Santé publique : La Brède s'engage contre le moustique tigre (33)

Cette commune de Gironde a mis en place un plan de lutte contre la prolifération de l’insecte qui propage les virus du chikungunya, de la dengue et du zika. Cette stratégie associe mesures de prévention, sensibilisation des habitants et traitements anti-larves.

C'est un travail de longue haleine mais qui commence à porter ses fruits. La Brède (4.100 habitants), situé à quelques kilomètres au sud de Bordeaux, en Gironde, a été une des premières communes touchées par le moustique tigre en 2012. À la demande de la préfecture, les élus nomment un référent communal en 2017, puis lancent un plan de lutte contre cet insecte propageant, entre autres, les virus du chikungunya, de la dengue et du zika. 
Différentes actions sont mises en en place afin de sensibiliser les habitants, de repérer et traiter les zones contaminées et de prévenir l'apparition de cet insecte reconnaissable à sa silhouette sombre rayée de blanc et à ses pattes zébrées. La commune y consacre environ 500 euros par an pour les produits de traitement, et d’un à trois jours de travail par mois pour deux agents, dont la référente. 

Répondre aux demandes des habitants

"Nous avons mis en place ce plan à la demande de la préfecture mais aussi pour répondre aux demandes des habitants. Au départ, je ne connaissais pas le sujet mais j'ai pu participer à des formations et réunions d'information avec l'agence régionale de santé, l'établissement interdépartemental pour la démoustication du littoral atlantique et le Centre national de la fonction publique territoriale", explique la responsable du centre communal d'action social et référente communale sur le sujet, Aurélie Quéro. 

Sensibilisation des habitants

Le plan de lutte contre le moustique tigre construit avec les élus mise notamment sur la sensibilisation des habitants : comment reconnaître cet insecte, quel est son cycle de vie, pourquoi s'en protéger, quels aménagements réaliser pour lutter contre sa prolifération... La commune a diffusé par différents biais (pancartes, courriers, réunions, site internet, bulletins municipaux...) des informations pour lutter contre sa prolifération et se protéger des piqûres : repérer les endroits où l’eau peut stagner, changer l’eau des plantes et des fleurs, remplacer l’eau des soucoupes par du sable humide, couvrir les bidons d’eau, citernes et bassins, planter des plantes odorantes éloignant les moustiques (verveine citronnelle, menthe, lavande, pélargonium roseum, ciboulette…), installer des moustiquaires... 

Le problème des récupérateurs d'eau de pluie

"Dans certains quartiers plus touchés nous avons déposé des courriers dans les boîtes aux lettres. Je réalise aussi des interventions chez les particuliers à la demande. Dans les trois quarts des cas il y a un problème avec les récupérateurs d'eau qui sont des nids à larves. C'est un travail de longue haleine, on trouve toujours de l'eau stagnante chez les particuliers, mais à force de répéter les choses, on pense que cela marche et on voit des changements de comportement", note la référente communale.

Traitement anti-larvaire écologique

Après avoir réalisé une cartographie du territoire avec les agents municipaux pour identifier les zones les plus touchées, la commune a également mis en place différentes actions sur les espaces publics et communaux, comme la pause de pièges pondeurs, l'installation de six nichoirs à chauve-souris, qui mangent jusqu'à 3.000 insectes par nuit, près des écoles ou la mise à disposition de sable au cimetière pour remplacer l'eau des vases. "Nous avons aussi proposé aux particuliers d'acheter des pièges à larves que nous avons commandé en gros. Nous en avons déjà distribué 180 et il y a une liste d'attente", ajoute la référente communale.

Enfin, sur les zones les plus touchées, un traitement écologique anti-larvaire est appliqué trois fois par saison - de juin à fin octobre - par les agents municipaux qui ont été formés sur ce sujet. "Ce produit liquide à base de silicone peut être appliqué à la surface des eaux stagnantes et calmes en créant une pellicule très fine qui recouvre toute la surface des eaux. Son action physico-mécanique offre une persistance et une efficacité pendant 4 semaines au moins", précise la référente communale.

Bilan positif mais difficile à évaluer

Il reste toutefois difficile, au-delà des changements de comportements, de tirer un bilan précis de ces actions compte tenu des différents facteurs influant sur le développement des moustiques et de la difficulté à recueillir des données. "On a vu qu'il y avait moins de moustiques près des écoles et de certaines zones. Mais est-ce lié à nos actions ? Cette année, on espère pouvoir dresser un bilan plus complet avec les pièges à glu que nous avons demandé aux particuliers de nous rapporter", conclut la référente communale. 

Le département de la Gironde en "démoustication" renforcée

La Gironde, classée au niveau 1 du plan national antidissémination des virus du chi-kungunya, de la dengue et du zika a mis en place un plan d’actions comprenant des opérations d’information/sensibilisation, une veille citoyenne et une surveillance entomologique et épidémiologique. Le département finance la mise en œuvre des dispositifs de surveillance renforcée du moustique Aedes albopictus et de lutte antivectorielle sur l’ensemble de la Gironde. Cette lutte s’exerce concomitamment avec la " démoustication de confort" financée à 50% par le département pour certaines communes.
La Gironde bénéficie de la couverture de l’établissement interdépartemental pour la démoustication du littoral atlantique (EID Atlantique) basé en Charente-Maritime.
 

Commune de La Brède

Nombre d'habitants :

4100
1, Place Saint Jean d'Etampes, BP 30047
33652 La Brède Cedex

Aurélie Quéro

Responsable du centre communal d'action sociale

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