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En bref - Scolarisation obligatoire à trois ans : quel impact sur les modes de garde ?

Le 16 octobre, lors des questions au gouvernement au Sénat, Jean-Michel Blanquer a rappelé que la scolarisation obligatoire à trois ans - annoncée par le chef de l'État en mars dernier et qui figurera dans le projet de loi "pour une école de la confiance" prévu pour 2019 (voir nos articles ci-dessous des 27 mars et 16 octobre 2018) - "fait de la France le pays où la scolarité obligatoire commence le plus tôt". Au-delà de ses enjeux éducatifs et sociaux, cette mesure peut-elle avoir un impact positif sur les modes de garde, et plus spécialement les établissements d'accueil du jeune enfant (Eaje : crèches, mini-crèches, haltes garderies...), en allégeant la demande qui pèse sur eux ?
L'impact direct devrait être quasi inexistant. En effet, entre 97,5% et 100% - selon les sources - des enfants de trois ans sont d'ores et déjà scolarisés. L'obligation devrait donc concerner environ 20.000 enfants (sur 800.000 enfants de trois ans) aujourd'hui déscolarisés, mais qui ne fréquentent pas non plus les Eaje (familles non sédentaires ou en très grande précarité, certains enfants handicapés...). En revanche, la mesure pourrait avoir davantage d'impact sur les parents qui scolarisent leurs enfants de trois ans de façon intermittente, les confiant à un mode de garde le reste du temps.
De même - et sans que le phénomène soit mesurable aujourd'hui - la scolarisation à trois ans, qui va demander un effort - même limité - à l'Éducation nationale et aux communes pourrait freiner le développement de la scolarisation des enfants de moins de trois ans. En février dernier, Jean-Michel Blanquer avait d'ailleurs déclaré à l'Assemblée nationale que "la scolarisation dès deux ans peut être une solution [...], mais il est probable que, à un certain moment, la crèche soit quelque chose de plus pertinent que la scolarisation à deux ans, notamment si on veut des bains de langage".