A Saint-Orens, un plan pour favoriser les modes de déplacement doux

Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne, 12.000 habitants), commune de l'agglomération toulousaine, a élaboré un plan local de déplacement urbain (PLDU). Un plan "durable", fondé sur la concertation et l'évaluation et qui encourage, par exemple, à conduire les enfants à l'école à pied avec la création de Pédibus.

En 2004, la commune de Saint-Orens a mis en place un plan local d'urbanisme (PLU) afin d'envisager les différentes fonctions de la ville. Elle a aussi voulu répondre à la question : comment se déplacer dans la ville ?, à travers un plan local de déplacement urbain (PLDU), un outil qui d'ordinaire n'est imposé qu'aux collectivités d'au moins 100.000 habitants. Le PLDU s'est adossé à un diagnostic de territoire réalisé par un bureau d'études qui a fait une analyse par quartier et par mode de déplacement. Sur les trois bureaux d'études ayant travaillé à la mise en place des PLU et PLDU, l'un a été recruté uniquement pour s'occuper des actions de concertation : ateliers de travaux urbains avec les associations, organisation de promenades dans les quartiers en direction des habitants... "Le but de ces actions, explique Yannick Dignac, responsable du service environnement et circulation-transport de la commune, est à la fois de faire remonter la perception des habitants et de faire comprendre à ceux-ci la complexité de la mise en oeuvre des politiques publiques." Afin de favoriser une approche transversale des questions de circulation un groupe de travail a été mis en place, comprenant différents services de la ville (police municipale, petite enfance...) qui se réunit tous les trois mois pour examiner les propositions et suivre la progression des travaux.
Le plan de déplacement, qui s'inscrit dans la logique d'un Agenda 21 local, affiche plusieurs objectifs qui devraient être atteints à l'horizon 2008 : favoriser des modes de déplacement doux (vélo, marche...), garantir l'autonomie des habitants, répondre aux questions de sécurité routière ainsi qu'à la densification urbaine et à l'augmentation de la circulation.

Les parents organisent les circuits de ramassage à pied des enfants

Le PLDU se décline en trois axes. Le premier concerne l'aménagement des voiries. Il se traduit, par exemple, par la réalisation de travaux pour réaménager les entrées de quartier (avec une vitesse limitée à 30 km/heure) et les zones de transit. Originalité dans la façon de conduire ces aménagements de voiries : certains d'entre eux sont réalisés en plusieurs temps, avec des phases d'expérimentation, d'évaluation puis de validation. On teste ainsi la pertinence de l'emplacement des ralentisseurs ou encore des places de parking, matérialisées par des murs d'eau avant d'être définitivement installées.
Le deuxième axe du PDLU vise à inciter à l'utilisation de modes alternatifs au déplacement automobile. Il se traduit notamment par un partenariat avec une centrale de covoiturage et par la mise en place de Pédibus, un plan d'écomobilité scolaire. Les Pédibus sont des réseaux de ramassage à pied des enfants par des parents en direction de l'école. Trois circuits de Pédibus fonctionnent actuellement le matin et seront étendus à d'autres groupes scolaires. Pour les distances supérieures à un kilomètre, des systèmes similaires seront mis en place à vélo ou en covoiturage. Avec toujours une mobilisation des parents qui sont appelés à organiser eux-mêmes les circuits. La commune a également sollicité l'appui de l'association "Bleu comme une orange" qu'elle a subventionnée pour sensibiliser en amont les enfants aux questions d'environnement et de déplacement "durable".

Concertation entre élus, techniciens et usagers

Enfin le troisième axe du PLDU concerne la sécurité : une carte informatique de la  ville permet de localiser les lieux d'accidents et les courriers de plaintes en matière de circulation. "Cette cartographie montre des distorsions entre la situation réelle et le sentiment qu'ont les personnes de la sécurité. Elle permet de faire la part de ce qui relève des comportements et des mesures de police municipale. Elle donne des éléments d'information pour décider de l'aménagement des voiries." Cette carte est aussi l'outil sur lequel s'appuieront les travaux d'une future commission consultative de la circulation qui réunira tous les acteurs de la sécurité routière de la ville (services de la collectivité, élus, associations, etc.). Selon Yannick Dignac, ce processus de travail en commun et de concertation est à la fois la principale difficulté et le point fort de la mise en œuvre de ce PLDU. "Mettre autour de la table des fonctionnaires de différents services (circulation, petite enfance, travaux, environnement...) et des élus a pour fonction de transgresser le pré carré de chacun et demande de revisiter qui fait quoi dans l'élaboration, la mise en oeuvre et les évaluations entre usagers, élus, techniciens... On est loin de l'approche d'aménagement de voirie stricto sensu, comme ont pu le faire les services chargés de la voirie, en d'autres temps... En contrepartie, ce mode de fonctionnement permet la coordination et la rationalisation de l'action publique, y compris par rapport aux coûts. Il permet aussi d'associer les usagers dans un cadre où leur parole a un impact."

Mairie de Saint Orens

Hôtel de Ville - 46 avenue de Gameville
31650 Saint-Orens

Yannick Dignac

Responsable du service environnement et circulation-transport et de la mise en oeuvre de l'Agenda 21

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