus éloignées mais avec une simplification (moins d’arrêts pour gagner du temps).
  • 3 lignes express qui relient les communes les plus éloignées du nord pour aller directement vers le pôle d’échanges autour de la gare.
  • 6 lignes de proximité et 12 lignes de rabattement assurent la desserte de l’ensemble des villes de l’agglomération. Les lignes de rabattement permettent notamment d’éviter que des bus circulent à vide. L’usager doit donc accepter de changer de ligne en cours de route pour gagner du temps.
  • 2 nouveaux tracés de lignes en Transport à la Demande notamment pour desservir certaines zones d’activités.
  • 4 lignes de bateaux complétées de lignes dominicales et estivales. C’est une particularité de Lorient, bâtie sur deux rives de la rade. Ces lignes de bato-bus sont connectées au réseau de bus terrestre selon un cadencement minuté. Cela représente 833 000 voyages par an.

L’intermodalité, un autre enjeu dont il faut tenir compte

En plus de la structuration du réseau de transport, il faut prendre en compte la question de l’intermodalité. En effet, l’utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement se développe de plus en plus : batobus/bus terrestre, TER/Bus. La Ville veille donc à bien coordonner les horaires du réseau de bus sur les lignes principales au réseau TER pour assurer cette connexion dans de bonnes conditions.

L’intermodalité est également visible à Lorient autour de la gare où les vélos se multiplient. En effet, de plus en plus d’usagers du TER utilisent le vélo pour leur trajet gare/domicile ou inversement. Cela signifie donc qu’il faut structurer les alentours de la gare et la ville en conséquence avec des abris pour vélos par exemple, mais il s’agit également d’accompagner ce mouvement en développant les marquages sur les voies circulantes pour faire une place aux vélos. Il y a également les trottinettes qui circulent de plus en plus et peuvent inquiéter les riverains. Ces modes de déplacement doux sont à encourager, mais il faut les encadrer.

Même si  les modes de déplacements doux sont encouragés, la voiture tient cependant une place importante pour les lorientais. L'enjeu est donc aussi d’organiser les flux et la rotation en ville en combinant les différentes solutions (parkings libres, zone bleue,) sans remettre totalement en cause un moyen de transport auquel les habitants tiennent.

La mobilité est un enjeu fort dans le programme « Action Cœur de Ville » et pour nous à Châtellerault car nous allons lancer la délégation de service public Transport. Le retour d’expérience de Lorient est très intéressant et nous donne des pistes de réflexion sur des problématiques que nous partageons également. Cela nous permet aussi de découvrir les solutions qui ont été déployées et que nous pourrions adapter à notre territoire. 

Céline Champagne, responsable « Action Cœur de Ville » de Châtellerault