Sécurité à l'école : les incidents graves en hausse, notamment dans les lycées professionnels
Le service statistique du ministère de l’Éducation nationale publie mardi 6 mai 2025 sa dernière note sur les incidents graves recensés en milieu scolaire pour l'année 2023-2024. Chaque année, l’enquête Sivis recense auprès des chefs d'établissements, des inspecteurs de l'éducation nationale et des directeurs d'écoles privées sous contrat, les incidents graves survenus en milieu scolaire qui leur sont remontés.
Au total, 16 incidents graves pour 1.000 élèves ont été signalés dans les collèges et lycées publics et privés sous contrat, contre 5 pour 1.000 dans les écoles. La note souligne une aggravation par rapport à 2022-2023, où les taux s'élevaient respectivement à 14 et 5. Le ministère indique que la hausse des signalements peut refléter à la fois une détérioration du climat scolaire mais également une meilleure remontée d'informations.
Sans surprise, les atteintes aux personnes (notamment verbales) représentent la grande majorité des faits rapportés : 87 % des cas dans le premier degré, 80 % dans le second. Les violences physiques comptent pour un tiers des incidents en collèges et lycées.
Les lycées professionnels restent les plus touchés avec 23 incidents pour 1.000 élèves (contre 20 l'an dernier). Ils devancent nettement les collèges (19 pour 1.000) et les lycées généraux et technologiques (6 pour 1.000). Ce constat renforce les alertes récurrentes des syndicats et des collectivités sur les tensions spécifiques à la voie professionnelle.
Les motifs discriminatoires sont également en cause : 12 % des incidents dans le second degré seraient motivés par le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ou l’homophobie. À cela s'ajoutent des atteintes à la laïcité et des faits liés à la consommation de drogues ou au port d'armes, plus fréquents dans les lycées. Fait notable : dans le premier degré, les personnels sont les premières victimes (54 %), alors que ce sont les élèves dans le second degré (45 %).
Enfin, les élèves sont à l'origine de la majorité des incidents : 91 % dans le second degré, 65 % dans le premier. Mais dans les écoles, les familles sont également impliquées dans un quart des cas.
Enfin, le taux d'établissements qui ne déclarent aucun incident reste élevé : 74 % dans le premier degré et 27 % dans le second. Ces chiffres - stables depuis plusieurs années- témoignent d'une réalité contrastée du climat scolaire en France.