Santé : Dossier de suivi à domicile dans le massif du Vercors

La communauté de communes du massif du Vercors (CCMV) expérimente depuis mai 2011 un dispositif de dossier de suivi à domicile, consultable par tous les professionnels sociaux et de santé qui interviennent chez les personnes dépendantes. Un vrai progrès pour le maintien à domicile.

Territoire de montagne, la communauté de communes du massif du Vercors (7 communes, 11.000 habitants permanents, environ 45.000 en périodes touristiques hiver/été) est confrontée à la désertification médicale. Alors même que la demande de soins à domicile est de plus en plus forte en raison du vieillissement des habitants, et que la population quadruple pendant la saison touristique. "En matière de santé, nous avons un objectif prioritaire : encourager le maintien à domicile des personnes dépendantes, convalescentes ou handicapées, et pour cela faciliter la coordination de l’ensemble des professionnels sociaux et de santé qui se rendent au domicile de ces personnes”, explique Chantal Carlioz, vice-présidente de la communauté de communes. D’où cette expérimentation d’un dossier médical et social, intitulé aussi "dossier de suivi à domicile", consultable sur un téléviseur. Accessible aux différentes personnes intervenant au domicile d’une personne dépendante, il regroupe des données liées à la santé et au suivi social de la personne concernée. Cette expérimentation, effective depuis mai 2011, fait suite à un appel à projets de l’Etat pour les pôles d’excellence ruraux. Cette phase test est menée avec 50 personnes dépendantes volontaires.

Le dossier accessible sur le poste de télévision

Ce projet a été rendu possible techniquement grâce la technologie du GPRS - une norme de téléphonie mobile dérivée du GSM à débit plus élevé. Le dossier, qui a été numérisé et installé sur un serveur central, est accessible directement depuis le poste de télévision de la personne dépendante. Après avoir rentré un code secret, chaque professionnel qui intervient à domicile - le généraliste, l’infirmière ou l’ambulancier, ou même le médecin du 15 appelé en urgence, mais aussi l’aide ménagère - peut consulter le dossier de la personne visitée et le mettre à jour si nécessaire. Tous les professionnels connaissent ainsi immédiatement les derniers événements de santé du patient et peuvent enrichir les informations. "Certes, la technologie est sophistiquée, mais elle a le mérite de ne pas nécessiter d’équipement supplémentaire : les habitants ont tous une télévision ! De plus, elle a l’avantage de placer la personne dépendante au centre du dispositif, puisque le dossier médical est accessible depuis son domicile", précise la vice-présidente. Le système a été conçu pour être simple d’utilisation. Au domicile du patient, les professionnels de la santé naviguent au travers de menus déroulants grâce à la télécommande de la télévision, et peuvent également avoir accès au dossier depuis leur cabinet et le compléter depuis leurs ordinateurs. Les patients peuvent à tout moment consulter leur dossier ainsi modifié depuis leur télévision "Nous avons mis en place une équipe de "parrains et de marraines" bénévoles, formés pour aider les personnes dépendantes et leurs familles à s’approprier le dossier de suivi à domicile et développer son usage."

Un comité de pilotage et cinquante volontaires

C’est en 2008 que la communauté de communes a répondu à un appel à projet de l’Etat pour les pôles d’excellence ruraux. Après un état des lieux et la consultation des médecins du territoire, les élus ont créé un comité de pilotage, qui réunit l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), l’association locale des professionnels de santé libéraux et un représentant du conseil d’administration de la maison de retraite, le conseil général de l’Isère et les autres financeurs. La communauté de communes a fait connaitre le projet auprès de la population, et a signé une charte de fonctionnement avec les cinquante personnes dépendantes qui se sont portées volontaires pour expérimenter le système.

Un financement partagé

Sur un coût total de 1,2 million d’euros, la communauté de communes a assuré 30%, le reste provenant de l’Etat, du conseil général de l’Isère, de l’Union européenne par le biais de la région Rhône-Alpes, et de la Caisse des Dépôts pour la formation des professionnels de santé et le suivi des usages.

Les limites de la couverture par la téléphonie mobile

Chantal Carlioz relève une limite à ce dispositif : “Une dizaine de personnes, pourtant volontaires, ne participent pas à l’expérimentation parce qu’elles se trouvent dans une zone non couverte par la téléphonie mobile.” Au-delà de ce bémol technique, elle prévoit un premier bilan à l’automne 2011.

Jean-Luc Varin, agence Traverse, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
 

Communauté de communes du massif du Vercors

Nombre d'habitants :

12300

Nombre de communes :

6
Maison de l’intercommunalité, 19 Chemin de la Croix Margot
38250 Villard-de-Lans

Chantal Carlioz

Vice-présidente en charge de Vercors Santé

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