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Ressources humaines et financières : comment se portent les villes moyennes ?

Villes de France a sondé ses adhérents à la fois sur leurs problématiques RH et sur leurs perspectives budgétaires. Sur ce deuxième volet, modération fiscale et investissement sont au menu de cette année.

Quelles sont les principales orientations budgétaires et RH des villes moyennes en cette mi-année 2021 synonyme à la fois de début de mandat et, en principe, de sortie de crise sanitaire ? Une enquête menée par l'association Villes de France auprès de ses adhérents, à savoir les villes de 10.000 à 100.000 habitants, apporte de nouveaux éléments de réponse. Notamment sur le volet ressources humaines, avec des villes devant faire face au vieillissement de leurs effectifs.

Cette enquête, à laquelle 49 villes ont répondu, met en effet en lumière "une population d'agents relativement avancée en âge", notamment parmi les catégories A et B (47,8 ans de moyenne d'âge pour les A, 52 ans même dans certaines des villes). Cela a plusieurs conséquences.
D'une part, cela implique de gérer les départs en retraite et le renouvellement des postes. Avec un constat intéressant : "Après plusieurs années de restrictions importantes, où les remplacements se faisaient a minima (d’un départ en retraite sur deux jusqu’à aucun renouvellement), les villes sont arrivées à un palier au niveau de la réorganisation de leurs ressources humaines. Désormais, celles-ci privilégient essentiellement un remplacement des départs 'au cas par cas', tout en favorisant les logiques de redéploiements internes, en adaptant en continu l’organisation des services publics locaux, voire en réinterrogeant la pertinence de certains d’entre eux", écrit Villes de France.
D'autre part, l'âge a un effet sur l'absentéisme. Il se confirme en effet que le taux d'absentéisme est "d'autant plus élevé que la moyenne d’âge dans la collectivité est importante". En tout cas pour la catégorie C. Et Villes de France d'évoquer les difficultés d'organisation qui en découlent, par exemple dans le champ scolaire et de la petite enfance. Globalement, l'absentéisme dans les villes moyennes s'est élevé à 8% en 2020.

Les effectifs d'une ville moyenne "moyenne" (environ 35.000 habitants) sont de 17,5 agents pour 1.000 habitants, soit un peu plus que pour l'ensemble des communes. Un taux d'administration que l'association d'élus lie aux charges de centralité plus importantes de cette catégorie de ville (périscolaire, culture, sport…).
On aura en outre un aperçu du poids des heures supplémentaires : le volume de ces heures supplémentaire "se situe pour une année en moyenne à 13.576 heures, soit environ l’équivalent de 8,4 ETP", pour un coût budgétaire annuel de l’ordre de 265.000 euros.
Enfin, environ un quart des répondants indique travailler actuellement à la mise en place de nouveaux services communs entre la ville et l'EPCI. Cette mutualisation concerne notamment "l'accueil de la population" (guichets uniques) et les services supports (informatique, commande publique, service juridique…).
En revanche, peu de transferts de compétences sont prévus entre la ville et l'interco. Seuls 8% des villes l'envisagent cette année.

Côté financier, on retiendra notamment les perspectives de modération fiscale des villes moyennes cette année : 92% de ces villes "laissent leurs taux de foncier bâti et non-bâti inchangés voire les baissent".
Les budgets devraient afficher une hausse moyenne globale de 3%. Mais cette hausse sera tournée vers l'investissement. Les dépenses de fonctionnement ne devraient augmenter que de 0,6%, tandis que les dépenses d'investissement marqueront une hausse de 7,6%. Porté par le plan de relance et les CRTE, cette priorité à l'investissement devrait principalement concerner "l’aménagement urbain du centre-ville en lien avec le programme Action coeur de ville, les travaux de voirie, la préservation du patrimoine, les dépenses d’éducation et les économies d’énergie", résume Villes de France.
Enfin, l'étude confirme ce qu'indiquait par exemple tout récemment la dernière note du député Jean-René Cazeneuve (voir notre article du 19 mai) : les villes sondées considèrent qu'au final, l'impact de la crise Covid en 2020 a été "globalement absorbable". Certes, les recettes de fonctionnement ont baissé, mais les dépenses de fonctionnement n'ont le plus souvent pas augmenté, voire ont elles aussi baissé.

 

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